3-Une journée à peu près normale

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Comme tous les matins je me prépare, j'hésite devant mon armoire pendant deux minutes puis je prends comme à chaque fois un jean et un t-shirt unis. Et merde maintenant je suis en retard j'prends mon petit-dej vite fait et je rejoins Ezra à l'angle de ma rue et de la sienne, Camilla nous rejoindra quelques rues plus tard. Je regarde Ezra et lui demande :

- « T'as fait tes devoirs de maths ? »

- « Oui pourquoi t'as encore oublié ? » me dit-il avec un ton exaspéré.

- « Non juste eu la flemme de les faire. Tu me les passes à midi ? »

- « Ok. » Répondit-il avec le même ton que toute à l'heure.

Camilla nous rejoint enfin et elle remarque bien le regard d'Ezra qui lui supplie de le sortir de là. Elle rit, d'un rire franc et me demande :

- « Qu'est-ce que tu lui as encore dit ? »

- « Rien. » Je dois avouez que ce mot avait l'air suspect.

- « Aller dit moi. »

- « Ok je lui ai demandé de me donner les devoirs j'avais la flemme de les faire. »

- « Vraiment Lili faudrait les faires. »

- « Oui mais je n'ai pas la force en ce moment, avec l'anniversaire de sa disparition je ne me sens pas très bien. »

- « Je suis désolé. » Dit Ezra presque les larmes aux yeux.

- « Non t'y es pour rien, c'est moi, promis la prochaine fois je vais les faires. Ça vous va ? »

- « Parfait. » Répondirent Ezra et Camilla en chœur avec le sourire aux lèvres.

Et ils m'avaient encore embobiné.

Juste après cette discussion on entre dans le lycée, la cloche sonne et putain on est encore en retard. Camilla et moi, on est dans la même classe mais Ezra lui est dans une classe avec tous les intellos, il déteste ça. Nous on en a une plutôt sympa sauf que Camilla a son ex ce qui la rend un peu triste et en colère mais bon.

Après des cours plus ennuyeux les uns que les autres, la journée est enfin terminée. Camilla et Ezra repartent ensemble, je suspecte qu'il y ait quelque chose entre les deux. Moi je prends la direction opposée, aujourd'hui je vais voir mon frère. Il vit en plein centre de New York. Mais en ce moment les jours sont en train de raccourcirent et me promener là-bas la nuit me fais flipper.

Il fait nuit, je marche il n'y a personne dans la rue alors je cours vraiment de plus en plus vite j'ai l'impression d'être suivi. J'arrive devant l'immeuble de mon frère il n'y a plus personne derrière. Je sonne une fois à son appartement, il ne répond pas, je sonne deux fois, toujours pas de réponse. J'en ai marre d'attendre j'ai les clés je rentre.

Oh mon Dieu, devant moi, sur le canapé, je vois mon frère à moitié nu avec un autre homme à moitié nu aussi en train de se rouler des pelles, je voudrais pouvoir me cacher.

Nathan me voit, il me regarde, on dirait il ne savait pas que je venais et comme s'il avait eu une illumination, il se rhabille, se lève du canapé et dit une phrase qui n'a pas du tout l'air suspecte :

- « Ce n'est pas du tout ce que tu crois. » Il le dit avec tellement de gêne que s'en était drôle.

- « Non tu n'étais pas du tout en train de rouler des pelles à un mec. » Répondis-je avec ironie. « Mais bon maintenant je sais pourquoi tu étais heureux ces derniers temps et ça me fait plaisir, mais la prochaine fois tu fais ces choses-là dans ta chambre s'il-te-plaît. »

- « Quoi ! Mais je croyais tu étais comme Emilia, contre le fait que je sorte avec un homme. » (Et oui il n'appelle pas notre mère maman, il l'appelle par son prénom, Emilia. Bizarre vous croyez ?)

- « PARDON ??? Tu te fous de moi là je te rappelle que je ne suis pas comme elle et je ne serais jamais comme elle, je ne veux pas être un monstre. » Oui d'accord je me suis peut-être un peu emporté, mais tout cela était la vérité je la détestait, elle ne s'occupait jamais de moi, trop prise par son boulot.

- « D'accord Lilia-belle je ne dirais plus ça de toi. Sinon qu'est-ce que tu fais là ? »

- « Je suis venu comme tous les jeudi... »

- « Oui mais as-tu quelque chose de précis à me demander ? »

- « Non je voulais juste passer un peu de temps avec quelqu'un de ma famille car c'est quand même l'anniversaire de sa disparition. Je suis obligé de te le rappeler. »

Après ces mots une larme vient rouler sur ma joue, puis une deuxième et ça éclate en sanglot bien trop fort à mon goût, je déteste pleurer. Nathan me prent dans ces bras et on reste là sans parler, je ne pleure même plus c'est juste une étreinte trop forte, trop agréable pour s'en défaire. Puis tout à coup l'autre garçon dont j'ai complètement oublié la présence parle et dit :

- « Désolé de vous déranger, il faut que je parte travailler. »

Sans lâcher son étreinte Nathan lui répond :

- « Tu peux y aller Samuel. »

Puis après de longs moments je pars de cet appartement que je considère plus comme le miens que ma propre maison.

La tueuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant