-Il...il avait dit qu'il serait toujours là Aloys...je...je...il peut pas. Je vais me réveiller. Je peux pas...pas être en train de vivre ça...
Aloys me sert contre lui. Il ne fait que m'écouter et c'est tout ce dont j'ai besoin.
-La...la même journée il m'avait demandé pour partir en appartement avec lui...en une journée...on...on a été ami, coloc et...et puis plus rien.
Mes larmes redoublent et ma mère entre dans ma chambre. Elle vient changer la boîte de mouchoir et embrasse mon front.
-Je sais que ce n'est pas facile Jaysen...mais il faudrait que tu viennes manger. Ça va faire 4 jours. Me dit-elle en caressant mon bras. Et puis... Zéckez a... enfin non. Sa mère a appelé, elle voulait de tes nouvelles. Zéckez n'ose pas.
-Arrête. Je veux plus rien avoir à faire avec lui. Dis-je en me serrant contre Aloys.
-Elle est ici. Elle aimerait te voir. Me dit-elle en caressant mon bras.
-Je vais aller la voir. Dis-je en me levant.
Je prends un peu de temps pour m'habituer à mon mal de tête et me regarde dans le miroir. Je fais peur à voir.
J'essuie mes joues et sors de ma chambre.
La mère de Zéckez est assise à table avec un café. Lorsqu'elle me voit, elle sourit et vient me prendre dans ses bras.
-Tu nous manques énormément Jaysen.
On se sépare et elle passe son pouce sur ma joue.
-Ce n'est quand même pas mon fils qui t'a fait ça? Me demande-t-elle.
Oui, j'ai un beau cocard à l'œil.
Je hoche la tête et elle soupire.
-Zéckez ne m'a pas tout dit alors. Comment tu vas toi? Tu sembles faible comme tout. Assieds-toi.
Je m'assois et Aloys en profite pour aller dans la douche.
-Je...Je vais être sincère je vais pas très bien. Dis-je en forçant un sourire.
-Tu es beau pareil. Zéckez ne va pas bien non plus, il n'en mène pas large, il s'en veut énormément.
-Excuse-moi, mais je n'ai pas envie d'en entendre parler. Et il mérite de souffrir.
-Jaysen voyons! Me dit ma mère.
-Il m'a tout de même dit qu'il voulait que notre rencontre au parc ne soit jamais arrivée.
Les deux femmes se regardent.
-On sait qu'il y est allé fort Jaysen, mais vous devez être capable de vous en sortir et de régler la situation comme des adultes.
-Régler la situation... on n'est plus rien Zéckez et moi, il me l'a clairement dit. Dis-je en sentant de nouveau les larmes me monter aux yeux.
-Il ne t'est jamais venu en tête qu'il ne le pensait pas? Me demande sa mère.
-En fait oui... mais si vous aviez vu son regard cette soirée-là... il n'était plus lui...ce n'était pas Zéckez.
-Il est dans le même état que toi. A vous deux vous n'étiez qu'un. Vous étiez pareil, rien ne pouvait vous séparer. Il y a bien quelque chose qui a tout chamboulé.
Je regarde mes doigts...j'ai peur de le dire...
-En fait... tous nos problèmes ont commencé quand j'ai commencé à avoir des...des...
Respire...tu peux le dire...
-des sentiments pour Zéckez. Dis-je en soupirant. C'est...c'est ce qui rend la fin de notre amitié un peu plus difficile à avaler.
-Je te comprends mon garçon. Zéckez ressent la même chose pour toi... vous aviez seulement de la difficulté à vous exprimer. Et Zéckez a fini par avoir tellement peur de te perdre, qu'il a préféré mettre fin à tout ça lui-même. Du moins c'est ce que je pense.
-J'ai... j'ai beaucoup de difficulté à vous croire.
-Tu te rappelles de la peluche que tu lui a offert à Pâques? Il la traîne partout. Je pense même que c'est parce qu'elle a ton odeur puisqu'il a toujours le nez dedans.
Mes pensées se dirigent vers le t-shirt de Zéckez avec lequel je m'endors, moi aussi avec le nez fourré à l'intérieur. Son odeur me rassure. Elle me rappelle nos nuits passées ensemble à se serrer dans nos bras.
Je dois maintenant apprendre à vivre sans lui... sans ses caresses, ses baisers, ses yeux, son odeur, son toucher, sa voix, sa présence...