He Came Back - Tome 1

Chapitre 11

Chapitre corrigé 

Eden

Quand je rentre à l'appartement, il est midi passé. J'ai loupé ma première heure de cours à cause d'Ethan, alors j'ai emprunté les notes d'Heather pour la rattraper.

Je me suis sentie mise à nue de force. J'ai l'impression d'avoir donné à Ethan ce qu'il attendait. Je me suis laissée faire. J'ai peur de ce qu'il pourrait faire de ce que je lui ai dit. Seules Jade, Camille, Romane et Elena sont au courant pour mon histoire avec Jacob. Bien sûr, les garçons étaient au courant que j'avais un copain, mais aucune personne de mon groupe d'amis ne l'a rencontré. Il n'a jamais voulu que je le présente à mes amis, et je n'ai jamais compris. Je montrais des photos aux filles, mais c'est tout. Elles ont commencé à se poser des questions sur notre relation quand, un matin, je suis arrivée au lycée avec les vêtements de la veille, un bleu sur la mâchoire. Je leur avais raconté des conneries, comme quoi j'avais oublié mes affaires chez mon frère et que j'étais tombée dans les escaliers. Elles ne m'ont pas cru, mais ça ne m'importait pas. J'étais amoureuse, et je faisais tout ce que Jacob me demandait. Je restais des jours enfermés chez lui sans mon téléphone, sans rien. J'étais sa prisonnière.

Je m'en suis beaucoup voulue d'avoir été aussi bête et naïve. J'étais jeune, et je pensais que pour aimer il fallait souffrir. Du moins, c'est ce que Jacob m'a fait penser. J'étais son esclave, son pantin. Je n'étais pas bien psychologiquement, le départ de mon père quelques années auparavant m'affectant toujours. J'étais dépendante de mon copain. Je ne me voyais pas vivre sans lui. On est arrivés à un point de non-retour quand je ne voulais pas qu'il me touche mais qu'il l'a quand même fait. Quand il me violait dans toutes les pièces de son appartement, me rendant hostile à tout ce qui m'entourait. Il m'a dépossédé de mon amour-propre, de ma propre identité.

Je frissonne et je secoue la tête pour me ressaisir. Un carton sur le perron de la porte attire mon attention, et je le prends dans mes bras, intriguée. Il n'est pas lourd, alors je m'empresse d'ouvrir la porte et je le pose sur la table basse. Je laisse mes affaires tomber par terre, et je me munis d'une paire de ciseaux. Je m'installe sur le canapé et j'ouvre le carton.

Des bouts de polystyrène apparaissent sous mes yeux, et je plonge ma main dedans. Mes doigts touchent une surface lisse et froide, et je retire l'objet du colis.

Mon cœur s'arrête. Ma mâchoire se décroche presque de mon visage, et je me retiens de lâcher le cadre photo. Mes doigts tremblent et des larmes me brouillent la vue. Mon cœur reprend ses battements effrénés dans ma cage thoracique et mon estomac se tord. Une boule s'installe au creux de mon ventre et je serre le cadre dans mes mains.

Une photo de Jacob et moi dans son lit est présente sous mes yeux. Je sais exactement ce que nous faisions, en même temps, qui ne pourrait pas comprendre ? Elle est imprimée en grand, et protégée par la vitre du cadre. Ma respiration est saccadée et je me retiens de vomir.

Un papier est accroché au bas du cadre et je le prends dans mes doigts tremblants. Je reconnais l'écriture de Jacob et mon estomac se contracte encore plus.

« À bientôt, chérie. »

J'ai l'impression que je vais m'évanouir. Des grosses goûtes de sueur froide dégoulinent de mon visage, et le cadre s'échappe de mes doigts pour s'écraser contre le parquet. J'ai du mal à respirer, comme si une main invisible m'étranglait. Je me concentre sur mes pieds, comme me l'avait conseillé ma psychologue, mais tout me ramène à Jacob et cette photo. Une nausée me prend et je n'arrive pas à me retenir. Je vomis à côté du canapé, et des sanglots violents s'emparent de moi. Tout mon corps est compressé, je me tords de douleur.