Nous nous étions installés autour d'une table et avions parlé de nombreux sujets avec le lieutenant Taylor. Il n'avait pas abordé propos qui avaient fait débat un peu plutôt lors des négociation. Il s'était d'avantage intéressé au mode de vie des amérindiens, il avait posé de nombreuses questions sans jamais les juger sur ce que je lui traduisais. C'était un homme charmant bien différent de tous les autres que nous avions pu rencontrer jusque-là.
Lorsque la nuit fut bien avancée et que les verres d'alcool s'étaient enchaînés, je décidais qu'il était grand temps de rentrer. Les amérindiens peu habituer à l'alcool qui leur avait été servi et Wakiza était devenu bruyant agaçaient les autres individus encore présent dans le bar.
— Il est temps pour nous d'aller nous reposer. La journée de demain promet d'être longue. Avais-je annoncé poliment en me redressant de ma chaise.
Le lieutenant s'était levé à son tour, il faisait bien une tête de plus que moi.
— Laissez moi vous raccompagnez. Avait-il proposé.
— Vous savez, avec eux je ne risque rien.
J'avais indiqué les natifs en me retournant dans leur direction. Bien que sous l'effet de l'alcool, ils restaient de redoutables guerriers.
— En réalité, j'avais d'autres questions à vous poser, à votre sujet. Le temps de votre retour devrait suffire.
Je m'étais retrouvé prise au dépourvue. Jusque-là, il s'était principalement intéressé à mes amis et à aucun moment il n'avait fait allusion à moi. J'avais tout de même accepté, de toute façon je ne risquait rien.
Lorsque nous avions quittez le saloon, nous nous étions retrouvés dan le noir total, seul quelques flammes brûlaient encore par endroit, juste suffisamment pour s'apercevoir vaguement les uns et les autres.
Les natifs étaient passés devant, Wakiza chahutait avec certains de ses confrères élevant la voix de temps à autre. Je me sentais gênée, mais l'adjudant ne montrait pas le moindre signe de dérangement face à ce comportement que ses collègues auraient sûrement déjà qualifié de "sauvage".
— Dites-moi, comment avez vous appris à connaître ses hommes ? Vous connaissez leur langue, j'imagine que vous les fréquentez depuis longtemps.
Comment je les avais rencontrés ? Les Français étaient peut-être en guerre contre les Anglais mais il était hors de question que je révèle la vraie raison de ma rencontre avec les amérindiens. L'adjudant qui avait remarqué que j'avais mis du temps à répondre s'était légèrement raclé la gorge, peut-être par gêne ou alors seulement pour attirer mon attention.
— Je me suis aventuré trop loin du fort, la nuit était tombé et j'étais incapable de retrouver mon chemin. J'étais en pleins cœur de la forêt et j'étais effrayé au moment ou je suis tombé sur le village des Sioux. Ils ont d'abord été très méfiant et puis ensuite ils se montré généreux et accueillant, je n'ai plus eu envie de rentrer mais de les connaitre d'avantage.
Tout n'était pas réelle dans ce que je lui avait raconter, mais une partie était vrai. Je n'avais définitivement plus aucune envie de quitter les Sioux. Ma réponse avait semblé convenir au soldat qui avait hoché la tête.
Une fois arrivé à notre logement pour la nuit, l'adjudant Taylor nous avait salués poliment avant de partir de son côté.
Le lendemain matin, les négociations avaient repris de bonheur et après avoir mis des heures à conclure un accord qui semblait enfin équitable aux yeux d'Andek. Ils auraient toujours leurs libertés, des vivres, des armes, et le droit de vivre parmi les Français si de leurs côtés les amérindiens respecte leur part du marché. Soit, chassé du gibier, cultiver des terres et parfois même travailler pour les hommes blancs.Après une dernière poignée de main entre les deux peuples, nous avions retrouvés nos cheveux. Il était temps pour nous de partir afin d'annoncer aux autres les décisions qui avaient été prise.
— Lenny ?
Je m'étais retourné en entendant la voix de ma sœur cadette, elle était accompagné du reste de ma famille ainsi que Peter.
— Eleanor mon enfant.
Cela n'annonçait rien de bon, j'avais senti la vois de mon père s'étouffer sur ses derniers mots, il avait avancé d'un pas dans ma direction.
— Je vous avait amenés ici, t'es sœurs et toi afin de vous offrir la vie que vous méritiez, malheureusement ça n'a pas fonctionné. Et avant que tu ne dises quoi que ce soir, non ça n'est pas de ta faute ma fille.
Avait-il ajouté avant que je n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche. J'étais resté planté face à lui, sans bouger ni même ouvert la bouche pour dire le moindre mot.
— Un bateau pour la France va bientôt partir. J'ai décidé d'y embarquer et d'emmener tes sœurs aussi.
Mon cœur avait loupé plusieurs bons dans ma poitrine. Aller vivre en France ? Non je ne pouvais pas, je ne voulais pas partir d'ici ! Un mélange de sentiment tourbillonnait en moi j'étais incapable de me calmer afin de réfléchir à ce qu'il était en train d'annoncer.
Finalement, mon père avait repris là où il s'était arrêté comme s'il avait remarqué ma détresse à la suite de ses derniers mots.
— Lenny, ici tu sembles avoir enfin avoir trouvé ta place, je ne t'avais jamais vue aussi épanoui et je n'ai pas le droit de te priver de ça. Je ne veux plus te voir obliger de vivre comme on te l'oblige mais que tu continues ton chemin, libre et heureuse.
J'avais senti les larmes me monter aux yeux. Était-ce un adieu ? J'étais heureuse de la vie que je menais ici malgré les nombreux obstacles que j'avais du affronter mais de la à ne plus revoir ma famille ... C'était un sentiment désagréable et même détestable, j'étais tiraillé incapable de savoir quel était la bonne décision.
Nous avions marché un long moment en silence. Je n'avais pas décroché une seule fois mon regard du sol et me contentais de suivre le petit groupe que nous formions ma famille et les quelques natifs qui nous accompagnaient. Mon estomac était noué, mon cœur battait à toute allure. Je ne voulais pas prendre la mauvaise décision. Je ne voulais pas regretter mon choix qui serrait irréversible.
Que devais-je faire ? Partir ou bien rester ?
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Omakiya (Aide moi)
Historical FictionEleanor était l'aînée de sa famille, née d'un père anglais et d'une mère française, l'union de ses parents n'avait d'ailleurs pas fait l'unanimité dans le petit village d'Angleterre où ils vivaient. Elle avait deux sœurs cadettes, Rose et Madeleine...