Eleanor était l'aînée de sa famille, née d'un père anglais et d'une mère française, l'union de ses parents n'avait d'ailleurs pas fait l'unanimité dans le petit village d'Angleterre où ils vivaient. Elle avait deux sœurs cadettes, Rose et Madeleine...
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La famille Andrews foulait les terres du Dakota du sud depuis un peu plus d'un mois maintenant. La vie était étrange ici, Eleanor n'avait jamais réellement saisi le sens du mot "colonisation" avant, mais en arrivant ici il avait pris tout son sens et la jeune femme n'était pas certaine d'apprécier ce mode de vie.
Les Anglais et les Français guerroyaient entre eux pour avoir le plus de terre, tandis que des natifs "les Peaux-rouges" comme ils se plaisaient à les surnommer, luttaient pour sauver ces terres qui leur appartenaient, mais qui leur étaient volées par les colonisateurs.
Eleanor et sa famille vivaient dans une petite maison rudimentaire s'apparentant à une cabane. Montées en vitesse par ceux qui étaient arrivés les premiers. Ils n'avaient jamais pris le temps de les améliorer, trop occupées par la guerre, la chasse et la construction. Il y avait de nombreuses autres maisons comme la leur toutes occupés par des familles anglaises à la recherches d'une nouvelle vie.
Le nombre d'habitants de cette colonie était inférieur à une centaine mais était en pleine croissance. Des bateaux arrivaient régulièrement d'Europe avec de nouveaux hommes a leurs bord.
Les lieux étaient surprotégés par de nombreux gardes qui faisaient des rondes jour et nuit pour ne laisser aucun étranger s'infiltrer ou même pour empêcher les habitants d'en sortir, excepter les soldats lorsqu'ils partaient en guerre ou en chasse. Ce confinement commençait réellement à peser à l'aînée de la famille qui aimait tant la liberté.
Un matin semblable à tous les autres, Eleanor traînait le pas en direction de l'école. Elle devait s'y rendre chaque matin pendant au moins trois heures. Elle en savait l'importance, mais elle se lassait de cette routine qu'elle n'avait jamais appréciée.
Mais alors que Madeleine l'une de ses sœurs à bout de patience la rappelait une énième fois pour qu'elle presse le pas. Eleanor s'était cette fois-ci totalement arrêtée, de ses iris d'un bleu profond triant vers le vert, elle fixait un point un peu plus loin. Une troupe de soldats était de retour et derrière eux, un petit groupe de natifs était enchaîné. Parmi eux, des hommes, des femmes et des enfants avaient été vulgairement jetés dans un cachot minuscule. Des pleurs d'enfants et les cris des hommes et des femmes résonnaient tandis que les gardes frappaient violemment les barreaux avec leurs sabres pour les faire taire.
L'image de la violence de son peuple contre les natifs avait tourmenté l'esprit d'Eleanor durant tout le reste de la journée ainsi qu'une partie de la nuit. Elle avait tourné un moment dans son lit ne trouvant pas le sommeil.
Cette fois-ci, s'en était trop, elle ne tenait plus, voilà bien trop longtemps qu'elle se contenait. A présent, son impulsivité ne demandait qu'à éclater. La jeune femme s'était levée et avait quitté l'habitation familiale en chemise de nuit. Même si l'heure du couvre-feu était passé depuis bien longtemps, elle s'en fichait en aucun cas elle ne reviendrait en arrière, elle se l'était juré.
Elle avait marché un moment tapis dans l'ombre pour ne pas se faire intercepter par les nombreux gardes. La jeune femme lançait un dernier regard autour d'elle afin de s'assurer d'aucune présence étrangère et cherchait à l'occasion un moyen de fuir si nécessaire. Et puis sans réfléchir plus, laissant de côté toutes ses craintes, le cœur battant à tout rompre, elle s'était précipité afin d'atteindre son but ...
A cet instant, Eleanor avait dépassé "la limite", plus aucun retour en arrière ne serait possible désormais. Elle tirait définitivement un trait sur tout ce qu'elle avait connu jusqu'ici. Mais avait-elle réellement conscience de la conséquence de ses actes à ce moment ? Aurait-elle agi différemment si elle avait sur dans quel genre d'aventure elle s'embarquai ?
