Segment 16 : Mauvaises langues

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J'ai relus encore et encore ces mots afin d'être sûre de ne pas avoir mal lus. Mais non. Il était bel et bien écrit que Uwasa avait avorté un an plus tôt.

Dépit par cette révélation, je relevais ma tête vers les autres, qui avaient tous la même expression du visage après avoir eux aussi regardé leurs portables : Le choc.

Les membres du club de Cuisine commençaient à parler entre eux, alors que Kinshige s'approchait de Yukina, lui aussi choqué.

"Mais, qui a posté ça ?" Demanda Yukina, l'air totalement surpris.

-Je ne sais pas, répondit Kin, mais c'est vrai que l'année dernière, Kyūto-chan sortait avec un 3ème année... Mais j'ignorais qu'elle avait été enceinte.

Pour ma part, derrière mon air reprenant, je me levais de ma place, marchant ensuite vers Kinshige et Yukina.

"Calmez-vous, vous allez croire ces rumeurs ?"

Les deux élèves me regardaient ensuite, levant un sourcil.

D'habitude je ne me mêlais jamais des histoires des autres. En plus, des filles de mon âge qui ont avortés, j'en avais connue plein. Mais je n'appréciais pas trop le fait qu'ils croyaient une rumeur sortit par un inconnu dans le but de faire du mal.

"On ne sait pas si c'est vrai ou non. Et puis qu'est-ce que ça peut faire ? Ça arrive ce genre de choses..."

-Diana-chan, ajoute Kinshige, peut-être que dans ton pays ça arrive souvent, mais pas ici. C'est comme une sorte de blasphème.

-Quoi, répondis-je, le fait qu'elle a été enceinte ou qu'elle a avorté ? Elle fait ce qu'elle veux ! En plus, la majorité sexuel chez vous c'est à 13 ans non ? C'est bien plus tôt que chez moi. Alors au lieu de parler dans le dos, allez voir déjà si c'est vrai !

Énervée, je sortis du club d'un pas engagé, après avoir vue leurs visages étonnés sous mes mots. Une fois dehors du club, je vis les couloirs pleines de'élèves, presque tous sur leurs portables. Comme si tout le lycée était au courant de cette rumeur. Je regardais autours de moi, cherchant Uwasa du regard. Mais je ne la voyais pas. Je commençais à marcher dans les couloirs pour la trouver. En chemin, j'entendis des brouhahas à ce sujets.

Je finis par trouver Uwasa au 3ème étage, entouré de monde qui la questionnait. Je ne pouvais pas l'atteindre à cause de la foule, j'avais l'impression que la moitié de l'école était au 3ème étage. Tout ce que je voyais, c'est qu'elle était embarrassée...

Cependant, les professeur écartaient la foule, comme si ils étaient au courant. Et en effet, je ne pu m'empêcher de remarquer l'un des professeur parler ensuite à Uwasa, qui l'emmena dans la bureau du directeur. L'étudiante avait la tête baissée, n'osant pas regarder les élèves... Moi y compris. J'avais de la peine pour elle. Je me demandais : Qui a balancé cette rumeur ? Qu'elle soit vrai ou non, ça ne se fait pas !

Bref, à la sonnerie, j'allais en classe, la tête remplit de questions. Ma classe était assez bruyante pendant les cours, à cause de ce post sur Facebook. Au point que Miss Ishikawa a haussé le ton pour qu'on se taise.

Après les cours, je sortis de ma classe, essayant de trouver Uwasa. Mais elle ne sortait pas de sa classe, ni du bureau... Soupirant, je me rendis directement au 1er étage, cherchant Billy. Une fois l'avoir trouvé, nous décidions de rentrer sans perdre de temps.

En chemin, alors que le ciel était encore d'un bleu d'été, je ne pouvais pas m'empêcher de parler de l'actualité :

"Hé Billy, tu as vue sur Facebook ?"

-Hein ? Ah euh ouais...

-Toi qui te plaignais qu'il n'y avait rien sur la page de l'école... Dis, c'est pas toi au moins ?

-Hein ? Hé ! M'accuse pas !

-Désolée, désolée...

Je poussais un soupir, m'attendant pas à ce qu'elle s'affole à mon accusation. C'était étrange d'ailleurs...

La soirée s'est passé assez rapidement.

Le lendemain, en retournant au lycée, je ne pouvais m'empêcher de remarquer l'ambiance pesante de rumeurs... Ou de "Gossip".

Entrant dans le bâtiment du lycée avec Billy, j'allais changeais mes chaussures. Puis, refermant mon casier, je commençais à marcher, avec Billy à coté. Mais mes yeux se stoppaient sur Uwasa qui marchait dans le couloir, tenant ses livres contre sa poitrine, alors que tout les yeux des élèves avaient les yeux rivés sur elle. Les étudiants étaient vraiment silencieux, la regardant avec des yeux de jugement.

Ayant de la pitié pour elle, je m'avançais vers Uwasa, avant de lui attraper le bras.

"Uwasa ! Ça va ?"

Uwasa sursauta avant de me regarder avec des yeux surprit.

-M-Masky-chan...?

Et comme je l'attendais, les regards des étudiants se tournent à l'opposé, retournant tous à leurs occupations. Uwasa, le remarquant, soupira soulagée en me chuchotant d'une voix basse mais angoissée :

-Merci...

-De rien, je savais qu'ils arrêterons de te fixer si tu n'étais pas seule.

La fille aux cheveux roses détourna son regard, comme gênée. Penchant ma tête sur le coté, je lui lâchais le bras afin de poser ma main sur son épaule.

"Tu veux en parler ?" Lui dis-je doucement en la regardant.

-Tu risques de me juger...?

-Hé, dans mon pays ça arrive très souvent. Donc je ne compte pas te juger. Enfin, apparemment cette rumeur est vrai n'est-ce pas...?

L'étudiante me regarda avec des sourcils baissées et un regard attristé. Oui, apparemment c'était vrai... Je l'invitais donc à aller dans sa classe, afin de discuter.

Ainsi, montant les escaliers pour aller au 3ème étage, nous entrons dans sa classe, la classe 3-1. J'étais surprise de voir qu'il y avait déjà des élèves, mais le pire... Entouré autour de quelque chose. En plus qu'il n'y avait pas que des élèves de la classe. Il y en avait de ma classe, et même des premières années.

Je laissais Uwasa passer devant moi, s'approchant de la foule. Nous entrons dans le rond afin de voir ce qu'il ce passait...

Et c'est là que je me rendis compte que le Japon n'est pas un pays doux.

Il y avait un pupitre au milieu de la foule. Mais sur ce pupitre, il y avait un vase gris, et dans ce vase gris, il y avait une fleur blanche. Avec une note sur un papier blanc.

A ce moment, je me rappelais ce que j'avais appris sur la culture Japonaise avec ma mère. Cette fleur était utilisé en signe de mort. En effet, quand une personne mourrait, leurs proches posaient cette fleur sur le pupitre ou bureau du défunt afin qu'elle repose en paix.

Touchant, certes. Mais cette fleur peut être aussi une malédiction. 

Car si la personne qui a cette fleur sur son bureau est vivante... C'est comme une demande de mort.

Uwasa écarquilla des yeux, alors qu'un silence surgit dans la pièce. Elle prit le papier en main, le lisant silencieusement. A coté, j'ai pu lire également :

"On ne veux pas d'une salope ici.

Casse-toi.

Suicide-toi sale chienne.

Dégage.

Sale pute.

Signé, l'école entière."

Uwasa eu quelques tremblements, tandis que les regards des élèves se transmette. Alors que ses yeux se remplis de larmes coulantes, l'étudiante quitta la salle de classe en courant, lâchant le papier derrière elle. Je cris alors son nom, tentant de la rattraper.

"Uwasa !"

Ma sœur est une YANDERE [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant