STAR - MARVEL

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Je ne lui réponds pas, essayant de changer de sujet. Mais elle insiste vraiment.

“Je n’ai pas appris, c’est tout. Maintenant, mange, dis-je en posant l’assiette.

- Pourquoi tu réagis comme ça ? Et puis c’est pas possible que tu n’aies pas appris vu comment tu es capable de contrôler ton pouvoir.

- Ce n’est pas si simple, je n’ai pas appris, je n’avais personne.

- Tu as appris seule alors ?

- Bon, je ne veux pas t’en parler mais tant pis. Je n’ai pas eu la chance d’avoir quelqu’un pour m’aider à mon réveil. Même si je ne suis restée que trois semaines dans le coma, j’avais déjà changé. Quand je suis sortie du sommeil, j’ai produit une énorme impulsion qui a détruit les circuits électriques d’une bonne  partie de la ville. Des scientifiques ont très vite fait le rapprochement entre moi et cet événement. J’avais très peur, alors ils sont arrivés et ont fait comme s’ils allaient prendre soin de moi. Mais ils m’ont emmenée dans un laboratoire où j’étais attachée ; je n’étais jamais détachée. Même quand ils m’ouvraient pour voir comment c’était à l’intérieur. Je faisais envoyer de grosses charges électriques chaque jours. Je n’étais pas capable de les empêcher d’être absorbées par mon corps. Je souffrais terriblement, mais un jour où j’étais dans un état pitoyable, j’ai été capable de tout rediriger vers les autres. Depuis, chaque chose que je fais est devenue innée. J’ai développé ce que je t’apprends en testant différentes façons de faire après réflexion. Je vois ce qui marche ou non pour voir comment t’apprendre à contrôler ce pouvoir.

- Mais comment est-ce possible ?

- Je pense que mon cerveau subissait beaucoup d’électrochocs et que le dernier m’a sûrement fait prendre conscience de ce que je possède et de son fonctionnement.”

Le reste du repas se fait en silence ; soit elle s’en veut d’avoir insisté, soit elle réfléchit à quelque chose, mais je ne me permets pas de regarder.

Le lendemain soir, nous continuons l’entraînement. Nous reprenons le premier exercice d’hier mais cette fois, je l’oblige à le faire jusqu’à ce qu’elle réussisse. Elle continue de l’exercer quand je pars au travail les jours suivants. Elle finit par y arriver alors nous enchaînons avec le deuxième que je lui avais fait faire. Ne pouvant pas le continuer complètement quand je suis là, elle se contente d’essayer de contenir l’énergie dans ses mains. Cependant, elle semble avoir beaucoup plus de mal avec cet exercice.

Tandis que je rentre, je peux observer différents impacts et brûlures sur les murs de l’appartement. Le propriétaire ne va pas aimer ça, il va falloir que j’économise un peu plus plus pour faire les réparations, aussi minimes soient-elles.

Lara me demande combien de temps il va falloir pour qu’elle contrôle son pouvoir, je lui réponds sincèrement que je ne sais pas, que c’est difficile à savoir mais que cela dépend aussi d’elle et de sa motivation. Affalée sur sa chaise, elle désespère. Je m’agenouille devant elle, lui prend les mains et lui dit que si elle travaille dur, elle finira par y arriver.

“Mais c’est déjà ce que je fais, je travaille dur, dit-elle en enlevant violemment ses mains des miennes.

- Tu viens à peine de commencer, laisse-toi du temps.

- C’est sûr, pour toi ça a été facile.

- C’est méchant ce que tu dis là.

- Ouais, et bah je m’en fous. Tu m’énerve, tu arrives toujours tout.

- Ce n’est pas vrai, si je ne possédais pas ces capacités, je ne serais certainement utile qu’à très peu de choses. Mais si tu le prends comme ça.”

J’use de mon pouvoir pour la faire légèrement léviter.

“Qu’est-ce que tu fais ? dit-elle sans trop comprendre ce qui lui arrive.

- Puisque ça a été si facile pour moi, autant utiliser une manière similaire pour toi.”

Elle n’est pas très rassurée. Je monte sur le toit en la faisant me suivre ; une fois sur celui-ci, je la repose au sol mais sans la laisser tomber. Je la maintiens debout de la même façon.

“Tu n’as qu’à essayer de te défendre.”

Bien que je le lui dise froidement, en voyant son incompréhension, mon cœur se brise. Je ne compte cependant pas y aller aussi fort qu’ils y ont été pour moi.

Je lance une première décharge, très faible, et je rate Lara volontairement histoire qu’elle comprenne où je veux en venir. Elle me regarde déterminée avec un léger soupçon de peur, mais elle pense quand même pouvoir m’arrêter. Je lance une deuxième décharge, pas beaucoup plus forte, sur sa mi-jambe. Elle tombe mais se relève tant bien que mal. Elle positionne ses mains devant elle, pensant que cela la protégera plus. Je lance une nouvelle boule d’énergie que je fais dévier peu avant qu’elle ne rencontre ses mains pour aller cogner son bras. Elle me regarde dépitée, mais je ne compte pas m’arrêter tout-de-suite. Elle le comprend bien et se prépare à une nouvelle attaque. Je l’envoie de face ; elle a beau avoir tendu ses mains, même sans augmenter la puissance, elle n’arrive pas à la retenir et se la prend dans le ventre. Elle se relève aussitôt, je la vois fermer les yeux ; les électrons et les protons de son corps s’agitent en tous sens. Contrairement à ce que j’aurais fait à une autre personne, je ne manipule pas son énergie pour la retourner contre elle, gardant le principe de base. Elle doit juste se prendre des décharges électriques. Cependant, je n’attends pas qu’elle soit prête pour lui en lancer une autre ; voyant qu’elle est moins touchée, j’augmente le voltage. Je remarque qu’elle n’a pas la même tendance que moi à absorber l’énergie, en tous cas pas une fois que la sienne se met en mouvement.

J’ai un petit sourire, finalement peut-être que cela l’aide vraiment. Je lui renvoie une autre décharge, cette fois elle la fait reculer. Elle ne titube pas pour autant. J’ai beau la maintenir debout, elle semble assez solide. Je lui envoie plusieurs décharges d’affilée, elle recule beaucoup. Puis, elle se stoppe, elle me regarde, et je comprends instantanément qu’elle est prête. J’augmente de beaucoup l’intensité cette fois, et lui envoie une première attaque. Elle tend sa main et la repousse. Je lui en envoie de nouveau à la chaîne ; au début elle arrive à les repousser puis de moins en moins. Son corps reçoit de plus en plus de chocs, elle finit par tomber ; je m’approche d’elle tout en ayant la ferme intention de continuer, mais quand je m’arrête quand je vois qu’elle ne va vraiment pas bien. Je commence à me dire que j’y suis allée trop fort. Certes, une part de moi se dit qu’elle l’a voulu mais je m’en veux. Je m’agenouille à ses côtés et la soulève légèrement. “Tu as peut-être raison, ce n’est pas si facile que ça,” je l’entends murmurer. Je l’installe sur mon dos avant de redescendre chez nous et l’installe au lit.

“Ah ! J’ai oublié de te dire, ils veulent que je retourne faire mes séances de rééducation au centre.

- D’accord, je te laisserai de l’argent pour payer le taxi.”

Ainsi, je la laisse dormir, et je retourne m’installer sur le canapé avec un en-cas.