Partie 10

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Pov Camila.

Je suis couchée sur mon lit, je fixe le plafond. Je repense à la soirée. J'ai fuis, je ne sais faire que ça de toute manière. Éviter, je n'ose pas me confronter aux problèmes, je préfère me braquer et partir, c'est tellement plus simple. Jamais quelqu'un ne c'est intéressée à moi comme ça, personne n'a voulu me protéger, personne n'a cherché à regarder plus loin, à soigner mes blessures. Je regarde mon ventre, et je vois les nombreuses marques rouges laissé par Lauren. J'entends mon téléphone vibrer, encore une fois, ça fait maintenant la cinquième fois. Je pourrais décrocher, et lui dire que je regrette d'être partie comme ça, que je veux rester avec elle et que cette relation me convient, mais je n'ose pas me confronter à ma bêtise. J'ai réagi comme une gamine, et Lauren ne veut sûrement pas de ça, c'est ridicule. Je suis ridicule. Je sens une larme couler sur ma tempe. Pourquoi est ce que je loupe toujours tout ? La sonnerie recommence, je n'en peux plus. Je prends mon téléphone et je l'éteins. J'ai envie de le jeter contre un mur, puis je me rappelle combien il m'a coûté, et cette envie disparaît instantanément. Je le pose sur le lit à côté de moi. Il faut que j'aille me doucher, il le faut mais me lever paraît être une épreuve si compliquée. Je me glisse hors du lit, et je rampe presque jusqu'à la salle de bain. J'allume l'eau et j'attends qu'elle chauffe tout en me déshabillant, je ne regarde pas mon corps, encore dégoutée qu'elle ai pu voir ces marques, preuves de ma faiblesse. Je rentre dans la cabine et l'eau chaude s'abat contre ma peau. Elle est vraiment chaude, tellement que s'en ai presque douloureux, mais actuellement ça me fait le plus grand bien. Je me lave, et je ne peux m'empêcher de repenser a la douche que j'ai prise avec Lauren plus tôt dans la soirée, ses doigts fins et habiles contre ma peau. Je secoue la tête, il faut que j'arrête de penser à elle, elle va passer à autre chose, je viens de lui montrer que je n'étais qu'une pauvre gamine qui ne sait pas gérer les émotions qu'elle ressent. Je regarde autour de moi, et mon regard se bloque sur ma boîte. Mon plus gros vice, je la prend et je l'ouvre. Elle est encore pleine de sang, qui a déjà séché. Je prend l'une des lames qui se trouve à l'intérieur, ma main tremble, énormément. Je pose la lame froide juste en dessous de mon sein. Je n'ai même pas besoin d'appuyer que je sens ma peau s'ouvrir. Les larmes roulent le long de mes joues, mes mains tremblent de plus en plus. Je vois un filet de sang couler sur mon ventre, presque directement effacé par l'eau. Je jette rageusement ma lame contre le sol. Je m'adosse contre la parroie de la douche et je me laisse glisser jusqu'à ce que je sois assis contre le sol froid. Je ramène mes jambes contre ma poitrine. Puis soudain j'entends un énorme fracas dans ma chambre.

- Karla?!

Oh nan tout mais pas ça, je n'ai pas la force d'endurer ça, pas ce soir. Merde pourquoi sont ils partis manger, sans lui comme par hasard. J'ai juste envie, besoin, d'être tranquille. Je veux être seule et pouvoir pleurer tranquillement, mais même ça, c'est impossible.

- Karla! Ouvre cette putain de porte avant que je la défonce.

Je ferme le robinet et l'eau s'arrête de couler. Je sors de la douche et je m'enroule dans une serviette. Je me sèche doucement, les coups de l'autre imbécile se faisant en de plus en plus en plus violent, de plus en plus bruyant. J'enfile ma culotte noir et mon soutien gorge assortis, je me prépare mentalement à ce qu'il va se passer. Je prépare mon cerveau aux insultes que je vais recevoir, et mon corps aux coups que je vais me prendre. J'enfile un bas de pyjama noir, assez long. J'enfile un pull, col roulé, noir lui aussi. Je n'ai pas froid, mais plus mon corps est couvert, moins il laissera de marque. J'ouvre la porte à clé et il la pousse, je me prend le bord dans la tête, tellement violemment que je tombe au sol. Il m'attrape par les cheveux afin de me relever. Un léger cri sort de ma bouche quand il me traîne jusqu'à sa chambre. Il me pousse et je me prend son bureau dans la hanche.

- Alors petite traînée, tu pensais peut être que j'allais t'oublier ?

Son pied entre en contact avec mon estomac, me coupant la respiration et me donnant l'envie de vomir. Il continue, plus fort. J'ai mal, les larmes ne cessent de couler le long de mes joues. J'ai envie de disparaître, de ne plus souffrir. J'ai envie qu'il arrête, j'essaie de lui demander, mais je n'ai pas assez de souffle. Il me rattrape par les cheveux et me pousse sur son lit. Il monte à califourchon sur moi. Il m'envoie de petites claques sur les joues, comme pour me réveiller, pour ne pas que je flanche. Je ne sais pas ce qu'il lui prend, mais aujourd'hui, il est tout particulièrement énervé. J'ai du mal à garder les yeux ouverts, et son souffle chaud et alcoolisé me donne encore plus envie de fermer les yeux et de ne plus jamais me réveiller. Je sens ses mains passer sous mon t-shirt et je me crispe. J'essaie de me dégager mais je n'ai pas la force, et même si je l'avais il en a toujours plus que moi. Je sens l'air frais arriver sur mon ventre, il est découvert. Je vois son visage prendre une expression furieuse.

- C'est qui qui a osé te faire ça?

Je ne réponds pas, à quoi bon. Je l'entends crier, il est rouge écarlate. Sa veine sur le front ressort, il est vraiment hors de lui. Une violente gifle arrive contre ma joue. Un long bourdonnement incessant apparaît dans mon oreille, ma tête se met à tourner. J'ai mal, et ses cris ne font qu'empirer mon mal de tête. J'ai envie de m'endormir. Pourquoi je ne suis pas resté chez Lauren ?

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Nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Votez, commentez, 'fin faites comme chez vous.
Cœur sur vous. Love❤️
L. 🌚

Yes, Mistress Où les histoires vivent. Découvrez maintenant