CINQUANTE-QUATRE

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« Hy-hyung, calme-toi... »

Je le sens me secouer, me parler, pleurer. Je sens chacune de ses larmes glisser sur ma peau. Je sens ses bras m'entourer, sa chaleur me compléter mais je ne le vois pas.

Je ne vois que mes mains et cette couleur écarlate qui les couvre.

Je ne vois que ce sang glisser le long de mon bras et recouvrir mes veines bleuies.

... C'est moi qui ai fait ça ?

J'ai l'impression de refaire peu à peu surface, me rendant compte de la situation, retrouvant chacun de mes sens un par un. La douleur commence doucement à pulser dans mes phalanges alors que de nombreux sons parviennent enfin à mes oreilles, les faisant siffler.

Mon regard se dirige automatiquement vers l'homme que je viens de frapper mais avant même que je ne puisse l'apercevoir Taehyung vient se placer en face de moi, m'obligeant à le fixer lui.

« T'occupe pas de ça, juste, respire. »

J'écoute chacun de ses mots comme si c'était la première fois que je l'entendais parler, comme si c'était la première fois qu'il dirigeait son regard vers moi. Ses mains viennent se poser sur mes joues, retraçant des cercles invisibles sur ma peau alors que j'essaye de me concentrer au mieux sur cette sensation.

Mais j'y arrive pas, cet homme, je l'ai presque battu à mort, je l'ai frappé jusqu'au sang, j'ai... putain j'ai failli le tuer. Je l'aurais tuer si Taehyung n'était pas intervenu.

Oui, je l'aurais tué.
Je veux le tuer.

Mon esprit recommence à divaguer, je me perds dans milles et une pensées alors que tout redevient flou autour de moi.

J'ai chaud et je peux sentir ma sueur glisser le long de mes tempes dans une lenteur extrême. Abominable.

C'est comme une torture et ça fait mal.

J'essaye au mieux de me concentrer sur Taehyung mais mes mains tremblent d'elles-mêmes et malgré moi.

C'est moi le monstre.
Un assassin.
Je ne contrôle rien.

J'ai chaud mais j'ai froid en même temps. Je veux partir d'ici, j'ai besoin de sortir. Ma gorge est comme bloquée, nouée, j'arrive plus à respirer, je... je...

Et d'un coup tout se calme.

Mes tremblement cessent peu à peu alors qu'une terrible chaleur m'envahit traversant tout mon corps en moins d'un seconde alors que je ferme les yeux automatiquement.

Je prends peu à peu conscience de ce qui se passe.

Chaque son, chaque odeur, chaque mouvement. J'arrive à tout discerner, tout reconnaitre, tout différencier.

... Tout, absolument tout, sauf une chose.

Et c'est seulement en ouvrant les yeux que j'ai pu comprendre quelle était cette "chose".

𝐒𝐄𝐎𝐔𝐋 | ʲʲᵏ⁺ᵏᵗʰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant