Chapitre 32 - Humiliation

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Je fus réveillé par le son de l'ouverture de la trappe, j'avais fini par m'endormir pendants que je me remémorais ma vie avec les amérindiens.

Après avoir soufflé un bon coup pour me donner de la force, j'avais grimpé à l'échelle afin de remonter dans le petit couloir où je me trouvais en compagnie du colonel. Toujours son sourire imbuvable au visage, il m'observait un moment sans rien dire.

— Finalement vous êtes toujours vivante, j'ai bien cru que vous ne survireriez pas à votre chute, j'en ai eu du mal à m'endormir.

Il s'était alors mis à rire légèrement. J'avais eu envie de lui envoyer ma main dans son visage, mais encore une fois, je réprimais ce geste en m'enfonçant les ongles dans la paume de ma main.

Après cela, nous nous étions rendu dans la cuisine où j'avais dû lui servir le petit déjeuné, cela se passait dans un silence pesant, mais je préférais cela, au moins le colonel ne disait pas d'insanité.

— J'ai une surprise pour vous.

Avait-il fini par dire alors que je débarrassais ses restes. Sur le coup, je n'avais pas réagi et puis j'avais remarqué que le colonel avait son regard fixé sur moi. Sans doute attendait-il une réaction de ma part. J'osais finalement relever la tête pour croiser son regard que je haïssais tant.

— Pour ton bon comportement, j'avais envie de te récompenser. Je t'emmène voir ton père.

J'avais froncé les sourcils toujours en le regardant. Pourquoi se montrait-il soudainement -presque- humain ? Cela ne me rassurait guère. Cet homme avait l'air de tous sauf de quelqu'un de bon.

— Qui y a t'il ? Tu n'as plus envie de le voir ?

— Si, si bien sûr. M'empressais-je de répondre avant qu'il ne change d'avis.

Je n'étais pas certaine d'avoir fait le bon choix, je n'avais même pas pris le temps d'y réfléchir. De toute façon je n'en avais pas eu le temps. Il avait fallu que je réagisse avant que le colonel ne change d'avis.

— Mais avant cela, tu va enfiler une tenue descente, il est hors de question que tu gardes ces vêtements de sauvage !

Il avait ouvert une porte au fond de la cuisine et en extirpait une robe puis me la jetait.

— C'était à l'une de mes servantes, elle n'en à plus l'usage maintenant.

Je regardais le vêtement, une robe basique, comme celle que je portais auparavant. Je me demandais bien pourquoi ", c'était" à l'une de ses servantes, et pourquoi ça ne l'était plus. Mais je ne préférais pas savoir, je n'aurais pas été surprise d'apprendre que le colonel avait tué tellement de gens qu'il avait rempli un cimetière entier.

Enfin, passons ces pensées lugubres, je commençais à me déshabiller à contre-cœur, ces vêtements étaient la seule chose qui me reliait encore aux amérindiens et je les aimait bien plus que ceux que je portaient avant. Et puis surtout, j'avais la chemise de Chayton qu'il m'avait laissé avant de partir, elle portait encore son odeur ce qui m'avait souvent aider à me calmer. C'était le seul réconfort qu'il me restait et je ne voulais pas m'en débarrasser.

— Qu'est-ce que tu attends pour retirer ces haillons ? Commençait à grogner le militaire.

Je me mordais la lèvre inférieure, je n'avais pas du tout envis de l'enlever et en même temps, j'avais peur de la réaction qu'aurais le colonel si je ne m'exécutais pas. Les mains tremblantes, je m'apprêtais à retirer le vêtement, mais je croisais le regard du colonel ce qui m'observait avec satisfaction, sans détourner les yeux. Ce qui m'arrêtais dans mon action. Un rictus étirait déjà son visage.

Omakiya (Aide moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant