𝐒𝐄𝐎𝐔𝐋 | ʲʲᵏ⁺ᵏᵗʰ

SEIZE

Il est 7h15 et ça doit bien faire deux heures que je suis réveillé.

Après que Tae se soit endormi, me laissant complètement seul avec ma trique, je suis retourné en bas voir les autres, enfin... C'est ce que je voulais faire sauf que ces cons avaient déjà disparu.

Ils auraient au moins pu prévenir quoi. Mais je n'ai même pas cherché à savoir où ils étaient, ils sont assez grands hein et je suis parti me coucher, de toute façon j'étais crevé et en plus j'avais les nerfs. Ouais, les nerfs que Tae m'ai laissé en plan. Sérieusement, personne m'as jamais fait ça, au contraire, alors là. J'avais les nerfs, merde.

J'ai alors vraiment mal dormi, me tournant encore et encore dans tous les sens, ma peau transpirante collant au draps blanc. J'avais tellement chaud, cette impression de suffoquer me prenant à la gorge.

Mes pensées n'arrêtaient pas de tourner autour de Taehyung, de ce qui s'était pas, de ses réactions, de ses gestes.

Est-ce que son initiative de m'embrasser signifiait quelque chose... ?

Peut-être que je lui plaît ? C'est pas un hasard, il n'aurait quand même pas embrassé n'importe qui juste parce qu'il est bourré... ou alors si ?

Ah merde... je sais pas ça et ça me monte la tête. Je me pose trop de question.

Je me suis alors lever à l'aurore pour aller me doucher, espérant que je pourrais retrouver le sommeil ensuite, mais j'avais tords.

Il est 7h15, c'est bien la première fois que je me réveille aussi tôt. Je vais me poser sur le canapé et allume la télé même si je l'ignore complètement, encore trop plongé dans mes souvenirs de la veille.

C'est seulement aux alentours de 10h que je commence à entendre du bruit à l'étage et même pas cinq minutes après une petite voie endormie résonne derrière moi.

« Kookie... J'ai faim ».

Je me retourne, essayant de garder mon calme et me retrouve face à lui. Il est là, debout juste en bas des escaliers, uniquement vêtu d'un short large qui descends assez bas pour me laisser voir le début de son boxer. Mon regard se perd alors sur son corps, se baladant de haut en bas. Des flashs de la veille me reviennent à l'esprit, cette façon dont il remuait sous moi à chacun de mes gestes...

« Kookie ? », j'essaye de me concentrer sur sa voix qui me ramène à la réalité. Ce surnom me rends fou... Putain Jungkook : ressaisis-toi.

Je détache alors mon regard de lui et lui répond d'une voix nonchalante « Jungkook, je m'appelle Jungkook oh. »

Je ne laisse rien paraître alors que tout mon corps semble bouillir, j'espère vraiment qu'il ne se rappelle pas de ce qu'il s'est passé hier soir, en tout cas j'en ai pas l'impression pour l'instant. Il se comporte comme d'habitude.

Il soupire bruyamment puis me répond alors, essayant de prendre la voix la plus formelle qu'il puisse :

« Hyung j'ai faim, pourrait-on manger s'il-te-plaît ? »

Je sais qu'il fait ça pour me provoquer mais l'entendre m'appeler Hyung ne me dérange pas, au contraire, j'aime ça et j'ai envie qu'il recommence. Même juste une fois.

Jungkook : D'accord. J'ai faim aussi de toute façon.

Taehyung : Oh ! Tu peux faire des ramens ? S'il-te-plaît !

Jungkook : Non mais je cuisine pas je te rappelle, appelle le livreur.

Taehyung : Allez Kookie ! Je n'en ai pas mangé depuis super longtemps...

Jungkook : Je t'ai dis de ne pas m'appeler comme ça ! Et je ne suis pas ta bonne, appelle le foutu livreur ou retourne à Busan et fou-moi la paix !

J'ai vraiment répondu froidement, mais le simple fait de le voir là me donne un tas d'idées que je ne devrais même pas avoir... Il est si beau, tellement tentant. J'ai besoin de m'éloigner.

Alors que je suis encore concentré sur l'écran de la télé, n'osant pas reposer une nouvelle fois les yeux sur Tae, j'entends des pas se rapprochaient de moi.

Lorsqu'il arrive en face du sofa où je suis assis, il vint se poser à côté de moi et rapprocha dangereusement son visage du mien. Il me provoque encore, mais cette fois-ci je ne vais pas le laissais faire et décide de ne pas reculer alors que son visage ne se retrouve qu'à quelques centimètres du mien.

Son souffle chaud me caresse la peau et je peux sentir son odeur... Cette odeur que j'ai tout de suite aimée lors de notre première rencontre. Cette odeur et ce goût que j'ai adoré en l'embrassant. Cette odeur qui m'attire tellement.

Il reste muet devant moi, me regardant fixement. Lorsque ses yeux s'abaissent vers mes lèvres j'ai l'impression de suffoquer. Son regard reste posé sur le bas de mon visage pendant quelques secondes, quelques secondes qui me semblent une éternité. Ma main serrant fermement le tissu du sofa afin de ne pas succomber à l'envie que j'aie de lui attraper la nuque et de rapprocher nos lèvres, une nouvelle fois.

Il ramène doucement les mèches qui lui sont retombés au milieu du visage tout en levant peu à peu les yeux, sa langue passant humidifier ses lèvres. Heureusement qu'il ne se rend pas compte à quel point ses gestes me rendent fou.

C'est seulement après quelques secondes qu'il parla enfin, d'une voix que je n'avais encore jamais entendu et qui me réchauffa tout le corps. Je savoure chacun de ses gestes, chacune de ses paroles.

« Hyung... s'il-te-plaît. »

Putain, j'en peux plus. Il faux que je bouge avant de faire encore une connerie, il faux que je fasse quelque chose, n'importe quoi. Il faux que je m'éloigne de lui et de cette putain de voix qui me rends fou.

J'ai jamais ressenti ça pour personne et comme par hasard ça doit tomber sur le frère de mon meilleur pote et un mec. Je sais pas comment agir, j'ai jamais tenté quoi que ce soit avec un mec moi ! Je ne suis pas gay. Enfin... est-ce que je le suis ? Non ce n'est pas possible, pas après toutes les filles que je me suis tapé. Je suis peut-être bi alors ?

Mais si c'est le cas alors pourquoi Tae est le seul qui me fait ça ?

Je me lève brusquement du sofa, le faisant bousculer en avant. Il se retrouve alors à plat ventre lorsque je lui balance mon portable avant de me diriger vers la douche. « Appelle et fais pas chier », je claque la porte de la salle de bain et respire enfin, comme si j'avais arrêté de respirer à la minute même où son regard avait croisé le mien.