I. 1-2

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La plonge n'est pas vraiment mon endroit préféré. Mes mains en sont toutes abîmées par le liquide nettoyant et les heures passées enfouie sous l'eau à frotter la vaisselle en bois.
   Je m'ennuie, ma place n'est pas dans cet endroit, je le sent. Mais pas le choix, le chef me paie -peu- et m'offre le gite. Je ne vais pas me plaindre, car celui que je considère presque comme mon paternel aurait pu m'abandonner plutôt que de me sauver et je dois m'estimer bien chanceux d'être tombé sur lui.

    La journée s'écoule au rythme des passages habituels des clients. Entre vaisselle et entretient des locaux, je n'ai pas vraiment le temps de m'ennuyer, surtout quand il manque un garçon en salle pour servir.
   Une fois ma journée terminée, la nuit est déjà là. L'effervescence qui règne dans la taverne se calme et je peux enfin me détendre.

   - Je sort les déchets! Dis-je en traînant d'imposants sacs en toile de jute.

J'aime bien l'extérieur, je me sent en phase avec ce qui m'entoure et l'impression d'être libre et invincible me saisit et me redonne le sourire.

   - Ça va gamin? Me demande la voix grave de Hiro.

   Il me sourit.
   Ce vieux bonhomme à l'allure de rustre est en vérité une personne au grand cœur. Je ne sais combien de miséreux il a tiré d'affaire, ni même combien de blessés il a sauvé ou caché.

   - Je vais bien. Je me contente de lui répondre le plus simplement possible, même si je reste frustré de ne pas avoir pu rendre aux fées leur précieux trésor.

   Il regarde les étoile un instant et s'approche de moi, puis fini par saisir d'un bras robuste mes épaules.

   - Tu vois comme le ciel est beau ce soir?

   - J'aimerais être un oiseau et y voler tant il est splendide.

   Nos yeux brillent sur l'étendue intersidéral qui se profil devant nous. Il n'y a pas de mots assez fort pour décrire ce que je ressent. De la fascination sûrement, mélangé à une certaine excitation et une admiration sans faille.

   - Moi aussi j'aurais aimé être un oiseau. La haut, ils sont libres et insouciant, tandis que sur cette foutue terre, on est bien embêtés! S'exclame mon ami en riant.

Puis il pointe devant mon nez une petite pierre aux reflets blancs, légèrement violets.

- Mais c'est! Je m'exclame sans finir ma phrase.

- Surpris petit? Me demande Hiro une pointe de satisfaction dans la voix. Les fées nous en ont fait cadeau pour les avoir aidées. Et comme tu as fait du bon boulot, c'est à toi qu'elle revient désormais.

Il approche la pierre précieuse de mon visage. Ses rayons sont hypnotisants au point que je ne peux pas défaite mon attention de celles-ci.

- On dirait une étoile.

   Hiro la dépose dans le creux de mes mains. Elle irradie et une joie immense inonde mon cœur. Je suis tellement ému d'avoir reçu un présent d'une si grande valeur!

   - Tu le mérite, Alban. Bien des fois j'ai cru que tu allais te rebiffer contre les hommes à cause de leur cruauté envers les métisses et les créatures fantastiques, mais tu es un bon gars. Tu aides même certains d'entre eux quand ils sont dans la misère! Alors, ce cadeau c'est juste pour te dire que je suis fière de toi. Me dit mon père spirituel.

    Mes yeux sont chauds et je sens monter en moi tant de bonheur et d'émotion, qu'il est difficile de me contenir.

- Merci. Répondis-je la voix chevrotante.

Hiro, de son rire grave qui racle la gorge me donne une tape amicale sur l'épaule. Au même moment, une sirène se fait ouïr au loin, puis d'autre de plus en plus proche de nous.
Une masse sombre et énorme nous survole et une pluie de fines gouttelettes de sang s'abat sur la ville. Par réflexe nous nous sommes accroupi.

- C'est quoi ça?

- Il faut qu'on l'aide! S'exclame mon mentor avant de s'engouffrer dans la taverne à toute vitesse.

  -Hiro! Explique-moi ! Je hurle en le poursuivant.

   Il se retourne précipitamment dans ma direction après avoir pris une minute pour observer les autres membres de la taverne.

- Bien, tout le monde est là, commence le plus ancien de notre clan. Les gars, on a pas le choix, cette fois il va falloir faire diversion et c'est le gamin qui va se charger de retrouver le dragon. Déclare soudainement le chef.

Je pousse un hoquet de surprise. Mes yeux s'arrondissent autant qu'ils le peuvent et mon cœur manque un battement. À ce moment précis, je ne suis pas sur d'avoir bien compris les paroles d'Hiro.

- Quoi? Je lâche bêtement.

- Tu vas suivre les traces de sang et trouver ce pauvre écailleux qui a dû s'écraser à quelques kilomètres au Sud, dans la forêt. Il faut qu'on le protège des chevaliers qui viendront le tuer et piller sa dépouille. Dit-il, catégorique.

Merci d'avoir lu

~ psychotype

La légende du dragon vert Où les histoires vivent. Découvrez maintenant