SOIXANTE-ET-ONZE

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11h37.

Je cligne des yeux quelques secondes.

11h42.

Ou peut-être quelques minutes.

11h59.

Je pense trop. Je déteste trop penser. Me faire submerger par toutes ces idées et ces sentiments incompris. Tourner en rond encore et encore sur les mêmes problèmes.

Le même problème.

12h16.

Un problème ?

Est-ce que je suis vraiment en train de parler de Taehyung comme d'un problème ?

Non... Taehyung est tout sauf un problème. C'est l'explication, la réponse, la finalité. Oui, c'est tout sauf un problème.

12h38.

Le problème ce sont ces putains de sentiments qui me montent à la tête. Le problème c'est ce putain de cœur qui s'élance comme un enfant sur une balançoire. Le problème c'est ce putain d'amour fou que je saurais même pas expliquer.

13h02.

Le problème c'est que j'ai peur. Pour la première fois depuis une éternité. J'ai peur de perdre celui qui me rends heureux. J'ai peur de le perdre alors que je ne l'ai encore jamais obtenu.

13h09.
13h10.
13h11.
13h12.

Mes yeux restent fixés sur la fine aiguille qui tourne en boucle sur le cadran, faisant défiler ces minutes qui passent à présent dans une lenteur extrême, presque invivable.

13h13.

Le problème...

Le problème ce ne sont pas mes sentiments non. Ce sont ses sentiments à lui. Ses sentiments cachés sous ses mots durs et ses manies de fuir. Ses sentiments dont je ne connais pas l'existence.

Ses sentiments qui n'existent peut-être même pas.

13h25.

Le problème c'est que j'avais trop peur qu'il parte, peur qu'il prenne la fuite. J'avais tellement peur de le voir disparaitre de ma vie que je ne lui ai pas laissé le choix. Je lui ai imposé mes sentiments comme s'ils étaient dûs, obligatoires. Inévitables.

Je l'ai mis face au fait accompli en espérant qu'il se contente de les prendre, de les accepter et de les partager. Partager cet amour sans poser la moindre question.

13h38.

Ce que je suis con, putain.

« Bordel ! », un bruit de fracas résonne quelque peu dans l'appartement alors que je me rends compte que c'est mon portable que je viens de balancer à l'autre bout de la pièce. L'écran s'est partiellement fissuré m'empêchant de discerner correctement les messages que Namjoon m'a écrit il y a maintenant quelques heures.

"Je vais mieux", m'as-t-il envoyé, suivi d'un : "Et toi ? Comment tu gère la situation ? Ne te prends pas trop la tête et repose toi, tu en as besoin."

Mal. Si c'est ce qu'il demande.
Je vais mal.

13h47.

Le problème c'est moi.

𝐒𝐄𝐎𝐔𝐋 | ʲʲᵏ⁺ᵏᵗʰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant