He Came Back - Tome 1

Chapitre 13

Chapitre corrigé 

Ethan

J'ai l'impression d'être vide. De ne rien ressentir. Depuis l'autre soir à l'Empire State Building, j'ai l'impression d'avoir le cœur brisé. Alors que je n'aime même pas Eden. Putain, mais qu'est-ce que je suis con !

Je secoue la tête pour me concentrer sur la route. La musique dans la voiture m'empêche de penser à autre chose.

Je me gare, et je sors de ma voiture. Je marche d'un pas rapide, évitant de bousculer les gens dans la rue. Enfin, je le vois. Le grand bâtiment rouge est lugubre, et les véhicules font la queue pour trouver une place où se garer. Une ambulance passe près de moi, et je vois une dame pleurer devant l'entrée. L'hôpital est en face de moi et je m'engouffre dans le hall. Je prends l'ascenseur et je monte au quatrième étage. Je salue les infirmiers et les infirmières que je croise, qui commencent à me connaître depuis le temps. Une infirmière m'a appelé pour me dire que l'état de ma mère s'aggravait. Mais je garde l'espoir qu'elle guérisse.

Je pousse la porte de sa chambre et je rentre à l'intérieur de la pièce sombre. La respiration de ma mère est lente. La chambre est plongée dans le noir, seuls les quelques rayons de soleil qui passent par les stores me permettent de voir son lit. Je m'approche doucement, pour ne pas la réveiller.

« Ethan ?»

Un sourire apparaît sur mon visage et je m'assieds à ses côtés. J'espère ne pas l'avoir réveillé en entrant dans la chambre. Je m'installe sur le fauteuil qui se trouve à côté du lit et je prends sa main frêle dans la mienne. Sa peau est froide et rugueuse, mais je n'y prête pas attention.

« Comment tu te sens aujourd'hui, maman ? demandé-je en serrant sa main.

-Je suis fatiguée, souffle-t-elle. J'ai eu une séance de chimiothérapie ce matin, et les infirmières m'ont dit que je devais me reposer. »

Je ne dis rien, le cœur au bord des lèvres. J'ai l'impression que rien ne va, en ce moment.

J'allume la lumière de la chambre pour mieux la voir. Mon cœur se serre à la vue de son visage creusé par la fatigue et l'affaiblissement de ses capacités musculaires. Ses yeux bleus se plantent dans les miens et je suis heureux de constater qu'elle n'a pas perdu l'étincelle qui fait briller son regard.

« Mes fleurs fanent. Tu pourras m'en ramener d'autres la prochaine fois ? »

Je hoche la tête et je me lève pour arroser ses plantes. Les Jacinthes fanent vites, alors je les change souvent. J'arrache les fleurs mortes que je vais les mettre à la poubelle.

« Tu as l'air bien triste aujourd'hui, quelque chose ne va pas ? »

Sa voix est inquiète et je m'en veux de la faire se soucier de moi alors qu'elle est plus importante.

« Non, tout va bien, je réponds en me mettant à côté d'elle. Tu as un beau foulard aujourd'hui, rajouté-je en touchant son foulard avec des fleurs.

-Ne change pas de sujet ! »

Elle me met une tape sur les doigts. Ma gorge est serrée, je n'arrive même pas à lui parler de ce qui me tracasse, parce que j'ai honte. Être mal pour une fille ne m'est jamais arrivé. Je ne suis sortie qu'une fois avec une fille, et c'était il y a trois ans. Nous ne sommes pas restés longtemps ensemble et quand on s'est séparés, ça ne m'a pas fait de mal. Mais tout est différent, maintenant. Eden est une femme. Une vraie. Elle est trop mature pour son âge, elle a vécue trop de choses pour ses dix-neuf ans. Elle est blessée, elle est seule, et je me sens impuissant face à son malheur.