Chapitre Cinq : Dur retour à la réalité

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Je rentre chez mes parents. Je raconte la partie professionnelle à mes parents. Je ne vais quand même pas leur dire que je tutoie le Président, qu'il me fait la bise, qu'il me demande de l'appeler par son prénom et qu'il m'a invitée à boire un verre... Je sais très bien ce qu'ils me diraient et surtout ma mère, « fais attention car il est en train de t'utiliser ! Il va tout faire pour t'exploiter... etc. » !

Il faut franchement arrêter d'être parano pour un moment ! C'est quelqu'un d'honnête, d'intègre et puis pour un homme politique, profondément humain et gentil. Ça change la vie de rencontrer un homme politique, qui plus est, Président de la République, si « normal » et terre à terre, qui discute de tout et n'importe quoi avec une simple stagiaire que je vais être !

D'ailleurs, je n'arrivais même pas à me rendre compte de cela ! Il va falloir que j'en parle à mon maitre d'apprentissage et je sens que les gens vont encore se demander comment j'ai fait pour avoir un tel poste. Comment leur expliquer quand moi-même je ne sais pas ce que j'ai fait pour avoir cette chance !

A vrai dire, pour une fois que j'avais de la chance, je comptais bien en profiter. Pour une fois, que ça m'arrivait, je ne vais pas me plaindre ni laisser passer ma chance ce serait bête de ma part.

Je me couche ce soir-là la tête plein de beaux moments et j'espère que ce n'est que le début.

Je pose mon portable sur ma table de nuit et je suis tellement fatiguée que je m'endors directement.

Le lendemain matin, dur retour à la réalité, il fallait que j'aille en cours, même si il restait que quelques semaines, j'avais un partiel dans deux jours. Et surtout, il fallait que je discute avec mon maître d'apprentissage pour savoir quand j'allais pouvoir commencer. J'avais tellement hâte de retourner à l'Elysée, je pense que je vais passer récupérer mon contrat. Par contre, pas sûre que cette fois-ci j'ai le temps de croiser et de discuter avec Emmanuel. J'aimerai beaucoup mais je ne pense pas.

Après tout, il ne m'était pas interdit de rêver de recroiser ce beau... euh de recroiser le Président de la République.

Je me prépare pour aller à l'école, comme à mon habitude je prends vite fait un verre de jus d'orange et j'attrape mon portable et mon sac à main. Sur mon chemin, je me rends compte que j'ai un message d'un numéro non enregistré dans mon répertoire. Et si c'était lui ?

J'ouvre le message :

Bonjour Anna, j'espère que tu as passé une bonne nuit. Je voulais te dire que si tu étais disponible ce soir à partir de 18h, ton contrat serait prêt pour signature. Bonne journée, A bientôt. EM

Et oui, effectivement c'était bien lui ! Je me lève et j'ai un message du Président de la République ! Mais que demander de plus ! Son message m'avait égayé la journée.

J'arrive à l'école et coup de chance, mon maître d'apprentissage était disponible pour que je lui parle. Nous allons un peu plus loin dans une salle tranquille et je lui explique ce que je vais faire et où je vais travailler. Elle est impressionnée et me dit que c'est la première fois qu'un des étudiants de l'école arrive à décrocher un stage aussi prestigieux car je n'allais pas être assistante mais bien conseiller aux Affaires européennes. Elle me félicite avant de me dire que dès que j'ai mon contrat, elle fera passer ma demande de signature de convention de stage (Emmanuel avait déjà signé le document, moi aussi, ne restait plus que la signature du directeur d'école) en priorité.

Je la remercie et me dépêche pour aller à ma salle de cours. Sur mon chemin, je croise malheureusement Estelle, juste la personne que je voulais éviter aujourd'hui, qui me dit :

-Tu ne devineras pas où je vais travailler lors de mon stage ?

-A l'Elysée ?

-Comment tu sais ?

- Je t'ai vue hier

-Toi aussi tu étais à l'Elysée ?

-Oui

-Mais tu ne seras pas prise, désolée car c'est moi qui ai eu le poste ! Sois pas si triste, je suis meilleure que toi, le gars l'a vu tout de suite !

-Je ne suis pas triste, rassure-toi, je ferai aussi mon stage à l'Elysée.

-Ah bon ? Je croyais qu'ils ne cherchaient qu'une seule assistance au service presse ?

-Oui c'est le cas. Mais je ne travaillerai pas là-bas

-Ah on a du te mettre sur un poste où tu n'as pas grand-chose à faire, c'est ça ?

Je ne voulais pas lui dire mon poste mais cette peste commençait sérieusement à me taper sur les nerfs en me rabaissant de la sorte que je finis par exploser :

-Désolée pour toi ma pauvre ! mais je serai le Conseiller aux Affaires Européennes

-Pardon ? Conseiller ? Toi ! Je rêve ! c'est moi qui aurait dû avoir ce poste ! Comment t'as fait ?

- Surprise ! Quand on est motivée et passionnée, on fait ses preuves voilà tout ! Et maintenant excuse-moi mais j'ai cours !

J'étais fière de moi d'avoir réussi à répondre à Estelle de cette manière-là. Elle l'avait cherché et l'avait bien mérité ! Je suis sûre qu'Emmanuel serait fer de moi aussi.

Quand les rêves se mêlent à la réalité [Emmanuel Macron]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant