les grands-parents (paternel)

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-Quelle relation aviez-vous avec June ?

GM: On était ses grands-parents, on était des personnes qui l'aimaient beaucoup, vraiment.

-Étiez-vous proche d'elle ?

GP: Oui, je dirais même que l'on était plus proche d'elle que de notre fils. C'est triste à dire, mais il n'a jamais été proche de nous contrairement à June.

-S'entendait-elle bien avec vous ?

GM: Elle s'entendait aussi bien avec moi qu'avec mon mari. Certes, elle ne nous parlait pas beaucoup de sa vie privée, mais elle était constamment avec nous. Du moins, elle venait une fois par semaine.

-Avec quel petit enfant vous vous entendiez le mieux ?

GM: On ne peut pas choisir un de nos petits-enfants, ce serait ignoble. C'est comme demander à un parent de choisir entre l'un de ses enfants..

GP: Arrêtes, il faut tout de même avouer que nous avons toujours été plus proches de June. Les autres sont égoïstes et méchants envers nous.

GM: Ce n'est pas pour autant qu'on ne les aime moins.

GP: Ça va, on ne va pas te considérer comme une meurtrière ce ne sont pas eux qui ont été tués.

GM: Tu es ignobles..

GP: Juste réaliste.

-Connaissiez-vous les amis de vos petits-enfants ?

GM: Non, June nous parlait de certaines personnes, mais je ne me souviens pas de leur nom. Elle en parlait comme s'il était des anges. Mais nous n'avons jamais eu la chance d'en rencontrer un.

-Quelle était la raison pour laquelle vous ne pourriez pas aimer June mise à part son homosexualité ?

GM: Il n'y a aucune réponse possible. Nous aimions June à sa juste valeur et son homosexualité ne changeait rien pour nous, contrairement à certaine personne.

GP: June était quelqu'un de bon, après si son caractère avait été différent, tout aurait été relatif.

-June vous voyait souvent ?

GP: Au minimum, une fois par semaine.

-Qu'elle est la dernière fois que vous vous êtes vu ?

GM: Pour moi, c'était deux semaines avant sa mort. La semaine d'après je n'étais pas présente, j'avais un rendez-vous médical très lourd. Comme tu peux le constater, je suis dans un mauvais état de santé. Ça se voit à ma tête que j'ai quelque chose qui cloche. Enfin bon, quand j'ai vu June s'était ici. Elle était venue prendre de mes nouvelles et elle m'avait apporté le journal.

GP: Quant à moi je l'ai vue une semaine avant sa mort, elle était venue m'aider à mon potager. J'avais besoin d'aide avec les tomates. Elle était venue en renfort. J'ai des problèmes de dos, j'ai du mal à me baisser.

-Avez-vous élevé votre fils comme il a élevé June ?

GP: Non, ce n'était pas exactement de la même manière. On avait pas toutes ses règles plus stupides les unes que les autres.

-Comment l'avez-vous élevé alors ?

GP: J'étais sévère, oui, mais je n'étais pas méchant. Je voulais qu'une chose, que mon fils aille dans le droit chemin. Je voulais qu'il est un avenir différent du mien, je voulais qu'il est un bon métier, un beau salaire, une belle vie. Mais il n'a pas été assez intelligent pour m'écouter. Il enchaînait les bêtises sur bêtises. Il était infernal, et j'ai bien cru que j'allais mourrir de fatigue avec lui. Alors oui, on a dû prendre certaines mesures pas toujours correctes pour lui faire comprendre que son comportement était mauvais. Mais vous voulez savoir la meilleure ? Il s'en foutait un peu plus à chaque fois et il recommençait toujours.

-Que faisiez-vous comme métier ?

GM: Je travaillais dans une usine de textile.

GP: Moi, j'étais ouvrier dans la métallurgie.

-Avez-vous un casier judiciaire ?

GM: Aucun de nous deux. Nous avons tout deux des casiers vierges. Vous pouvez aller juger par vous-même au commissariat. Nous vous donnons notre accord.

-Comment avez-vous rencontré votre belle-fille ?

GM: C'était un dimanche midi, notre fils l'a invitée à venir manger à la maison.

-Comment votre fils vous a annoncé que June était née ?

GM: Par téléphone, nous attendions son appel avec impatience. J'ai toujours adoré savoir que j'étais une fois de plus grand-mère.

GP: On est les seules je pense, à l'autre famille. Cela ne leur a pas fait très plaisir.

-Comment avez-vous appris sa mort ?

GP: C'est la police qui nous l'a annoncée. Ils sont venus frapper à notre porte d'entrée.

GM: Lorsqu'ils sont venus, j'ai vu à leur tête que quelque chose n'allait pas.

-Comment l'avez-vous pris ?

GM: J'ai eu l'impression de perdre tout ce que j'avais à l'intérieur de mon corps. C'était comme si l'on venait de m'arracher les poumons. Je suffoquais, je manquais d'air.

GP: Ils nous ont annoncé le décès de June, et je me suis senti minable. Nous, nous étions toujours en vie. Ce n'est pas logique que nous puissions voir nos petits-enfants mourir. Ce n'est pas comme cela que fonctionne la vie. Elle aurait dû rester en vie, elle avait sa place ici.

-Étiez vous présent à l'enterrement ?

GP: Non, nous ne pouvions pas venir pour des raisons médicales. Ma très chère femme a de très gros problèmes de santé qui ont empiré lorsqu'elle a appris le décès de June. Je devais être là pour la soutenir.

-Que faisiez-vous le jour de l'enterrement ?

GL: J'étais ici, je faisais mille fois le tours de ma maison dans l'espoir de trouver une échappatoire. Je voulais sortir, je voulais aller voir June. Mais les médecins me l'ont interdit. J'avais le coeur trop fragile pour y aller. Je l'ai toujours d'ailleurs. Si vous saviez à quel point je me sens honteuse de ne pas y être allé.

GP: Arrêtes, c'était quitte ou double. Je ne veux pas te perdre. Alors, arrête de vouloir jouer avec ta vie ainsi. J'ai encore besoin de toi.

-Avez-vous des suspects ?

GM: Les autres grands-parents de June..

GP: J'aime bien le mari moi.

GM: Oui, je serai encore plus précise en suspectant la grand-mère. Elle n'a aucun respect pour les personnes qui sont différentes d'elle. C'était une femme décevante. Une femme qui n'avait aucune valeur et aucun principe. Je la hais.

GP: Les parents de June avaient une femme de ménage noire, vous auriez dû voir comme, elle la traitais ...

Quelle question veux-tu poser à la femme de ménage de June ?

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