He Came Back - Tome 1

Chapitre 38

Eden

Mes talons claquent contre le sol et le bruit résonne dans toute la rue. Je serre ma veste en cuir contre moi et je passe une main dans mes cheveux lisses.

Au bout de la rue, je vois une ombre adossée au mur. Je m'approche, sachant pertinemment que c'est le client. Mes doigts se crispent, mon cœur s'emballe. Et si ça se passait mal ? Et si Maxence avait raison ?

Je secoue la tête pour faire sortir ces idées stupides de ma tête. Tout va bien se passer. Après tout, Maxence vend bien de la drogue et rien ne lui est arrivé, alors pourquoi ça se passerait mal pour moi ?

Je pince les lèvres et je vois la silhouette se décoller du mur et s'approcher de moi.

« T'es en retard. »

Je hausse un sourcil.

« Absolument pas. Il est vingt-deux heures pile, je suis à l'heure. »

L'homme contracte la mâchoire. J'essaye de garder une contenance face à lui. Si jamais il tente de m'attaquer, je n'ai qu'à sortir l'arme qui est coincée contre ma hanche. Maxence a préféré que j'en prenne une au cas-où quelque chose se passe mal.

Pourtant, le mec est super grand et fort. Il doit faire trois têtes de plus que moi et il peut me maîtriser sans aucun problème. Je retiens une grimace.

« T'as l'argent ? »

L'homme fouille dans sa poche et en sort une liasse de billets. Je tressaille à la vue de l'arme qu'il a dans la ceinture, mais je ne laisse rien apercevoir. J'attrape ce qu'il me donne, le glisse dans la poche de ma veste et lui tends le paquet. Il l'ouvre et le regarde rapidement avant de le ranger. Il s'allume une cigarette et me regarde d'un œil attentif. Ses cheveux longs sont attachés en un chignon sur le haut de son crâne.

« T'es nouvelle, non ? »

Je garde la bouche close quelques instants et je croise les bras.

« Ouais, je travaille pour Maxence, réponds-je.

-J'avais deviné, ricane l'homme. »

Je hoche la tête et tourne les talons. Avant de quitter la rue, j'entends l'homme me crier de faire attention, parce qu'une fille dans la rue toute seule, ça attire les hommes.

Je resserre mes bras autour de mon corps et je marche d'un pas rapide. Je dois arriver chez Maxence rapidement, si je ne veux pas que quelque chose de malsain m'arrive. Des larmes me brûlent les yeux, mais je fais tout pour les retenir. J'ai l'impression d'être en enfer.

Une sirène de police retentit et je sursaute violemment. Je me tourne et je vois la voiture s'approcher de moi. Je presse le pas, les mains tremblantes.

« Eh ! »

Je respire un bon coup tandis que la voiture se gare à mes côtés. La vitre s'ouvre et un homme d'une quarantaine d'années me fait face.

« Qu'est-ce que vous faites ici, mademoiselle ? »

Je plisse les yeux. Il faut que je trouve quelque chose, et vite.

« Je rentre chez moi, j'étais chez mon copain, dis-je.

-Il ne vous raccompagne pas ? poursuit le policier.

-Il est malade, il est coincé au lit.

-Ce n'est pas sûr dans le coin, mademoiselle. Rentrez vite chez vous avant que quelque chose de mauvais ne vous arrive. »

Je hoche lentement la tête et je me dépêche de disparaître de leur champ de visions. Quand je tourne au coin de la rue, un soulagement m'envahit et je souffle. J'ai l'impression d'avoir retenu ma respiration bien trop longtemps.