Les températures étaient rudes, même lorsque les rayons du soleil essayaient de transpercer les épais nuages gris porteur de fraîcheur.
Il avait fallu quitter le village rapidement, il n'avait pas été possible de récupérer tous les natifs des griffes des colonisateurs, c'était trop risqué. Hormis les quelques alcooliques trop bruyant, il y avait aussi ceux qui avaient abandonné leurs combats face à l'homme blanc afin de pouvoir vivre convenablement, sois survivre. Évidemment, ça n'avait pas été un choix facile pour eux, mais ils n'avaient pas eux vraiment le choix afin d'offrir un soupçon d'avenir à leurs enfants. Malheureusement ils n'étaient plus des personnes fiables désormais, il était impossible de savoir leurs vrais pensées au sujet des hommes blancs et cela risquait de mettre en danger le reste de la tribu, c'était triste mais c'était ainsi. Le groupe de voyageur n'était constitué que de quelques dizaines de personnes et peu d'enfants contrairement au village qui comptait au début une soixantaine d'habitants.
La route s'était faite en silence, sans doute était-ce à cause du poids de la peine porté par chacun. Il allait sans doute falloir longtemps avant que tout le monde ce remette de tout ce qu'ils avaient vu et vécu, peut être ne s'en remettraient jamais.
Nous empruntions des chemins escarpés loin des chemins déjà dessiné afin de ne pas prendre de risque. Puis plus la journée avançait plus nous nous permettions d'utiliser des chemins plus commodes.
Les enfants qui jusqu'ici eux aussi étaient silencieux commençait à nouveaux à parler, observant les paysages inconnus qui semblaient les faire rêver. Ils n'étaient pas encore impactés par l'arrivée des étranger et cela faisait chaud au cœur. J'avais même esquisser un sourire lorsqu'une petite fille d'à peine cinq ans s'était réjouis en apercevant au loin un écureuil faisant ses dernières réserves pour l'hiver.
— Notre ancienne vie me manque tant ... avais-je soupiré.
J'avais vécu cette vie seulement quelques mois et pourtant, je n'avais jamais été aussi heureuse que parmi les natifs.
— Nous partons vers les terres du nord, nous allons rejoindre la tribu de ma sœur, ils ont là-bas un endroit éloigné de tout, où les hommes blancs ne sont pas près de nous trouver, enfin au moins pour un moment, mais nous auront le temps de nous préparer et ...
Avait dit Chayton qui avait sans doute entendu mes mots.
— Y a-t-il encore de l'espoir ? Avais-je demandée coupant la parole au natif. Les paroles avaient dépassé ma pensée.
Chayton avait jeté un regard par-dessus son épaule pour me voir ... Il m'avait observé un moment avant de se concentrer à nouveau sur le chemin. Il n'avait plus rien dit. L'avais-je blessé avec mes paroles ? Ou alors cherchait-il à me rassurer ?
Nous avancions encore longtemps, très longtemps sans la moindre pause. Il ne fallait pas traîner, tout le monde souhaitait quitter au plus vite cet endroit de malheur. Ne plus rencontrer le moindre risque, du moins si c'était possible.
Les anglais et les français avaient envahi beaucoup de territoire. Il restait tout de même de nombreux endroits sauvages mais cela ne durerais pas. Les ennemis débarquaient chaque jour plus nombreux sur les terres d'Amérique et bientôt, si ça n'était pas déjà le cas ils seraient plus nombreux que les natifs.
Lorsque la nuit fut beaucoup trop sombre, nous avions décidés de nous arrêter afin de laisser aussi les chevaux se reposer pour repartir avant l'aube. La nuit serait courte mais cela ne semblait déranger personne.
Nous avions élaboré un camp éphémère, aussi rapide à monter qu'à démonter. Nous dormirions au moins à l'abri un feu avait été dressé afin de se restaurer et de se réchauffer. Tous avaient été se coucher après avoir avalé leurs repas.
J'installais les dernières couvertures du lit afin de pouvoir se glisser à l'intérieur. Il faisait un froid glacial dehors, plus nous avancions vers le nord et plus les températures descendaient.
Chayton étaient finalement venu me rejoindre après avoir fait une dernière ronde afin de s'assurer que tout était calme. Nous ne nous étions pas vraiment reparlé depuis l'après-midi. Lorsqu'il fut couché en face de moi, je n'avais pas pu m'empêcher de le fixer. Son visage semblait fatiguer pourtant, je ne pouvais me lasser de ses traits fins, ses cheveux d'une longueur interminable, ses yeux intensément sombres. Lui aussi me fixait avec insistance. Il avait sorti sa main de sous les couvertures pour venir la poser sur ma joue et la caresser avec douceur.
— Peut-être que notre vie ne sera plus la même, mais elle sera longue et paisible.
Ces mots m'avaient presque tiré les larmes. Il avait l'air si convaincu de ses paroles alors qu'il avait vu le pire, pourtant il semblait toujours voir l'avenir d'un bon œil.
— Tant que nous sommes ensembles, je peux tout traverser.
J'avais laissé parler mon cœur. Je n'avais pas cherché à cacher mes sentiments. Il était hors de question de perdre son temps à trop réfléchir, nous avions déjà perdu beaucoup trop pour se poser plus de questions.
Chayton avait laissé apparaître un petit sourire. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas manifesté ne serait-ce qu'une bribe de joie. Il était finalement venu m'embrasser avec tendresse à laquelle je répondais avec plus de d'entrain. J'avais besoin de lui, de le retrouver, de m'immerger de l'amour que nous nous portions. Finalement nous nous laissions emporter dans une étreinte amoureuse intense que nous n'avions pas partagé depuis bien longtemps et qui semblait celer nos retrouvailles pour de bons.
Le lendemain, nous étions repartis avant même que le soleil ne soit lever. Chayton et moi étions plus proche que jamais depuis son retour. Cela me remplissait d'un grand vide que je ressentais depuis bien trop longtemps maintenant. Mon cœur semblait plus léger.
La neige tombait ce matin, le sol commençait à s'habiller d'une épaisse couche blanche. Nous alternions entre monter à cheval et la marche. La fatigue et la peur semblaient moins dures à supporter à mesure que nous avancions. Les esprits semblaient plus légers bien que toujours traumatisés.
Chayton et Andek avaient pris la tête du cortège en guise d'éclaireur. Tous semblaient se passer pour le mieux jusqu'au moment où les deux hommes de têtes avaient soudainement demandé de nous arrêter. Des traces de pas semblaient apparaître dans la neige. Il ne neigeait pas depuis si longtemps, les traces étaient récentes.
À nouveau, les visages se fermaient et je n'étais sûrement pas là seul à ressentir à nouveau cette boule me peser sur l'estomac. Était-ce à nouveau les problèmes qui nous attendaient ?
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Omakiya (Aide moi)
Narrativa StoricaEleanor était l'aînée de sa famille, née d'un père anglais et d'une mère française, l'union de ses parents n'avait d'ailleurs pas fait l'unanimité dans le petit village d'Angleterre où ils vivaient. Elle avait deux sœurs cadettes, Rose et Madeleine...