ROSE
AUJOURD'HUI
Toute la force qui me retenait debout s'est évaporée de moi.
Comme une pauvre casserole d'eau bouillie.
Cet homme... cet homme qui débarque ici vient de redonner un sens à ma vie.
Je n'ai peut-être pas tout gâché, finalement. Je ne sais pas de quelle façon il en est arrivé à vouloir me rencontrer, mais je ne le repousse pas, au contraire.
Avant de m'étaler au sol comme une loque, il me prend dans ses bras.
Cet étranger, pas si étranger que ça, me sert contre lui dans une étreinte plus que chaleureuse. Merveilleuse. Intense. Magnifique.
- Je t'ai enfin trouver, Rose... me dit-il à l'oreille.
Je suis un instant perturbée par ses paroles, et décide de me laisser aller.
- Pourquoi, pourquoi voulais tu me voir ? je lui demande alors en m'éloignant après quelques instants.
La gêne commence à se répandre entre nous après ce moment pour le moins... incongrue.
- Pour te dire que je ne t'en veux pas. Cet accident... le coma... tout ça, me dit-il en faisant de vagues gestes avec ses mains.
Il a l'air aussi confus que moi.
- Peut-être, mais moi, je m'en veux. Mon frère est décédé dans cet accident, toute ma famille ma renié et je suis seule dans cet appartement gigantesque.
- C'est vrai que ton appart' est carrément énorme, me dit-il en plaisantant.
Étonnamment, son ton est léger.
- Et donc... c'est tout ce que tu voulais me dire ?
- Non, me répond t-il d'un ton plus dure, pressé. Explique moi. Je veux que tu m'expliques ce qu'il s'est passé, et qui était l'homme qui conduisait la voiture. Je veux savoir, Rose.
J'hésite un instant. Est-ce que j'en ai la force ?
Et puis je me dis que je lui dois bien ça, après tout ce qu'il a traversé par ma faute. Mais je ne suis pas prête. Je ne peux pas dire tout ce la à voix haute, à l'entendre de ma propre voix.
Je ne peux pas.
- D'accord, je te dirais tout, c'est promis. Mais s'il te plait, laisse moi du temps. Je viens de rencontrer l'homme qui par ma faute a été plongé dans le coma pendant 6 mois, l'homme a qui j'ai détruit la vie... laisse moi m'habituer à tout ça, le suppliais-je dans un souffle.
- Rose enfin, tu n'as pas détruit ma vie ! j'ai eu un accident, certes. J'ai été dans le coma pendant un certains nombres de mois, certes. Mais je suis vivant, et j'ai beaucoup changé. Tu n'es pas la seule a avoir des secrets, et je te demande de me croire quand je te dis que ma vie n'a absolument pas été détruite. Chamboulée, peut-être. Complètement bouleversé, absolument. Mais j'ai pris conscience de tellement de chose, je me suis remis en question ! Il faut que tu me crois, me dit-il.
Je compris alors qu'il devait lui aussi avoir un passif assez mouvementé et me sentis rassurer un instant.
Mais cela n'enlevait rien au fait que j'avais détruit une autre vie ; celle mon petit frère Ariel.
Aiden avait dû remarquer mon air absent et coupable. Il se leva alors du canapé sur lequel nous étions installé et se dirigea prêt du petit meuble, sous la fenêtre du salon.
Il observa mon autel improvisé, passa sa main sur le cadre qui entourait la photo d'Ariel. Il nettoya les morceaux de cire qui s'étaient répandu ça et là et me fit signe de le rejoindre. Ce que je fis sans trop hésiter.
J'étais étonnamment à l'aise en sa présence, il ne m'intimidait pas. Au contraire, une part de mon âme blessée commençait à se rétablir. Je me sentis un petit mieux, sans pour autant m'être pardonné à moi même.
- Il te ressemble énormément, me lança Aiden une fois que je m'étais approchée de lui.
- Oui, si je te montrais une photo de moi au même âge, tu nous confondrait probablement, lui dis-je.
- Il avait quel âge ? me demanda soudain Aiden.
- Sur cette photo, 8 ans. Il venait de recevoir un cadeau de la part du voisin qui avait craqué sur ma soeur. Cet imbécile pensait qu'en amadouant notre frère, il allait pouvoir avoir un rendez-vous avec Catherine, lui dis-je en riant, me remémorant ce jour. Ariel ne comprenait pas vraiment pourquoi ce type n'arrêtait pas de lui offrir tout un tas de jouets, mais il en profitait ! il adorait ça, même, terminais-je un sourire aux lèvres.
Tout à coup, je sentis sa main caresser doucement ma joue, et je m'écartais d'un bon mètre sous l'effet de la surprise.
C'était si inattendu que je ne su comment réagir. Il m'avais prise dans ses bras en arrivant, mais la, c'était différent.
- Tu devrais peut-être y aller, en fait, j'étais en train de réviser, dis-je pour trouver une excuse.
- Oh, biensur... excuse moi... je ne voulais pas te déranger... de toute façon mes potes m'attendent en bas, ils m'ont déposé en voiture donc... ouais, j'y vais.
Je hochais la tête et le raccompagnait à la porte, remarquant à nouveau sa démarche mal assuré, boitillant. Cela me brisa le coeur une nouvelle fois.
- Tu... tu pourrais me laisser ton numéro de portable ? Si jamais ta besoin de quelque chose, ou... je sais pas trop, si ta envie de discuter... me dit-il alors.
- D'accord, de toute façon, je te dois encore beaucoup d'explication. Je t'appellerai, dis-je.
Après avoir prit mon numéro, Aiden quitta mon appartement.
Mon cerveau, et mon corps, étaient en pleine ébullition.
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Mes heures, tes jours
Fiksi Remaja*** CONTENU MATURE 🔞*** Rose, tout juste 20 ans, n'a plus vraiment de vie social ou de cercle d'ami. Et pour cause, même sa famille lui a tourné le dos. Elle est bénévole dans un hôpital et ce travail est presque la seule chose qu'il lui reste. Ce...