Wakiza me regardait avec des yeux qui lançaient des éclaires. J'étais terriblement mal à l'aise et aussi un peu apeuré. Je ne l'aimais déjà guère lorsqu'il était avec les autres natifs, mais seul il semblait encore plus imprévisible.
— Qu'est-ce que tu fais là visage pâle ? Crachait Wakiza en descendant de sa monture.
Définitivement pas rassuré, j'avais trouvé la force de me redresser en m'appuyant le long du tronc d'arbre que j'avais percuté un peu plutôt. La tension était à son comble, l'esprit sauvage des lieux semblait maintenant tarifiant.
Le silence pesant avait été brisé par de nouveaux claquements de sabots, cette fois-ci il s'agissait de Chayton.
— Qu'est-ce que vous faites là ? Avait demandé Chayton en arrêtant sa monture lorsqu'il fut à notre hauteur.
Wakiza avait jeté un coup d'œil par-dessus son épaule comme pour s'assurer de quelque chose. Avait-il assisté à la scène étrange qui s'était déroulé un peu plutôt lui aussi ? C'était certain, il avait dû voir la même chose que moi. Wakiza était un éclaireur et cela ne lui avait certainement pas échappé.
— Je l'ai suivi quand elle s'est éloignée, tu devrais mieux la surveiller. Lâchait Wakiza en remontant sur son cheval.
Déjà, le natif s'éloignait me laissant seul avec Chayton. J'avais trouvé étrange le faite qu'il ne mentionne pas la présence d'autres personnes sur des terres si proche des leurs.
— Qu'est-ce que tu es venu faire ici ? Avait finalement demandé Chayton tout en mi fixant d'un regard lourd à soutenir.
— J'ai ... J'ai trouvé des herbes médicinales. Assurais-je en arrachant une poignée de mauvaises-herbes.
Toujours de son air distant, Chayton me regardait du haut de sa monture et sans prendre la peine de descendre, il m'avait indiqué de le suivre. Nous étions allés rejoindre les autres, il était désormais temps de rentrer de la cueillette pour la préparation des repas.
Situé à l'arrière du groupe, j'avais jeté un dernier regard par dessus mon épaule pour vérifier qu'il n'y avait plus personne. La scène s'était déroulé de l'autre côté de la montagne, c'était évident que je n'y verrais rien et pourtant, j'avais espéré revoir cette silhouette en robe bleue apparaître. Même si la distance était longue, quelque chose au fond de moi me persuadait qu'il s'agissait de l'une de mes sœurs.
Une fois de retour au village, nous avions partagé notre repas avec le chaman qui semblait avoir des choses à dire à Chayton. Le reste de la journée était passé lentement. Je ne me sentais toujours pas apaisé, il y avait au fond de moi cette envie déchirante d'y retourner. Sans doute s'agissait-il du manque, je voulais revoir ma famille. Même si je trouvais petit à petit ma place au milieu de cette tribu, je ne pouvais m'empêcher de repenser à ma famille qui me manquait à chaque instant un peu plus.
Et puis il y avait eu aussi le comportement plus qu'étrange de Wakiza. Il était un guerrier, il aimait d'ailleurs particulièrement se battre. Son prénom signifiait d'ailleurs "Guerrier Déterminé" ce qui lui allait parfaitement bien. Mais le fait qu'il garde le silence de l'intrusion de leur terre à l'un de ses plus fidèles alliés n'annonçait rien de bon. Wakiza haïssait les blancs plus que n'importe qui ici et je redoutais son silence évocateur de vengeance dans mon esprit.
Et s'il s'agissait réellement de ma sœur, qu'elle sort lui réserverait-il ? Le scalp ? Je frissonnais d'effrois rien qu'à cette pensée. Sans doute devrais-je en parler à Chayton avant que les choses ne tournent mal. Oui, c'était la seule chose qu'il me restait à faire.
Je n'avais pas revu Chayton depuis le repas et j'ignorais où il était parti, mais j'espérais retrouver sa trace rapidement. Je n'étais pas encore habitué au nouveau village et j'avais l'impression de ne pas être assez vigilante et d'oublier de regarder à bien des endroits. Bientôt, je me retrouvais au dernier tipi avant la sortie du village.
— Chayton ? Chayton ? Avais-je fini par appeler désespéré de réussir à le retrouver.
Je m'étais arrêté en soupirant, c'était toujours le problème avec Chayton. Il n'avait pas de compte à me rendre, mais j'aurais aimé parfois qu'il m'accorde un peu plus de considération. Il était tellement distant qu'il paraissait parfois être comme un animal sauvage compliqué à apprivoiser.
Mais alors que je me perdais dans mes pensés, un murmure m'avait fait revenir à la réalité. J'avais vivement redressé la tête persuader d'avoir entendu quelqu'un prononcer mon prénom.
« Eleanor, Eleanor, Lenny ! »
Cette fois, c'est sûr, j'avais bien entendu et plusieurs fois en plus. Et puis il y avait ce petit surnom "Lenny" celui que me donnaient les membres de ma famille. Soudain, je remarquais sur l'avancée d'un des nombreuses montagnes, une nouvelle fois une silhouette en robe bleu ciel. Les mains tendues devant elle, les cheveux blonds virevoltants au léger vent qui s'était levé, j'avais ressenti un violant choque en croisant le regard de ma plus jeune sœur, Rose.
Mon cœur semblait raté un battement sur deux. Que faisait-elle ici ? Nous étions si loin du fort, et puis j'avais été certaine que plutôt dans la journée dans la même robe c'était Madeleine que j'avais vue. Pour autant l'émotion avait été si forte et incontrôlé qu'à vive allure j'allais rejoindre ma jeune sœur.
J'avais grimpé à toute vitesse le pan de la montagnes manquant de trébucher à plusieurs reprise et puis au moment où je fus face à ma petite sœur, je m'étais arrêté net. Je l'avais dévisagé un moment avant de l'observer de la tête au pied. J'avais eu besoin de m'assurer une derrière fois qu'il s'agissait bien d'elle avant de la serrer avec force dans mes bras.
— Rose ma petite-sœur, mais que fais-tu ici ? Lui demandais-je toujours en la serrant contre moi.
Elle n'avait d'abord pas répondu et puis elle avait elle aussi passé ses bras autour de ma taille avant de se mettre à sangloter sur mon épaule. D'abord convaincu qu'il s'agissait de larme de joie, je l'avais réconforté et puis finalement, je me rendais rapidement compte qu'il ne s'agissait pas de larme de bonheur, mais plutôt de tristesse ou bien d'angoisse. Je connaissais par cœur ma petite sœur et j'étais certaine de ne pas me tromper.
Je l'avais alors prise par les épaules afin de l'éloigner de moi et de pouvoir lui faire face. Le visage déformé par la tristesse, Rose n'arrivait même pas à me regarder.
— Je suis désolé Lenny ... Désolé ... Avait-elle dit en hoquetant.
— Désolé de quoi ? Ne le sois pas ...
— Qu'est-ce que tu fais là ? Avait tonné une voix en contre-bas.
Je m'étais rapidement retourné, en bas de la montagne Chayton, Wakiza, Andek ainsi que d'autre guerrier attendait ma réponse.
— Ne vous inquiétés pas, c'est juste ma ...
Je m'étais avancé du bord de la falaise pour leur répondre mais avant même que je n'eu terminé ma phrase, une nouvelle voix me coupait.
— Lenny, enfuis toi ! Lenny fuis je t'en supplie !
Madeleine avait soudainement surgi d'un buisson, ma seconde sœur courais dans notre direction tout en continuer d'hurler qu'il fallait que je fuie. Complètement déstabilisée par la situation, j'étais resté plantée comme une idiote. Et puis d'un coup, un homme en tunique rouge avait surgit des nul par avant de se jeter sur Madeleine pour la plaqué au sol.
— Madeleine ! Criais-je en me précipitant dans sa direction.
Mais à ce moment-là, tout dérapait une nouvelle fois ...
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Omakiya (Aide moi)
Fiction HistoriqueEleanor était l'aînée de sa famille, née d'un père anglais et d'une mère française, l'union de ses parents n'avait d'ailleurs pas fait l'unanimité dans le petit village d'Angleterre où ils vivaient. Elle avait deux sœurs cadettes, Rose et Madeleine...