Chapitre 48 - Face à l'inconnu

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Je saluais les dernières personnes avant d'arriver à Nashoba, je lui donnais une accolade amicale.  

   — Merci pour tout. 

Nashoba avait été d'un grand soutien pendant notre séjour ici, c'était une bonne personne et j'espérais pouvoir le revoir un jour malgré la situation dans laquelle nous nous trouvions tous.  

Je rejoignais Chayton et montais derrière lui sur le cheval que nos alliés nous avaient donné. 

   — Faite attention à vous. Avait dit Nashoba en lâchant la bride de l'animal. Nous prendrons la route du Canada dans quelques jours, vous pouvez rejoindre nos rangs si vous le voulez. 

Nous saluons une dernière fois tout le monde avant de partir. J'avais ressenti un pique dans le cœur lorsque le village de natif disparut de notre vue. Je m'étais attaché à eux, ils avaient tous été d'une grande aide durant cette épreuve. 

Il avait fallu une dizaine de jours à Chayton afin de récupérer de ses blessures, mais à présent il allait mieux. Je resserrais mon étreinte autour de sa taille en repensant à tout ce que nous avions traversé. J'avais presque perdu espoir de le revoir un jour sur pied, et finalement il était là, toujours avec moi. 

Nous marchions pendant des heures entières avant de prendre une pause. Nous n'avions pas parlé de nous arrêter en chemin, pourtant Chayton avait arrêté notre monture avant de descendre.

   — Qu'est-ce que tu fais ? Finissais-je par demander en voyant bien qu'il se passait quelque chose. 

Il plaçait son index devant sa bouche me signifiant de garder le silence. Je m'exécutais immédiatement et descendais aussi de la monture en gardant les rênes en main. Chayton s'était déjà éloigné sans faire un bruit. Pour ma par, je prenais le sens inverse et trouvais un coin discret afin de me camoufler ainsi que notre cheval.  J'attendais, j'essayais de garder mon calme mais je ne pouvais m'empêcher d'essayer de trouver Chayton du regard. Maladroitement, je grimpais sur un rocher à côté de moi. Sur la pointe des pieds je regardais à travers le feuillage plus fin du buisson à son extrémité mais ne voyais le natif nulle part. 

Une main était venue se poser sur ma bouche, une autre sur ma hanche. C'était Chayton, il me faisait signe de garder le silence et de le suivre discrètement. 

   — Il y a des français là-bas. Il faut changer notre chemin. 

J'hochais la tête silencieusement et le suivais. Nous rebroussions notre chemin pendant un moment avant de rejoindre un nouveau sentier. Nous marchions pendant longtemps, si longtemps que la nuit n'allait pas tarder à montrer le bout de son nez. Chayton semblait à bout de forces. Même s'il était soigné, il était encore faible. 

   — Nous devrions nous arrêter par la nuit. Finissais-je par proposer. 

Je savais que cela représentait des dangers mais nous avions dérivé pendant un moment. Nous avions prolongé notre chemin d'au moins un jour, mais au moins nous ne prenions pas le risque de tombé sur des peuples ennemis à nouveau.

Chayton avait finalement stoppé notre monture. Nous descendions et déchargions notre cheval de toutes ses charges afin qu'il se repose lui aussi. Les Sisseton nous avaient donné tout l'équipement pour pouvoir voyagé confortablement, comprenant une tente pour la nuit, elle était on se peu plus basique facile à monter et démonter afin de gagner du temps et ne pas être embarrassante.  

Pendant que Chayton s'occupait d'installer la tente ainsi que de panser notre cheval, l'allumais un feu afin de réchauffer notre repas du soir. Pendant que je remuais de contenant dans notre casserole, j'observais Chayton. Il n'avait pas beaucoup parlé depuis son réveil. Chayton n'était pas quelqu'un de très bavard, bien qu'il avait fait des efforts depuis le début de notre relation, j'avais l'impression que nous en étions revenu au début. 

Il restait silencieux, pensif et absent. Sans doute avait-il vécu une période compliqué et avait du assister à des choses atroces. Je ne savais pas comment aborder le sujet avec lui. 

Lorsque notre repas, fut près, je servait une portion à Chayton qui n'avait toujours pas fini de tout mettre en place dans la tente. Je l'avais rejoins afin de lui donner son plat. 

   — C'est chaud, si tu as faim. 

   — Je mangerai plus tard. 

Il n'avait même pas pris la peine de se retourner pour m'adresser la parole. Mes mains s'étaient resserrées autour du bol que je tenais. Je me mordais la lèvre inférieure afin de contenir ma peine. Les épaules tombantes, je retournais m'asseoir près du feu. Je ne touchais pas à mon repas, l'estomac nouée. Pourquoi avais-je l'impression de faire face à un inconnu ?     

Après avoir fait une rapide toilette, je décidais d'aller me coucher de toute façon, à quoi bon veiller ci se n'est que pour observer Chayton qui n'avait pas arrêter de s'occuper de ses armes depuis au moins une heure. 

Chayton avait fini par me rejoindre bien plus tard, je n'étais pas parvenue à trouver le sommeil, pour autant à son arrivée, j'avais fait semblant de m'être endormie. Le voir m'ignorer ou me repousser encore une fois me serait insupportable. J'avais traversé tellement d'étapes pour le retrouver et maintenant je faisais face à l'inconnu.  

La nuit avançait et malgré la fatigue, je ne parvenais pas à dormir. Finalement, je décidais de me lever afin d'aller au petit coin. Mais à l'instant ou j'avais essayé de me redresser, Chayton avait bondi et m'attrapais le haut du bras avec force et avait brandi un couteau sorti de sous les couvertures.  

Effrayé, j'avais poussé un cri. Chayton avait le regard sombre, il me faisait peur. Finalement, je sentais sa main se desserrer autour de mon bras puis il laissait tomber son arme. J'en profitais pour sortir dehors. A ce moment-là, j'eus l'impression de pouvoir respirer à nouveau. J'avalais une grande bouffée d'air puis au même instant, j'éclatais en sanglots.  

Chayton était venu mettre sa main sur mon épaule ce qui m'avait fait sursauter, je m'étais aussitôt éloigné de lui. Je croisais son regard, il n'avait plus cet air inquiétant, il avait plutôt l'air attristé à présent. Je contenais mes sanglots en essayant de ne pas fuir son regard même si celui-ci semblait insoutenable. 

   — Mais qui es-tu  ? Demandais-je la voix tremblante. 

Chayton s'était approché, mais avant d'arriver près de moi, il s'arrêtait, comme-ci quelque chose l'empêchait d'avancer. Une nouvelle larme m'échappait. Et si je l'avais perdu à tout jamais ?  

Omakiya (Aide moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant