AIDEN
11 MOIS PLUS TÔT
À la sortie de la boîte, Sophia me prend la main.
Elle ne parlait pas, ne semblait pas avoir changé d'avis. Dans une sorte d'accord silencieux, nous savions tacitement et mutuellement que ceci ne serait qu'une aventure d'un soir. Un véritable Adieu. Le dernier.
On en avait besoin tout les deux. Un dernier moment d'intimité, et puis nos chemins se séparent.
Dans la voiture, Sophia me dit d'aller chez elle. Ce que je fais.
Je sais qu'à cette période de l'année, ses parents sont en croisière. C'est leur petite habitude.
Génial, me dis-je. Ça tombe à pic.
Je connais Sophia par coeur. Son esprit, et son corps.
Je sais exactement comment la touchée, où la touchée. Mais même si je sais tout ça, je me demande toujours ce qu'elle va bien pouvoir me réserver à chaque fois.
Cette fois-ci, c'est l'abandon totale. Fait absolument tout ce que tu veux, me dit-elle.
Je retiens en mémoire que c'est la dernière fois, oui c'est promis, la dernière fois. Après, on se dit Adieu. C'est prévus, on le sait. Est-ce qu'elle le veut vraiment ? Je ne sais pas.
Est-ce que je le veux vraiment ? Sûrement, sinon je ne serais pas en train de faire ce que je fais. Mais c'est la fin, je le sens. Je l'accepte.
Je n'aurais pas pu changé, Sophia, je m'entends lui dire.
***
Vers midi le lendemain, Sophia dort encore. On a veiller tard.
Je prend mes affaires en silence et dépose un baiser sur son front. Je la regarde encore une fois, son dos nu recouvert qu'à moitié par le drap blanc. Ses longs cheveux bruns qui s'étendent autour d'elle, son bras qu'elle ramène sous l'oreiller et l'autre le long de son corps. Son genoux replié et ses formes si douces.
Je fais un arrêt au café et commande une boisson chaude ainsi qu'un petit déjeuner qui se résume à deux tranches de baguettes avec du beurre. La serveuse me fait cadeau de la confiture avec un charmant sourire.
Si tu savais ce que j'avais fais toute la nuit, ma belle, tu ne me regarderais pas comme ça...
Alors que je repensais à Sophia et à nos adieux pour le moins mouvementés, la serveuse en question s'arrêta à ma table et posa l'addition sur celle-ci. Tout en bas, je remarquais une écriture cursive à l'encre bleu. La serveuse en question s'appelait donc Elisa et avait décidé qu'il était judicieux de me laisser son numéro de portable.
- Vous pourriez peut-être me donner au moins votre nom, pour que je puisse vous reconnaître lorsque vous m'appellerez, lança t-elle avec un sourire en coin carrément sexy.
- Je pourrais aussi maintenir ce degré de connaissance, comme ça il vous sera peut-être plus facile de m'oublier une fois que j'aurais quitté votre appartement.
- Ça me parait tout à fait convenable, répondit-elle en se baissant exagérément pour récupérer la monnaie que j'avais déposé sur la table.
Dans la voiture, en route pour mon appartement, je me dis que Sam et Léo vont bien se foutre de moi. Léo me fera sûrement une remarque du genre "tu aurais dû en profiter plus longtemps, mon pote !". Sam me dira probablement que c'est mieux ainsi, et il aura probablement raison.
Ou peut être pas.
Il se passe quelque chose dans mon cerveau, ou bien dans mon coeur. Comme une évidence, comme si je venais de recouvré la mémoire. Je me rappel d'un coup ce que j'ai perdu. Sans plus attendre, je fais demi-tour et retourne en direction de l'appartement de Sophia.
Mais tout à coup, je me demande si j'aurais l'occasion de la rejoindre un jour.
Un choc si puissant me fait me tordre le cou. Un autre brise ma jambe, peut-être même les deux. Un suivant me propulse sur le pare-brise, puis hors de ma voiture. J'ai le goût du sang dans la bouche et me demande alors ce qu'il m'arrive.
Je connais ce chemin par coeur, pourtant.
Alors que j'essaye de comprendre, de réfléchir, une fatigue fulgurante s'empare de moi. J'essaye, j'essaye vraiment de garder les yeux ouverts, mais c'est impossible. Je m'enfonce comme dans un puit sans fond dans une noirceur abyssale. Qu'est-ce qu'il m'arrive, putain...
J'ai soudain froid et chaud en même temps. Je tremble, mais ne sens plus mes membres. Ma vision diminue peu à peu et je me dis que j'ai été con de laisser Sophia comme je l'ai fais. J'aurais peut-être dû l'embrasser une ou deux secondes de plus, ou bien attendre qu'elle se réveil pour lui dire à nouveau adieu, pour lui dire combien je l'aime encore.
J'ai le sentiment étrange d'une chute sans fin, de pierre lancée sur moi.
Et puis je m'éteins. Je m'éteins encore, toujours...

VOUS LISEZ
Mes heures, tes jours
Teen Fiction*** CONTENU MATURE 🔞*** Rose, tout juste 20 ans, n'a plus vraiment de vie social ou de cercle d'ami. Et pour cause, même sa famille lui a tourné le dos. Elle est bénévole dans un hôpital et ce travail est presque la seule chose qu'il lui reste. Ce...