le père (2)

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-Quel métier exercez-vous ?

Je travaille dans une agence immobilière.

-Étiez-vous drogué ?

Je n'ai jamais touché à la drogue.

-Alcoolique ?

Je bois de temps en temps.

-Comment avez-vous rencontré votre femme ?

On était en cours ensemble. On ne sait parler qu'après notre troisième année de classe passée ensemble. On ne s'aimait pas beaucoup.

-Aimez-vous toujours votre femme ?

Oui, je l'aime, plus que tout au monde.

-Pourquoi coucher avec une autre femme ?

Elle ne me touchait plus, elle ne répondait plus à mes besoins. Elle n'avait plus d'amour pour moi...

-Cela ne vous faisait rien de coucher avec une autre femme ?

Si, bien évidemment. À chaque fois je regrettais. Mais elle ne me touchait plus, elle ne voulait plus coucher avec moi. On ne se parlait plus beaucoup. Je n'arrivais plus à voir dans son regard cette étincelle qu'elle avait à l'époque.

-Vous n'avez jamais eu peur d'être surpris ?

Oui et non. Je pense que j'aurais aimé qu'elle me surprenne. J'aurais aimé qu'elle mette un terme à notre situation. Parce que moi j'en serai incapable. Je ne pourrais pas la quitter parce que je l'aime trop. Peut-être que si nous n'étions plus ensemble tous se serait passée différemment.

-Quel est votre enfant préféré ?

Je n'ai jamais eu d'enfant préféré. Certes, j'ai des hauts et des bas avec chacun d'eux, mais ce n'est pas pour autant que je ne les aime pas moins.

-Étiez-vous complice/fusionnel avec vos enfants ?

On n'a jamais réellement été complice. Mais je l'étais un peu plus avec June. J'aimais l'écoute me raconter ces histoires. J'aimais voir la passion dans ses yeux. Je l'aimais, elle était ma fille et on me l'a prise.

-Avec votre femme ?

Nous l'avons toujours été jusqu'à, il y a un an. Du jour au lendemain notre lien s'est rompu, avec le temps on s'est séparé sans s'en rendre compte.

-Avec vos parents ?

Je n'étais ni complice ni fusionnel. Nous étions proches mais pas de là à employer de tel mot. Je les aimais, mais je n'ai jamais réellement aimé parler de ma vie.

-Combien de fois voyez-vous vos enfants par semaine ?

Je ne vois plus Matthias depuis deux ans, June est morte et Sacha déserte de plus en plus la maison pour retrouver son foutu copain.

-Quand avez-vous vu June pour la dernière fois ?

Le jour même de sa mort. Je me souviens l'avoir croisé dans l'escalier de la maison. Je n'ai pas eu le temps de lui parler. Ce jour-là elle s'était endormie tôt.

-En quoi l'homosexualité de June vous dérangeait ?

Elle ne me dérangeait pas en soit. Elle dérangeait surtout ma femme. Elle a toujours été élevée dans une famille homophobe. Quant à moi on m'a toujours appris à respecter les valeurs des autres. On m'a appris à respecter les choix de chacun. Mais je ne pouvais pas allez dans le sens contraire de ma femme. Je ne pouvais lui inculquer des valeurs qu'elle ne connaissait pas.

-Pourquoi ne pas là laisser s'assumer ?

Parce que ce n'est pas conforme aux règles de ma femme. Je ne pouvais pas me le permettre. Je ne pouvais pas la décevoir, mais j'avais sans doute tort de respecter ses règles aussi. Peut-être que June serait encore en vie. Peut-être qu'elle aurait été heureuse.

-Pourquoi ne pas avoir mis un terme à ses règles inutiles ?

Ma femme en avait besoin. Elle n'arrivait pas à vivre dans un monde non structuré. On aurait pu croire que c'était une maladie. Elle avait besoin d'un environnement encadré, sinon elle perdait la tête. On a essayé de les arrêter une fois, mais, cela n'a pas marché. Elle est devenue folle, hystérique... On a tout de suite remis les règles en place.  J'aurais pu la quitter et fuir avec les enfants. On aurait pu être heureux ensemble, mais j'aimais ma femme. Je l'aimais pour ses qualités ainsi que ses défauts. Je devais l'aider à surmonter cela. Je ne pouvais pas l'abandonner seule face à elle-même.

-Saviez-vous que Khloë et June de se fréquentaient  ?

Oui, je l'ai appris par sa mère. Je n'ai pas dit à June que j'étais au courant. Elle était heureuse ainsi. Je ne voulais pas la brusquer en lui avouant que j'étais au courant. J'ai préféré lui laisser la liberté de vivre la vie qu'elle souhaitait. Bien que soit en entière désaccord avec nos règles, je ne pouvais, lui en vouloir. Elle voulait le bonheur, je lui ai laissé.

-Qu'avez-vous fait après l'annonce de la mort de June ?

J'ai pleuré, encore et encore. Je suis allé voir son corps à la morgue. Je suis allé m'occuper de toute la paperasse et je suis allé posé mon témoignage. Parce que même si ma fille est morte, je n'ai pas pu passer une journée au calme en train de pleurer les millions de larmes présentent dans mon corps.

-Sa mort vous a-t-elle touchée ?

Plus que tout au monde.

-Vous doutiez-vous de quelque chose ?

Comment aurais-je pus me douter de la mort de ma propre fille ? Je l'aimais, je ne lui n'aurais jamais souhaité la mort.

Quelle question veux-tu poser à son meilleur ami (Kevin) ?

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C'est le dernier personnage où il vous faudra de l'inspiration. Promis, je suis sûr que les deux autres vous inspireront.

MORTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant