CINQUANTE-DEUX

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La route se passe dans le silence le plus total, aucun de nous ne sait quoi dire. On plutôt aucun de nous n'a quelque chose à dire, bien trop occupé à penser à ce qui va se passer dans quelques instants.

Parce que non, je n'en ai aucune idée et je suis presque sûr que Nam non plus.

Lui se contente simplement de tapoter nerveusement ses doigts sur le volant, suivant avec une précision extrême les indications du GPS.

« Droite. Gauche. Droite. Gauche.
Droite. Droite. Droite. »

Je ne fais même plus attention à la petite voix robotisée, seul bruit répétitif dans ce silence insoutenable.

J'essaye simplement de me calmer avant de commettre l'irréparable.

Et alors que la voix dans ma tête ne cesse de cogiter, mes yeux, eux, se contentent de suivre bêtement chaque recoins des rues. Chaque petit détails est devenu important à mes yeux, primordial.

Mais malgré ça je pense toujours, voir encore plus. J'ai l'impression que des centaines de personne débattent dans ma tête.

Ça va bien se passer.

T'en est sûr ?

Oui.

Pourtant il lui a fait mal.

Qui ?

Lui.

Je sais.

Il l'a blessé.

Je sais.

Il l'a détruit.

...

Le bruit du moteur me ramène à moi-même arrêtant le vacarme dans ma tête  alors que je me rends compte du regard insistant de Nam sur ma personne. Son regard est noir, vide, rempli de haine et de malêtre. Puis, doucement, il ramène son regard droit devant lui, m'incitant à faire de même.

Une grande maison nous fait face.

« ... Vous êtes arrivé à destination. »

𝐒𝐄𝐎𝐔𝐋 | ʲʲᵏ⁺ᵏᵗʰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant