Chapitre 27 - Pris au piège

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— Il faut partir maintenant, annonçait Chayton en mettant fin à notre étreinte après un moment.

Avant de s'éloigner, il avait retiré sa chemise pour me la mettre sur le dos. Chayton était plus grand et son vêtement était assez long pour me recouvrir jusqu'en haut des cuisses, lui était désormais torse nu. Les natifs avaient l'habitude de rester torse nu, mais dehors le froid était tombé avec la nuit et même s'ils étaient robustes, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour Chayton. Ça n'était pas le moment pour lui de tomber malade.

Pour autant, nous n'avions plus de temps à perdre. Chayton avait pris ma main afin que je le suive. Dehors, il faisait nuit noire et l'heure du couvre-feu était déjà sans doute déjà passée, les rues étaient pratiquement déserte.

Malheureusement, nous n'étions pas totalement seuls. Des soldats faisaient leurs tours de gardes surveillant chaque recoin des rues. Par chance, Chayton était un bon pisteur et savait aussi se déplacé avec grande discrétion, mais nous n'étions à l'abris de rien.

Nous marchions tapis dans l'ombre en essayant de contrôler le bruit que faisaient nos pas. L'issue du fort n'était si loin, il nous faudrait peu de temps pour y arriver. Nous étions venus longer les parois des maisons pour rester dans l'ombre, mais au moment ou nous apprêtions à traverser pour passer de l'autre côté de la rue, nous percevions un bruit proche de nous.

Chayton m'avait rapidement tiré dans une toute petite impasse entre deux maisons. L'espace était si restreint que je retrouvais de nouveau collé à Chayton. Pour autant nous restions silencieux et même nos respirations semblaient s'être arrêté. Nous entendions les cliquetis des ornementant que portait l'homme sur sa tenue ainsi que le son de ses pieds tapant sur le sol. Il ne remarquait aucunement notre présence et continuait son chemin, nous avions attendu quelques secondes de plus avant de reprendre notre escapade.

Nous parvenions peu de temps après à retrouver le reste du groupe qui avait déjà bien avancé, maintenant il s'agissait de la dernière ligne droite avant l'échappatoire.

Andek était une nouvelle fois passé le premier toujours accompagné de mes deux sœurs, une fois de l'autre côté, il avait demandé aux filles de filé le plus vite possible. J'étais rassuré, désormais, elles étaient éloignés du plus grand danger.

C'était ensuite à notre tour ainsi que celui de Wakiza et de son prisonnier. Nous allions profiter que la voie soit libre pour passer tous en même temps.

Le soldat qui faisait la ronde de cette ruelle était pour l'instant à l'opposé. Le sol terreux étouffait le son de nos pas. Tout se passait pour le mieux mais au moment le plus critique, alors que nous étions au milieu du chemin exposé à tous les regards s'il y en avait eu, Wakiza était tombé à terre avec son prisonnier.

C'est alors qu'un combat au sol entre les deux hommes avaient éclaté. Malgré ses liens, le colonel se débattait avec les pieds ce qui n'avait pas rendu la tache simple au natif mais rapidement, il avait tout de même repris le dessus en le plaquant au sol. Mais alors que Wakiza ligotait un peu mieux son prisonnier avec davantage de corde, dans l'ombre de la nuit il n'avait pas tout de suite remarqué que l'homme avait réussi à se débarrasser du tissu qui lui recouvrait la bouche.

— Les prisonniers s'échappent ! Hurlât-il aussi fort qu'il avait pu.

Aussitôt, Wakiza lui avait couvert la bouche de sa main, mais le colonel bien décidé à ne pas coopérer aussi facilement l'avait mordu. Wakiza avait lâché un râle de douleur avant d'envoyer un violant coup de poing en pleine face de son prisonnier. Le colonel ayant pratiquement perdu connaissance ne faisait plus le moindre mouvement à présent et Wakiza en avait profiter pour se redresser et le traîner derrière lui.

Maintenant, nous n'avions plus une seconde à perdre. Avec le boucan que nous venions de faire, les soldats allaient débarquer d'une seconde à l'autre et le colonel ne nous laisserait pas nous en sortir cette fois-ci.

Nous courrions à grande enjambé afin d'évacuer le territoir au plus vite. L'issue semblait tellement plus proche il y a encore quelques minutes et maintenant elle semblait presque innaténiable. Pas une seule fois nous avions regarder en arrière afinn de surveiller, nous n'avions plus le temps de rien.

Mais alors que je voyais enfin le bout arrivé, le canon d'un mousquet avait résonné avant que la balle ne vienne s'écraser à seulement quelques millimètres de mes pieds. La surprise avait été telle, que j'avais perdu l'équilibre et étais tombé au sol. Je m'étais retenu à l'aide de mes mains, mais ce fut un mauvais reflex, une vive douleur avait traverser tout mon corps sous le coup de la chute.

J'avais eu envie de hurler, le pleuré et de me laisser sombrer. J'étais encore perturbé et surtout tétaniser par la situation. Cette fois-ci, quelque chose au fond de moi m'assurait que je ne m'en sortirais pas. J'avais perdu tout espoir.

Soudain, j'avais senti une main passer autour de ma taille avant d'être soulevé.

— Tien bon, c'est bientôt fini. Avait dit Chayton en m'aidant à avancer.

Nous reprenions le chemin vers la sortie lorsque qu'une nouvelle voix tonnait derrière nous.

— Ne faites plus un pas si vous ne voulez pas mourir ! Grondait sévèrement un homme.

Chayton avait alors resserré son emprise autour de ma taille et sans ralentir, il continuait d'avancer ignorant totalement les menaces du soldat.

— Si vous faite le moindre mouvement, c'est cet homme que je tuerais Simon Andrews ! Clamait-il de nouveau.

Lorsqu'il avait prononcé cette phrase, je m'étais arrêté net, freinant aussi Chayton. N'en croyant pas mes oreilles, je m'étais retourné pour m'assurer d'avoir bien compris. Un soldat pointant son mousquet dans notre direction tenait de son autre bras un homme fortement bâillonné. Je m'étais senti blêmir lorsque je croisais le regard de mon père. Son visage était pâle et creusé par la fatigue, avait-il été affamé aussi ? Son corps semblait encore plus svelte et fragile qu'auparavant. Ses yeux larmoyant me brisait plus que tous le reste, je n'étais pas certaine d'avoir déjà vue mon père pleuré, même le jour de la mort de notre mère, il était resté fort pour nous rassurer.

Omakiya (Aide moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant