Segment 42 : Sang chaud pour une âme froide

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Après avoir salué mon père, je montais rapidement à l'étage, afin de poser mes affaires dans ma chambre. Une fois cela fait, je me dirigeais vers la chambre de Billy.

Tout était calme, dans le couloir. Je pouvais à peine entendre la télévision dans le salon, alors que le son de la pluie était étouffés par les murs de la maison.

Je toquais délicatement de mon poing gauche fermé sur la porte de la chambre de ma sœur avant de poser mon autre main sur le poignet de la porte et d'entrer à la seconde qui suivait.

De là, me voilà dans la chambre de Billy. Je remarquais ma sœur, assise sur son lit et portant toujours l'uniforme de l'école, son téléphone près de son oreille. En me voyant entrer, elle cite un léger "Je te rappelle." avant de mettre fin à son appel et de presque jeter son portable sur le matelas. Ensuite, elle se tourna vers moi alors que je m'approchais pour m'asseoir au bord de son lit.

"Qu'est-ce que tu me veux ?" me demanda-t-elle.

-Tu téléphonais à qui, Billy ?

-A Morio... Pourquoi ? Et qu'est-ce que tu viens faire dans ma chambre ?

Sa réaction était... Étonnante. Elle me regardait comme si je l'avais interrompue pendant un appel important, et le ton de sa voix était plus "roque" que d'habitude. Je papillonnais des yeux pendant 5 petites secondes, avant de lui répondre de ma voix habituelle :

"Je voulais te parler de quelque chose... Je m'inquiète un peu pour toi."

-Pourquoi tu t'inquiètes ? Je vais bien.

Je passais ma main dans mes cheveux en levant les yeux aux plafonds, l'air pensive. Puis, en regardant à nouveau ma sœur, j'en profitais pour défaire ma coiffure tout en répondant à sa nouvelle question, l'air inquiète :

"Tu traînes avec Morio, et ça m'inquiète en fait. Je t'explique, j'ai remarqué que toutes les files trop proches de Morio ont eu... Quelques petits soucis. Et comme je sais que tu l'aimes bien, j'ai peur qui t'arrive un truc."

Billy agrandit son regard, l'air étonné. Elle se positionnait correctement sur le lit, jambes croisés en lotus en posant ses mains sur ses genoux.

"Attends... Comment ça "quelques petits soucis" ? Enfin, je veux dire, comment t'es au courant ?"

-Peut-être que je connais toutes ces filles... La question est, comment TOI tu es au courant ?

Billy tourna la tête vers sa gauche en réfléchissant, tandis que mon regard fut plus dur, lâchant en même temps mes cheveux lâches ondulés à cause de la tresse. Sa réponse suivante me laissait étrangement perplexe :

"Morio m'en a parlé... Il s'en voulait, mais je lui ai dit que ce n'est pas de sa faute..."

-Peut-être. Mais je pense que ce n'est PAS normal.

-Comment ça ?

dit-elle en me regardant à nouveau, possédant un air légèrement tendue en vue de sa bouche fermée et les sourcils froncés.

"Hé bien pour commencer, répondis-je, c'était avec Yuna. Une amie de longue date de Morio. Elle m'a avoué que la personne qui lui a retrouvé son bracelet perdue lui a demandé de ne plus s'approcher de Morio... Mais a refusé de me dire qui s'est. Plus tard, le secret d'Uwasa, la fille la plus populaire d'Osuge High, a été posté sur internet. Chose qui a ruiné sa bonne réputation et l'a poussé à quitter l'école. Elle m'a affirmé que la seule étudiante qui était au courant était son amie Sakura Ghisei, celle qui c'est suicidée avant notre arrivée à l'école. Puis on a eu avec la cousine de Morio, Kyohi, qui s'est étrangement disputée avec. Certes, cette fille n'était pas douce, mais je ne pense pas qu'une simple dispute écœure Morio au point de ne plus vouloir lui parler. Puis avec... Lucy. Tu m'as dit que tu l'as vue voler dans mon sac, mais elle affirme que c'est faux. Et là dessus, c'est bizarre, quand même. Et pour finir il y a eu On'nanoko, la présidente du Club d'Art qui, dès qu'elle était devenue "proche" de Morio, est retrouvée morte, prétendue sauté du toit ! Tu peux comprendre que je pose des questions, quand même !"

Billy détourna à nouveau le regard pendant mon monologue. Après avoir terminé de parler, je vis qu'elle prit son portable entre ses deux mains, lâchant tout en évitant mon regard :

"C'est pt'être le hasard..."

-Le hasard, hein...?

Agacée de sa réaction du "comme si c'était normal", j'arrachais son portable des mains, ce qui fut automatique qu'elle me regarda dans les yeux, alors que je m'approchais en parlant de façon basse :

"Pour toi c'est normal qu'une fille a demandé à Yuna de ne plus s'approcher de Morio ? C'est presque du chantage, dans un sens... De plus qu'elle n'a pas voulu me dire qui sait... Quelque soit le problème, toutes ces filles ne peuvent plus parler à Morio, ni même s'approcher !"

C'est alors que Billy commença à s'énerver et à se redresser avant de me répondre subitement :

"Bon, arrête là ! Ça suffit ta psychose ! C'est pas parce que ta vie n'est pas intéressante que tu dois te mêler de la vie des autres ! Tu vas dire quoi ? Que c'est de MA faute ce qui est arrivé à ces filles ?! Que j'ai fait ça pour avoir Morio pour moi toute seule ?!"

A ce moment, j'étais vraiment surprise de la réponse de ma sœur. Dire que je jouais la commère car ma vie n'était "pas intéressante" m'avait touché... Ou plutôt attristée. Attristée venant de ma propre frangine.

Mais je reculais légèrement avant de réponse, d'un air plus bas :

"Je n'ai jamais dit ça, Billy... Je n'ai juste pas envie qu'il t'arrive un truc..."

Billy resta silencieuse à ma dernière remarque. Son visage s'adoucie, en même temps qu'elle soupire, comme pour évacuer cette "énergie" qu'elle m'avait craché à la figure.

"... Tu peux me rendre mon portable ?" me demanda-t-elle en tendant sa main gauche vers moi.

Je continuais à la regarder dans les yeux quelques secondes, avant de soupirer à mon tour et de poster son téléphone dans sa main. Après cela, je me levais hors de son lit, et me dirigeais vers la sortie de la chambre sans dire un mot.

Après avoir fermée la porte derrière moi, maintenant dans le couloir, je me laisser presque tomber en arrière, mon dos touchant la porte, tandis qu'un soupir profond me parcourait le corps, et l'esprit.

Je regardais le sol, puis je décidais de rejoindre mon père dans le salon.

C'est à ce moment...

Que je suspectais Billy pour la première fois.

Ma sœur est une YANDERE [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant