la mère de Khloë

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-Étiez-vous au courant de l'homosexualité de votre fille ?

Bien évidemment, elle et moi on était très proche. On n'avait aucun secret l'une pour l'autre. J'acceptais son homosexualité, j'en étais même fière. Elle avait su trouver sa sexualité et j'en étais fière.

-Étiez-vous proche de votre fille ?

Énormément, comme je vous le disais on se disait tous. J'ai eu la chance d'avoir une fille qui veuille bien de moi dans sa vie. Je sais que dans certaines familles le lien mère, fille, est inexistant. Je trouve cela d'ailleurs dommage.

-Et de June ?

Plus ou moins. Je l'aimais bien cette fille. Elle était simple et naturelle. J'étais  soulagée que ma fille sorte avec une fille comme elle. June était gentille, vraiment. On se parlait souvent toutes les deux.

-Saviez-vous pour June et Khloë ?

Oui, bien évidemment. Khloë m'avait parlé d'une fille pour laquelle elle pinçait. Elle ne savait juste pas comment lui avouer. Je l'ai aidé du mieux que je pouvais. Et elles ont fini par se mettre ensemble. Je crois même que j'étais plus heureuse que Khloë elle-même.

-Qu'en pensiez-vous ?

J'étais fière de ma fille. Elle avait su trouver la personne exacte qui lui correspondait. Lorsqu'elles étaient ensembles, il y a avait une atmosphère particulière qui se dégageait dans l'air. Elle inspirait le bonheur, la vie, l'espoir.

-Quand avez-vous rencontré le père de June ?

Hum, on se connaît depuis sept ans maintenant. Nous travaillons au même endroit.

-Comment la femme de ménage a-t-elle su pour vous et le père de June ?

C'est assez délicat... Elle nous a malencontreusement surpris en plein débat... Ne dite pas au père de June qu'elle vous l'a dit, il la virerait.

-Aviez-vous une relation ?

Non, il ne voulait pas que l'on soit ensemble. On était juste des partenaires sexuels.

-Depuis combien de temps vous voyez-vous ?

Depuis environ un an maintenant.

-D'où vous connaissiez-vous ?

Du travail, il est un de mes collègues dans une agence immobilière.

-Comment se comportait-il avec vous ?

Plutôt bien, ce n'est pas l'homme le plus gentil au monde. Ce n'est pas celui que toutes les filles rêveraient d'avoir. Mais il n'est pas méchant, pas violent.

-Saviez-vous qu'il était marié  ?

Oui, je m'occupe des dossiers de tous les employés de l'agence. J'ai donc bien vu qu'il était marié.

-Connaissiez-vous sa femme ?

J'ai déjà eu l'occasion de la rencontrer quelques fois.

-Était-elle au courant de cette liaison ?

Elle s'en doutait. Mais elle n'est jamais venue me voir en me demandant si toutes ces rumeurs étaient vraies. Elle n'a jamais fait une crise de jalousie à son mari. Je ne lui reproche pas son comportement, mais je trouve cela bizarre.

-Pourquoi couchiez-vous avec lui ?

Pour me vider l'esprit.

-Était-ce la première fois que vous couchiez avec un homme marié ?

Je sais, vous me prenez pour une salope. Soyons franc, j'en ai tout l'air d'une. Vous savez quoi ? Je n'en suis pas une. J'ai eu des moments de faiblesse comme tout le monde. Et il était là à jouer les Roméo. Dans ces moments de faiblesse, je me suis laissé emporter par l'attention qu'il me donnait. Et je suis tombé, je n'ai jamais pu me relever.

-Où vous voyez-vous tous les deux ?

Il vient chez moi lorsque l'on est sûr que Khloë ne sera pas là. Sinon, nous allons à l'hôtel et nous inventons un stupide mensonge.

-Combien de fois par semaine ?

Une à deux fois.

-Vous parlait-t-il de sa vie de famille ?

Nous ne parlions pas beaucoup de notre intimité. On ne voulait pas que tout aille trop loin entre nous.

-L'aimiez-vous ?

Non, et je ne l'aimerai sans doute jamais. L'attention qu'il me porte est seulement artificielle.

-Êtes-vous séparé ou marié ?

Je suis mariée.

-Qui est le père de Khloë ?

C'est mon mari, un mari qui n'est plus de ce monde aujourd'hui. C'était un militaire, il est mort au front. C'est pour cela que ma relation avec le père de June m'aidait. Il arrivait à me faire penser à autre chose.

-June était-elle au courant de cette relation ?

Oui, malheureusement. Elle n'a rien dit à Khloë, son père ne voulait surtout pas qu'elle émeute toute la ville. Il l'a donc menacé et cela a fonctionné. Il m'avait fait par la suite tout un serment parce qu'elle était venue chez moi alors qu'il n'était censé y avoir personne. Elle était venue récupérer un truc pour Khloë. Comme-ci je pouvais le savoir.

-Est-ce que la mort de June vous à touché ?

Bien sûr, ma fille a été anéantie par l'annonce de sa mort. Son malheur s'est répercuté sur moi. C'était une fille bien, elle ne méritait pas un destin si tragique. Elle était trop jeune pour mourir.

-Étiez-vous là le jour de l'enterrement ?

Oui, j'étais présente, je serrais ma fille dans mes bras. J'ai essayé de là soutenir au maximum. Lorsque mon mari est mort, je ne souhaitais qu'une chose s'était que quelqu'un me prenne dans ses bras et me réconforte. Eh bien, je n'avais personne. Comme le frère de June qui était tout au fond de l'église dans un coin sombre. Personne n'avait l'air de le remarquer, mais moi je l'ai vu. Il pleurait et il n'avait personne.

Quelle question veux-tu poser au frère de June ?

MORTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant