UN

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Et m-merde... Si y'a bien un truc que je déteste dans les soirées, c'est de m'en souvenir. Je me réveille la bouche pâteuse alors que le goût de l'alcool est encore présent dans ma gorge. J'ai bu comme un trou.

Comme d'habitude.

Et j'ai ramené des filles chez moi

Comme d'habitude.

Mes souvenirs sont pas très propres et ma tête commence déjà à me faire mal. Je me souviens seulement du « dégagez » que je leur ai sortis en leur montrant la porte.

S'il y a bien une chose que je déteste avec le sexe, c'est tout ce qui n'est pas du sexe.

Les caresses dans les cheveux, les « bonne nuit » au creux de l'oreille et les câlins chastes c'est pas pour moi, elles savent à quoi s'attendre en venant ici. Et il faut dire que je suis encore moins tolérant quand je suis bourré, je prends même pas la peine de leur dire de partir gentiment : je les fous presque à poil dehors, elles ont qu'à s'habiller plus vite et si elles oublient quelque chose chez moi, tant pis pour elles.

De toute façon je les reverrai plus : le cercle vicieux du lycée se termine enfin dans quelques heures.

Après m'être difficilement relevé, j'ai rassemblé les quelques vêtements échoués aux quatre coins de la pièce et j'ai agrippé mon portable caché sous les draps avant de me diriger vers la salle de bain.

Mon appartement était vraiment grand, je ne m'étais pas gêné pour utiliser l'argent de mon père là dedans, de toute façon vu comme il me traite il mérite bien ça.

L'appartement dispose de trois chambres rien que pour moi et d'un énorme salon ouvert sur la cuisine. Dès le matin la lumière inonde le salon à travers les immenses baies vitrées qui encerclent la pièce, lumière qui ne faisait qu'amplifier mon mal de crâne et ma gueule de bois.

Putain, je n'aurais vraiment pas du boire autant...

Arrivé dans la salle de bain, je déverrouille mon portable pour découvrir toutes les photos de la veille que je me suis empressé d'effacer. Je tenais très bien l'alcool mais ce n'était pas le cas de tous mes potes et s'il voulait garder un peu de dignité il ne fallait vraiment pas que je garde ces photos. J'en ai seulement gardé une qui m'a pris d'un fou rire interminable lorsque je l'ai vu : Yoongi dansant sur la table, sa chemise à moitié ouverte et une bouteille de whisky dans la main.

Ça ne ressemble tellement pas au Min Yoongi qu'on a l'habitude de voir.

Toujours avec le sourire aux lèvres et des crampes au ventre dues à mon rire, je reste à fixer la photo pendant encore quelques minutes avant de lire mes messages.

De Jimin à Jungkook :
« Hey Kook ! T'as disparu hier t'es passé où ? T'étais avec une fille nan ? J'espère qu'elle en valait la peine parce que t'a manquait pleins de chose ici ! Y'a même ton frère qui a débarqué à un moment, putain je l'aurais foutu dehors s'il n'avait pas un aussi beau cul »

Mon frère ? Ca ne devrait même plus m'étonner, il adore venir à l'improviste à mes soirées et foutre le bordel comme d'habitude en draguant des filles de quatre ans de moins que lui.

De Jungkook à Jimin :
« Ouais je sais, je me rattrape la semaine prochaine, c'est moi qui apporte les bières.»

De Jungkook à Jimin :
« Et pour Junghyun je t'ai déjà dit que ça me fait chier qu'il se ramène comme ça à nos soirées, alors la prochaine fois c'est soit tu le fou dehors soit c'est mon cul à moi que tu ne reverras plus. »

De Jimin à Jungkook :
« Ah non j'en souffrirai trop ! On en reparle au lycée, soit pas en retard pour le dernier jour quand même ! (Je retiens pour les bières) »

Sorti de la douche, je me dirige directement dans ma chambre pour prendre mon uniforme que j'enfile rapidement : Il est 7h50, Jiminie va me tuer.

J'agrippe mon sac à moitié vide au passage et me hâte vers la porte d'entrée.

7h53.

Putain, pour une fois que le bus est en retard je dois le louper de 10 secondes. Je le regarde démarrer alors que j'imagine déjà la colère de Jimin s'abattre sur moi.

Heureusement que le lycée n'était pas trop loin de chez moi, encore un avantage de mon appartement. À vrai dire, je me fiche complètement d'arriver à l'heure ou pas, ce n'est pas comme si ma présence aller manquer à mon prof d'anglais qui porte une haine profonde envers ma propre personne.

Non, si je me lève c'est bien uniquement pour Jimin et pour ces autres bouffons que je considère comme ma vraie famille.

Je m'élance rapidement sur la route sentant mon coeur s'arrêter alors qu'une voiture fonce droit sur moi. Elle s'arrête à seulement quelques mètres de moi et avant même qu'une insulte puisse sortir de ma bouche je reconnais Jimin au volant de sa Clio blanche.

Il dévisage ma main qui a, par reflexe, foutu un coup sur le capot, déformant légèrement sa vieille carrosserie. Mais je ne la retire pas, je suis bien trop perdu là : Il fout quoi ici Jiminie ? Il est 7h55 et on est vendredi, il va être en retard.

« Fais pas cette tête je te connais trop bien toi et ton cul de flemmard, allez monte si tu ne veux pas qu'on arrive en retard à cause de toi ! »

Jimin m'affiche un de ses plus beaux sourires, comme il a l'habitude de le faire, me montrant le siège passager d'un simple coup de tête. Je reste immobile quelques seconde, encore épris par le choc alors que mes lacets défaits traînent au milieu de la route. Puis je me dirige enfin vers l'avant de la voiture en prenant bien sûr la peine d'envoyer chier les voiture qui klaxonnaient derrière, et referme la portière dans un lourd fracas.

Décidément, il s'inquiète toujours pour moi celui-là. Depuis le temps, ça ne devrait même plus me surprendre en fait.

« Merci pabo », il sourit en se garant devant le lycée et me fou un coup de poing dans l'épaule pour me motiver à sortir, même si je considère plutôt cela comme un « De rien mon pote. »

7h58.

On a bien failli mourir tellement Jimin roulait vite mais au moins, on est à l'heure.

Le portail du lycée n'est pas encore fermé et quelques élèves sont toujours devant, discutant une cigarette à la bouche. Je m'aperçois rapidement que ces élèves ne sont autres que Namjoon et Hoseok, ce dernier essayant d'éviter la fumée que Nam lui crache à la gueule. On les rejoint rapidement et Jimin nous incite à rentrer : la dernière sonnerie se fait entendre, c'est le début d'une journée bien longue, heureusement que c'est le dernier jour parce que ça me fait déjà chier d'être ici.

- Ma vie est putain d'ennuyante.

𝐒𝐄𝐎𝐔𝐋 | ʲʲᵏ⁺ᵏᵗʰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant