Chapitre 19 - Espoir Protecteur

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« La nuit était tombée, je me tournais et retournais dans mon lit sans parvenir à trouver le sommeil. Mes deux sœurs dormaient à poing fermé et les ronflements de Madeleine ne faisaient que m'excéder davantage.

Dès que je fermais les yeux je revoyais la scène de ce matin, un groupe d'Amérindiens croupissant les uns sur les autres dans un vulgaire cachot dehors. Les nuits étaient froides et il y avait des enfants et surtout, des innocents, j'en étaient sûr. On nous avait toujours caché ce qui se passait autour des campements, nous étions confinés et même si je n'avais jamais réussi à aller au-delà des murs et des collines qui nous entouraient, je savais que quelque chose de grave se passait avec les natifs et surtout je savais qu'avoir une couleur de peau différente était un crime dans la mentalité de mon peuple. Je n'avais jamais adhéré à cela, je n'avais jamais compris la nature de ce problème.

Je ne pouvais plus rester là à rien faire, il fallait que j'intervienne, je me contenais depuis bien trop longtemps. Je m'étais donc levé en restant la plus discrète possible, j'aurais aimé me changer mais je ne pouvais pas prendre le risque de réveiller mes sœurs alors j'avais gardé ma chemise de nuit blanche, ça n'était pas ce que j'avais imaginé de mieux pour me faufiler dans la nuit mais je n'avais pas d'autre choix.

La nuit était tombée il y avait un moment déjà et l'heure du couvre-feu de sept heures le soir jusqu'à cinq heures le lendemain matin était très stricte et le simple fait d'aller fumé sous son porche était sévèrement puni. J'avais tout de même ouvert la porte de l'entrée et pestais contre elle lorsqu'elle c'était mis à grincer. L'air était glacial dehors et je haïssais davantage cette robe de nuit bien trop claire mais aussi bien trop légère. Pour autant, je ne reviendrais pas en arrière, je me l'étais promis.

Je m'étais faufilé entre deux rangés de maisons, enfin c'était un bien grand mot pour parler des vieilles bicoques à la charpente si vétuste qu'elles menaçaient de s'écrouler au moindre coup de vent. 

Tapis dans l'ombre, j'avais filé en douce tout en longeant les allées des maisons plongées dans l'obscurité à cette heure tardive de la nuit. Étrangement, je n'avais croisé aucun garde ni entendu le moindre bruit de pas qui aurait paru pourtant si bruyant dans une nuit si calme. Toujours sur mes gardes, j'avais inspecté les environs définitivement déserts. C'est seulement à l'orée du quartier que je remarquais les deux gardes chargés de faire les rondes dans ce secteur étais caché sous le porche de leur quartier général où brûlait un feu, il en profitait pour se réchauffer et boire un café sans même prêter attention à ce qui se pouvait se passer autour. Si le colonel avait su cela, ils auraient encouru de graves problèmes mais je n'allaient pas m'en plaindre ce soir, au moins la voie était libre.

J'avais dû traverser rapidement l'épais chemin qui séparait les ruelles des quartiers générales et de nouveau, je me fondais dans la nuit malgré la lune pleine. Lorsque je m'approchais, déjà je pouvais entendre les sanglots d'enfants ... Quelle cruauté de faire ainsi souffrir de pauvres innocents. 

Je remarquais la lune reflétant l'étincelant métal des grosses clés accroché au bout d'un clou sur une poutre à disposition de tout le monde. Bon sang, ces gardiens étaient d'une naïveté bien étrange pour des hommes ayant suivi un strict entrainement à l'armée. Soit, tant pis pour eux, leur crédulité serait sévèrement punie mais je n'en avais que faire. D'un geste vif, j'avais récupéré le trousseau et avais rejoint les cachots. 

A peine avaient-ils aperçut ma présences, que les natifs s'étaient jeté sur les barreaux en lançant de nombreuses paroles dans leur dialecte que je ne comprenais pas.     

     — Je vous en pris, taisez-vous, vous allez nous faire remarquer ! Je viens vous aider ! Suppliais-je en leur montrant la clé. 

Je ne savais pas s'ils avaient compris, mais cela avait au moins fonctionné et bientôt, il ni eu plus un bruit à part le son métallique de la clé que je glissais dans la serrure. Après deux tous de clés, la grille s'ouvrait enfin. Ni une ni deux, les Amérindiens quittèrent la minuscule cellule. Un homme qui semblait plus âgé que les autres s'était arrêté devant moi et m'avait fixé en silence. Déstabilisé face à son comportement étrange, j'avais pris la parole.

       — Partez de ce côté, informais-je en tendant le doigt vers l'est. Les soldats ne sont pas là mais resté tout de même discret. Dépêchez-vous. Insistais-je. 

L'homme toujours en face de moi avait posé une main ferme mais pleine de chaleur sur mon épaule. Il avait dit quelques mots dans sa langue avant de prendre la direction que j'avais indiqué suivi du reste de son groupe.

Je les avais regardés s'éloigner, et lorsque le dernier avait disparu derrière la petite colline qui faisait office de barrage de notre campement, je décidais qu'il était temps pour moi de rentrer, de plus j'étais gelée et je m'étais aperçu en cours de route que j'avais oublié d'enfiler ma paire de chaussures et le simple contacté avec les cailloux aux rebords pointus me faisait bondir à leur contacter.

     — Qui va là ? Avait soudainement tonné un soldat sorti de nul par.

Je tombais nez à nez avec une tunique rouge, son arme en joue, je remarquais qu'il venait de regagner le campement, surement un homme parti en exploration. Il n'était d'ailleurs pas seul, d'autres hommes étaient un peu plus loin et ramenaient les chevaux dans leur box.

     — Où sont les sauvages ? S'exclamait-il de nouveau en remarquant le battant de la grille ouvert.

Tétanisé, j'avais d'abord commencé à lever les mains afin de me rendre mais au moment ou le soldat détournait la tête pour vérifié que les "sauvages" n'étaient pas dans les environs, je pris mes jambes à mon coup et déguerpie à toute vitesse. 

Ni une ni deux, je grimpais la colline, bientôt, les coups de fusil s'étaient mis à siffler derrière moi. Effrayer, j'en perdais mon souffle mais je ne me dégonflais pas et continuais ma course. Les pieds détruit, le souffle inexistant, les larmes dévalant, je poursuivais ma course durant des minutes, peut-être même des heures jusqu'à apercevoir les lueurs d'un feu, puis les silhouettes élancer d'hommes à qui j'implorais la pitié.  »

       — Tu es cette femme, cette blanche qui nous à rendu notre liberté, notre Espoir Protecteur. 

Les paroles de l'hommes m'avaient alors fait sortir de mes souvenir, il était l'homme qui m'avait fixé si étrangement, qui avait posé sa main chaleureuse dans cette nuit glaciale sur mon épaule. 

     — Ashaisha, c'est Espoir Protecteur, ton nom Sioux. Commentait Andek en s'approchant. Notre route est longue Cheyenne, mais je doit entendre l'histoire de ce nom que tu lui donne. 

Andek me jetait un coup d'œil avant de reporter son intention sur l'homme à qui il s'adressait. Nous les suivions au cœur des bois afin de ne pas rester sur des sentiers trop visibles pour l'ennemie. 

Leur conversation dura longtemps, bien trop longtemps pour le chemin qu'il nous restait à parcourir. 

Omakiya (Aide moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant