ROSE
Aller en cours m'a fait du bien.
Concentrée sur le cours, je n'ai pas vu la journée passer. Puis, avec ce froid, j'étais très bien à l'intérieur de la fac.
Sur le chemin du retour, je ressens l'envie d'appeler Aiden, d'entendre sa voix. Au lieu de quoi j'appelle Caroline afin d'avoir des nouvelles d'elle et de mon père.
- Coucou ! me répond-elle joyeusement.
- Coucou, tu vas bien ? je lui demande.
- Top ! Tu as déjà fini les cours ?
- Oui, je rentre. Quoi de nouveau ? lui demandé-je.
- Rien de particulier, le travail, encore le travail...
- Et papa ? Comment va t-il ?
- Tout va bien pour lui aussi, excepté le fait que Maman et lui ne s'adresse quasiment plus la parole depuis ton passage éclair à la maison.
- Je vois... je suis désolé, je ne voulais pas bouleverser à nouveau sa vie...
- Ne dit pas ça, c'est simplement le fait que Papa tiens pour toi, et Maman ne le comprend pas, tu sais comment elle est, me rassure t-elle.
- Malheureusement, je le sais... répondis-je.
- Écoute, je passerai te chercher après les cous demain, on ira prendre un bon chocolat chaud ensemble ! me propose Caroline.
- Ca marche, je te laisse, j'arrive chez moi, lui dis-je.
- A plus !
Il faudrait que je pense à appeler mon Père, mais je n'ose pas... Puis, il n'a jamais essayé de me contacter non plus, même si apparemment il n'a aucune haine envers moi.
Perdue dans mes pensées, je m'arrête une seconde quand j'aperçois la silhouette de Aiden devant mon immeuble.
Une semaine après cette horrible soirée, le voilà enfin. Je reprend ma marche tranquillement, mais au fond de moi, je n'ai qu'une envie : celle de lui sauter dans les bras.
Cependant, il en est hors de question. Je lui en veut encore un peu, et même s'il me manque terriblement, je ne céderais pas comme ça aussi facilement.
J'arrive à sa hauteur et après avoir échangé deux mots dans ce froid glacial, je lui propose de monter.
- Tu avais quelque chose à me dire ? je lui demande une fois en haut.
Au fond de moi, j'espère avec force qu'il veut encore de moi.
- Accepterais-tu de venir dîner avec ce soir ? me demande t-il alors.
Un courant de joie s'insinue alors en moi, et je me détend instantanément.
OUI! OUI! OUI!
- Tu veux m'inviter à diner ? je demande en essayant du mieux que je peux de contenir ma joie.
Il hoche la tête en souriant légèrement.
- D'accord, dis-je alors.
- D'accord ? répète t-il, visiblement étonné de ma réponse positive.
- D'accord, je confirme.
- Très bien ! Sois prête pour 20 heure ce soir, dans ce cas.
- OK, dis-je en ne pouvant retenir un sourire.
Je referme la porte et sautille de joie. Je suis si heureuse à cet instant précis que j'en oublie quelque peu ma peine.
Après 2 bonnes heures de révision, il est temps pour moi d'aller me préparer. Je file sous la douche et me fait un gommage, je rase mes jambes et laisse poser un masque sur mes cheveux. Je lisse mes cheveux et me maquille légèrement, j'accentue le tout avec un rouge à lèvre mat.
Je choisis un pantalon taille haute et assez large, avec des rayures noires et rouges et un top moulant noir à manche longue. Ni trop classe, si trop sport.
Quand enfin arrive 20 heure, une boule de la taille Paris s'est insinuer dans mon estomac. J'appréhende l'arrivée de Aiden autant que je l'espère. Je décide de l'attendre en bas et j'en profite pour allumer une cigarette, en le prévenant par message que je l'attend. Quelques instants après, je vois une voiture arrivée dans ma rue et vu l'heure, ça ne peut être que lui. Je ne reconnais pas le modèle, j'en déduis qu'il a dû prendre un taxi pour venir jusqu'ici, car tout comme moi il ne conduit plus.
Comme prévus, la voiture s'arrête à ma hauteur. Je sautille intérieurement et dissimule ma joie, je meurs d'envie d'embrasser Aiden, de me réfugier dans ses bras et enfin pouvoir le retrouver. Cependant, ce n'est ni Aiden qui sort de la voiture, ni un chauffeur quelconque.
Non.
Quentin ouvre la portière conducteur et sort de la voiture avec une aisance et une nonchalance qui me font frissonner de peur et de dégout.
Je recule d'un pas, et il claque la porte derrière lui, son regard ne quittant pas un instant le mien.
Mes membres sont tétanisés, je sens mes mains trembler de façon incontrôlable et tout mon sang semble avoir quitté mon cerveau.
- Bonsoir, ma belle, me lance Quentin.
Une nausée s'empare de moi lorsque ses paroles quittent ses lèvres. Il se rapproche encore et automatiquement, je recule à mon tour.
- Pourquoi t'éloigne-tu ainsi ? Je ne vais pas te faire de mal. Je veux simplement discuter, et si on montait ? me propose t-il en faisant un mouvement de tête vers le haut, pour désigner l'immeuble.
- J'attend quelqu'un, je répond dans un souffle.
Son sourcil gauche se relève et un sourire mesquin s'étire sur ses lèvres. Il se met à rire et se rapproche à nouveau de moi, cette fois-ci en attrapant mon poignet pour éviter que je ne recule à mon tour.
- Je ne crois pas, réplique t-il en me forçant à me retourner vers la porte de mon immeuble. Tape le code, m'ordonne t-il.
La pression de sa main sur mon poignet s'intensifie et je m'exécute.
- Aller ouvre putain, s'empresse t-il une fois arrivé devant l'interphone.
Non, non, non... Mon dieu, non.
On emprunte les escaliers et je sens son corps derrière moi pendant qu'il me suit pour arriver à mon appartement. Je suis incapable de me défendre, de faire quoi que se soit. Quentin me terrifie, et la perspective de me retrouver seule avec lui après tout ce temps et surtout dans ces circonstances me glace le sang.
Néanmoins, une fois arrivé dans mon appartement, Quentin devant moi, je décide de prendre les devants.
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Mes heures, tes jours
Roman pour Adolescents*** CONTENU MATURE 🔞*** Rose, tout juste 20 ans, n'a plus vraiment de vie social ou de cercle d'ami. Et pour cause, même sa famille lui a tourné le dos. Elle est bénévole dans un hôpital et ce travail est presque la seule chose qu'il lui reste. Ce...