« Que cherches tu Shimada ? »

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Abran soupira longuement. Ancy semblait avoir à peine un peu calmé sa haine contre son paternel, qu'Alicia avait débarqué et une baston légèrement ridicule avait commencée contre le frère et la sœur. Ils se donnaient des coups ni violents, ni doux, et roulaient dans la poussière du sol, en hurlant de rage et d'insultes honteuses.

Le jeune espagnol soupira d'exaspération. La famille McCree était vraiment une famille pas comme les autres. Il se demanda vaguement qui était la fameuse copine de Jesse, et pensa à sa famille si ennuyeuse et idiote. La voix de Jack l'interrompu alors dans ses pensées.

« Nous avons libéré tout les agents d'Overwatch. Certains sont près au combat. D'autres... Il marqua une pause, et allait reprendre, mais son frère continua pour lui.
— D'autres ont besoin de soins. Je m'en occupe. Adrien sembla hocher la tête de là où il était.
— D'accord. On passa à la phase trois. »

Les garçons donnèrent leurs accord, et Abran sauta habillement de son perchoir pour atterrir aux côtés de la franco-chinoise, qui observait, blasée, son père et sa tante se battre comme à chaque fois qu'ils se retrouvaient. Le blond observa celle qu'il aimait. Elle ne le calcula, mais alors, absolument pas. Le snipeur osa alors.

« An'... On passe à la phase trois du plan. La brune se tourna sèchement vers lui, et fronça les sourcils, haineuse.
— " Plan " ? " Phase trois " ? Mais de quoi tu parles ? Abran bafouilla.
— Ben tu te souviens pas ? On a fait un plan avant de partir.. Tu... Tu écoutait au moins ? »

Dans le cerveau noir et sombre de l'adolescente, se remua des méninges pas vraiment habituées à écouter les conseils des autres. Elle resta muette longuement, et se souvint alors enfin de ce moment. Les garçons les avaient installées, elle et sa tante en rond avec eux, et donnaient tous leurs avis sur la marche à suivre pour gagner le combat.

Elle se souvint alors aussi qu'elle n'avait prononcé aucuns mots, et que ses yeux étaient restés rivé dans le vague, en réfléchissant à la meilleur manière de tuer les agents principaux de La Griffe. Elle n'avait évidement rien écouté du tout.

« Non. »

Alicia, elle, s'était allumée une clope, puis avait compté une par une toutes les balles de ses deux chargeurs, avant de remonter ses deux armes, tout ça en écoutant attentivement et avec sérénité les oiseaux chanter. Puis, pour la surprise de chacun, qui pensaient tous qu'elle méditait avant de partir au combat, elle avait vidé ses deux revolvers sur les pauvres piafs qui n'avaient rien demandé, avant de rire longuement et sadiquement pendant dix minutes.

Elle non plus n'avait rien écouté, mais elle avait déjà pu le prouver en faisant exploser les portes de la base ennemis avec patience.

L'espagnol soupira. Ils n'étaient pas sortis de l'auberge.

Hanzo, essoufflé, avait abattu deux hommes de La Griffe, flèches dans le cœur. Il cherchait désespérément Jesse. Celui-ci avait changé d'endroit, et l'archer ne connaissait absolument pas les pièces de cette base, donc il cherchait partout, tout simplement.

Son cœur battait vite. Trop vite pour un homme qu'il ne voulait plus aimer. Son dragon du sud lui criait, lui hurlait de cesser cette folie, et, comme à chaque fois qu'on parlait du cowboy, il l'ignora royalement, et continua de chercher activement, en tuant des gardes ennemis au passage, et enfilant de coups de poings et de pieds à tout vents.

Il savait pertinemment, que la seconde où son regard se poserait sur l'américain, il retomberait amoureux de lui, il lui pardonnerait tout, et il le supplierait de revenir à Overwatch avec lui. Il savait aussi parfaitement qu'il se précipiterait vers lui pour l'embrasser, chose qui lui avait tant manqué depuis le temps. Alors que ça ne faisait pas si longtemps que ça que le cowboy les avait trahis.

Mais Hanzo voulait re connaître le goût de ses lèvres, il se fichait bien de ce que pouvait penser les autres en voyant le fameux descendant des Shimada dans les bras d'un cowboy légèrement ridicule. Il l'aimait, et l'avis du monde autours de lui lui importait peu.

Le temps où il se demandait comment était possible qu'un homme aime un autre homme semblait loin. Bien loin. La venue du cowboy avait révolutionné sa petite vie ternie depuis qu'il avait mutilé son frère. La venue du cowboy lui avait apprit l'amour, lui avait apprit comment embrasser quelqu'un, comment passer des nuits torrides où il en demandait toujours plus.

Il s'en fichait si Jesse les avait véritablement trahit, si il aimait tuer des gens pour ressentir ce sentiment de puissance que l'archer connaissait si bien. Si l'américain le tuerait quand ses yeux rencontreraient les siens, le noiraud s'en ficherait aussi. Mourir de la main de l'homme qu'il aimait lui convenait très bien. Il se fichait du dragon dans son esprit qui lui hurlait de ne pas faire ça, il se fichait des murmures de ses ancêtres qui lui disaient que c'était strictement honteux pour l'honneur de sa famille.

Seul son avis à lui comptait maintenant. Il se sentit soudainement libéré de toutes chaînes, libre, il pouvait faire ce qu'il désirait, comme n'importe quelle personne venue au monde. Il regretta de ne pas avoir connu ce sentiment avant. Mais encore une fois, c'était grâce à ce stupide cowboy si sexy à ses yeux.

Il lui devait tellement...

Des doux souvenirs lui revinrent en mémoire. Le sourire de son amant, ses yeux d'un ocre si intense. À chaque fois que le cowboy le regardait, il se souvint d'avoir l'impression d'être ouvert comme un livre, d'être à la merci de cet américain. Il aimait ça.

De cette mission, direction la Chine, où il pensait qu'elle allait être la pire de sa vie, mais qui s'avérait être totalement l'inverse. De cette boite dans la soute, où il s'était passé tant de chose. Des baisés brûlants que lui offrait le brun, des caresses dont Hanzo raffolait.

Du matin où l'archer s'était découvert seul dans le lit, où Jesse l'avait lâchement abandonné, de la rage, mais surtout de la tristesse qu'il avait ressentit à ce moment.

Du regard de l'américain plein de remords quand il l'avait revu, de la peine que le couple avait partagé. De cette chambre d'hôtel où on les avait enfermés. Des pardons bouillants, de ce match de foot dont il n'avait pas vu le score, et pour cause, la plus belle nuit de sa vie l'avait remplacée.

Des Jesse plus jeunes que l'archer avait rencontrés, se rendant compte qu'il avait le cowboy pour ce qu'il était devenu, et non pas pour ce qu'il avait été.

Des vestiaires de la piscine, où l'américain lui avait fait comprendre qu'il était important pour lui.

Des petits frôlements de mains en public, que seuls eux deux pouvaient comprendre, de la complicité qui les avaient liés.

Hanzo avait peur que cette relation se termine là. Il en était terriblement apeuré.

Il se dit vaguement qu'il devait respecter la décision du cowboy, par respect pour sa personne.

Mais il savait parfaitement qu'il ne pourrait plus vivre sans ressentir d'autres fois ce qu'il ressentait quand Jesse lui tenait compagnie.

Il savait que son cœur ne pourrais le supporter. Il était trop faible pour cela.

Durant toute son enfance, on lui avait répété sans cesse de ne pas s'attacher, que l'amour rendait peureux, faible, et lâche.

Il s'en rendait compte.

Mais il s'en fichait maintenant.

Tout ce qu'il voulait, c'était vivre tranquillement avec cet américain dont il était devenu accro, que personne ne les dérange.

« Que cherches tu Shimada ? »

L'archer ne tourna vivement, sa main serrée sèchement sur son arc, et il décrocha une de ses flèches dans le mur avant de la bander lentement. Le noiraud lança un regard haineux à la personne qui lui faisait face pour grincer, toujours fidèle à lui même.

« Rien qui ne te regardes, Doomfist. »

Dans la boite | McHanzoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant