Chapitre 21

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ROSE

AUJOURD'HUI

Deux semaines sont passées depuis que j'ai commencé les cours. J'avais perdu le rythme, alors je suis épuisée lorsque le weekend arrive enfin.

Samedi matin, je décide de passer voir la petite Lola à l'hôpital. Ça fait beaucoup trop longtemps que je n'y suis pas allé.

Lorsque j'arrive près de sa chambre, j'aperçois sa mère. Mon dieu, je vais en prendre pour  mon grade.

Bonjour Madame, est-ce que je peux voir votre fille ? je demande poliment. L'infirmière à côté de moi, Marion, me regarde d'un air compatissant.

- Rose, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu ici, répond t-elle d'un ton froid. 

- Rose, c'est toi ? j'entend la petite voix de Lola qui m'appelle depuis sa chambre.

J'ignore sa mère et pénètre dans la pièce. Lorsque j'aperçois Lola, mon coeur se réchauffe. Elle à grossis depuis la dernière fois que je l'ai vue. Dieu merci.

Bonjour, Lola, dis-je en la serrant dans mes bras.

- Tu m'as manqué, me chuchote t-elle à l'oreille.

- Je suis là, ma chérie...

Vers 14 heure, je dois partir. Lola s'est endormis. Je suis étonnée que sa mère ne m'ai pas viré plus tôt du chevet de sa fille. Pour une fois.

J'essaierais de revenir bientôt, Marion. Tu sais, j'ai repris les cours alors c'est un peu plus compliqué maintenant, dis-je à l'infirmière qui s'occupe de Lola.

- Tu n'es pas obligé, mais Lola est tellement heureuse quand tu passes la voir, me répond t-elle.

- J'adore la voir, moi aussi. Je suis tellement heureuse qu'elle aille mieux.

- Oui, elle est un petit miracle.

En partant, j'aurais juré voir sa mère me sourire.

***

En sortant du métro, j'allume une cigarette. Le temps commence a se gâter si bien que j'accélère un peu la cadence pour rentrer chez moi.

En arrivant, je sens quelques goutes de pluie qui commencent à mouiller mes cheveux. Je trottine alors sur les derniers mètres et arrive enfin en bas de mon immeuble. La perspective de ce qui m'attend me déprime un peu : j'ai une tonne de travail. Néanmoins, je suis motivée. Puis je ne me plains pas, après une année à ne rien faire ou presque, j'avais bien besoin de retrouver un rythme de vie normale.

Je monte les escaliers et arrive enfin chez moi. L'atmosphère de se grand appartement semble s'être légèrement réchauffée. Je m'y sens un peu mieux, un peu plus chez moi. Je me dis que je devrais peut-être invité ma soeur à diner un de ces soirs, histoire de continuer à ressouder nos liens.

Mais pour le moment, je dois me plonger dans mes révisions.

Au bout de quelques minutes, l'interphone sonne.

Je souris un instant, imaginant que c'est encore Noah qui débarque au mauvais moment. Peut-être vient-il finir ce qu'il a commencé il y plusieurs semaines ? Je ris en repensant à cet instant assez gênant finalement. Quelle idée...

Puis je me dis que s'il est vraiment revenu pour ça, je pourrait peut-être...

Non.

Biensur que non.

Je secoue la tête devant ma propre confusion et répond à l'interphone. Je m'attendais tellement à ce que la voix de Noah retentisse à mon oreilles que je suis surprise d'entendre la voix d'un homme que je ne reconnais pas. Je pense une nanoseconde à Quentin, mais c'est impossible. Du calme, Rose. Il ne sait pas où tu habites maintenant...

Qui est-ce ? je demande.

- B...bonjour, bégaye mon interlocuteur, je suis Aiden Garland, je voudrais voir Rose.

- Je ne connais pas de Aiden, désolé, dis-je.

- Attendez, s'il vous plait ! Je suis le jeune homme victime de l'accident de voiture !

Ces paroles provoquent un ras de marée de moi.

Nom de Dieu... Caroline m'avait bien dit qu'il était sorti du coma, et qu'il cherchait à me voir.

J'ai été si prise ces derniers jours que je l'avais presque oublié... je suis bouche bée, je ne sais pas quoi faire. D'un côté, je suis terrifié à l'idée de le voir, de voir ce que j'ai causé. De l'autre, je ressens un besoin irrépressible de le voir de mes propres yeux.

- Rose, s'il vous plait... insiste t-il à l'interphone.

- Ou...oui... 4ème étage, dis-je.

J'entrouvre la porte et m'éloigne de la porte comme ci celle-ci allait exploser d'une seconde à l'autre.

Mon coeur va bientôt sortir de ma poitrine pour aller s'étaler sur le sol. Ma respiration c'est envolée et je suis seul avec ma conscience qui me crie de sauter par la fenêtre.

Mais avant j'ai pu examiner cette idée saugrenue, Aiden Garland pénètre dans mon trop grand appartement.

Mes heures, tes joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant