Chapitre 26

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ROSE

AUJOURD'HUI

Il fallait que j'en parle à quelqu'un. N'importe qui.

Aiden venait de faire irruption dans ma vie, et j'étais paniquée à l'idée de le revoir. Surtout que j'allais devoir tout lui expliquer. Lui expliquer comment un mois entier a pu causer cet accident d'une demi-seconde.

Il m'avait expliqué les raisons qui l'avait poussé à moi, mais je restais persuadé que lorsqu'il allait entendre toute la vérité, il allait fuir. Il allait se rendre compte de la personne horrible que j'étais, sera surement dégoûté et finira par me fuir.
Mais il avait besoin de ces explications, et je m'étais engagée à les lui donner.

Mais avant, je devais en parler à quelqu'un. Parce que la vérité était que personne ne savait vraiment ce qu'il s'était passé ce jour là, ni pourquoi s'était Quentin qui conduisait ma voiture, et non moi. Seul Noah savait pourquoi j'avais voulu disparaitre de la circulation, et après l'accident, je ne lui avais plus adressé la parole jusqu'à que je le croise au café.

Mais j'avais besoin d'en parler à une autre personne, ma soeur. Je lui donnait donc rendez- vous au jardin du Luxembourg, le lendemain de ma rencontre avec Aiden.
- Coucou, lui dis-je lorsqu'elle arrivait près de moi à la sortie du métro.
Elle me sourit et me prit dans ses bras, un peu maladroitement.

Nous marchions depuis quelques minutes quand, enfin, je me lançais.
- J'ai rencontré Aiden, dis-je de but en blanc.
Elle tourna son visage vers moi, mi-surprise mi-heureuse.
- Quand il est passé à l'appartement, il paraissait vraiment déçu que tu ne sois pas là. J'espère que tu ne m'en veux pas de lui avoir donné ton adresse, me répondit-elle.
-Et bien... ça m'a mit un gros coup de le voir... je ne m'y attendait pas et puis... je ne
pensais pas le rencontrer un jour...
- Qu'est-ce qu'il voulait ? me demanda t-elle, curieuse.
- Il voulait simplement me rencontrer, me dire qu'il ne m'en voulait pas, et connaitre les
circonstances de l'accident. Je compte tout lui expliquer la prochaine fois que l'on se verra.
Je n'ai pas eu le courage la première fois, lui avoué-je.
- Maman était si heureuse de savoir qu'il allait bien, me dit-elle.
Je ne savais pas vraiment quoi répondre à cela. Ma mère m'avait renié de la famille après l'accident, m'accusant d'avoir tué son fils. Elle avait raison, après tout.
- Tant mieux, alors.
- Tu sais, j'ai essayé... j'ai essayé de lui faire entendre raison, me dit Caroline. Mais sa douleur l'empêche de te pardonner, Rose. Elle t'en veux pour quelque chose que tu n'as pas fait. Je sais que tu ne conduisais pas cette voiture, que Ariel n'aurait jamais du se trouver là, que ton taré de mec n'aurait pas du s'enfuir. Mais c'est comme ça... elle te pardonnera un jour, j'en suis sur, me dit-elle.
- Et papa ? il me manque tellement, lui avoué-je dans un souffle, touchée par ce qu'elle venait de me dire pour la première fois.
- Tu sais bien que papa fait tout ce que maman lui demande. Il ne prend aucune décision de lui même. Il ne l'a contredira jamais...
- Caroline... est-ce que toi, tu m'as pardonné ? lui demandé-je alors.
Elle s'arrêta de marcher et me fit signe de m'arrêter aussi. Elle me regarda droit dans les yeux et je pouvais entrevoir à cet instant toute la peine qu'elle avait ressenti durant cette année d'éloignement forcé. Toute la peine qu'elle ressentais encore suite à la mort de notre petit frère.
-Tu es ma soeur, et malgré toutes les erreurs que tu as faites dans le passé, la mort d'Ariel
n'était pas de ta faute. Ma petite soeur me manquait... et je ne voulais pas perde encore
quelqu'un de ma famille... me dit-elle soudain.
Je ne lui dis pas qu'elle a tort, que je suis bel et bien responsable. Non seulement Ariel était dans cette voiture par ma faute, mais en plus c'est moi qui ai détaché sa ceinture de sécurité. Mais ça, Caroline ne le sait pas.
Ne sachant pas quoi dire, je laissais ses paroles me réconforter un peu, et la pris dans mes bras.
Cela me fit un bien fou, tout n'était pas perdu. Et même si la culpabilité me rongeait encore et toujours, je commençais à me sentir un peu mieux, entourée à nouveau.

Et même s'il restait encore des secrets inavoués, j'allais devenir une meilleure personne. En fait, j'avais déjà changée.

Mes heures, tes joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant