Nous sommes dans les tribunes réservées aux participants du tournois. Devant nous se dressent les autres concurrents, ces guerriers particulièrement admirés par leur rois et leurs sujets.
La nation de Iberion à brillé par son incroyable souplesse, par cette grâce offerte lors du balai mortel face aux wyvernes. Isus et Aaspen ont également subjugués la foule, mais les plus redoutables de tous, sans la moindre exception reste encore la nation d'Aarion, ma patrie.
J'ai longtemps observé le match mené par ces humains que l'on dit mon forts physiquement que les autres races. C'est une folie de penser cela, sans aucun doute.
Ils ont mis en moyenne moitié moins de temps que les autres concurrents pour abattre les créatures.
Pas de pitié, pas d'hésitation, un coup net d'entrée de jeu et les cinq créatures étaient mortes sans avoir le temps de se retourner. Je pense même que la foule a été frustrée par le manque de spectacle, contrairement à ma prestation.- Ils sont inquiétant, commente la femme-serpent près de Fadir.
Un « hum », approuvant cette remarque s'en suit, je pense que la démonstration de force d'Aarions laisse un goût amer à notre propre victoire.
- Ils semblent... surhumain! Rugit Tarik.
Je sens la tension de mes coéquipiers parcourir mon corps. Un frisson secoue mon échine et je tremble un instant à ma place.
Les hurleurs annoncent la fin des combats. Pas de perdant, puisqu'on ne recense aucune victimes. Mais il est évident que les grands favoris sont désormais l'équipe de Jorgund, le prince héritier de ce fou de Omans.
De mon siège j'observe attentivement le prince et son bras droit, le colossal chef de la garde royale: Édouard.
L'image des enfants du roi me revient en tête comme un éclair qui aurait traversé ma tête. C'est douloureux, tant physiquement que moralement. Je commence à réaliser pleinement qui se tient devant moi...
Ma gorge se noue, mon esprit se ferme, je suis comme dans un cocon où je n'entend plus rien, pas même le publique en folie.
Je suis son fils, comme cet enfant, ce prince, ce batard que l'on prend pour un homme et qui ne l'est qu'à moitié en vérité.- Jorgund n'est pas totalement humain, je lache, comme si ma pensée était trop lourde à supporter.
Je sens les regards de mes coéquipiers, surpris, mais insistants.
- Quelles sont tes preuves, tranches Samia en laissant dépasser sa langue fourchue.
- Je suis... enfin... je l'ai vu dans la fontaine...
- Maïs encore? La voix de Tarik est rauque, elle me fait sursauter.
Samia plisse ses yeux, visiblement aussi curieuse que lui d'en apprendre plus. Fadir m'observe avec une certaine peine dans les yeux.
- Je ne pense pas qu'il y ait plus à dire, ni à demander a 'Alban, tranche le prince.
Mais alors que ses ordres me laissent généralement quelques minutes de paix, les regards restent méfiants quand à ma déclaration.
- Je... j'ai eu besoin d'en savoir plus sur mon objectif et... et j'ai découvert que Omans a trois enfants, trois métisses issus de mères de différentes espèces...
Je bredouille, ma voix semble déformée. Je sens la honte m'étreindre. Avouer que Omans est mon père et Jorgund mon demi-frère serait un déshonneur total pour moi, pour ma famille d'adoption, la meute de loups de la taverne, mais aussi envers ma belle Émeraude.
- Venez, c'est fini, retirons nous pour aujourd'hui, dit Assan en se levant d'un bond.
Nous nous exécutons sans un mot, puis retrouvons nos appartements.
Sur le chemin du retour, Émeraude et la reine nous rejoignent, mais là aussi, l'ambiance est plutôt sombre.
La reine semble sous tension et ma belle dragonne, très énervée. Elles nous accompagnent et Sidia prononce quelques mots juste avant que nous ne nous séparions.- J'ai bien peur que ce bilan ne soit plus mitigé que nous le pensions... Demain, vous viendrez tous à l'heure du dîner pour une réunion suite à ce combat.
La voix de la reine est lourde. Le regard de son fils est d'autant plus grave et des visages inquiets se dessinent sur nos faces épuisées.
- Merci pour ce combat, merci de vous battre pour Aasgar, mes amis. Essayez de vous reposer pour ce soir. Je vous dit à demain pour ce dîner dans mes appartements privés.
Nous nous inclinons poliment, sauf Émeraude, qui comme à son habitude, scrute les humains d'un œil dédaigneux.
- Oh, Alban, j'ai demandé à ce que votre Wyverne soit placée dans un enclos tout confort. Vous pourrez la rejoindre en passant par nos écuries royales, Précise Assan sans émotion dans la voix
- Merci pour Scarlett, je m'incline à nouveau.
Lorsque je me redresse et fait face à Émeraude, elle semble encore plus contrariée. Mais je n'ai pas envie de parler, l'épuisement parcours mon corps endoloris, j'ai sommeil.
Finalement, après quelques minutes de marche silencieuse jusqu'à nos appartements, c'est elle qui s'emporte à mon grand étonnement.- Mais bon sang, c'était quoi ton cirque de tout à l'heure? Tu n'aurais pas pu faire comme tout le monde et simplement décapiter cette idiote de lézarde rouge et moche?
La voix de ma belle est terriblement forte. Normalement j'aurais dû tressaillir, puis me justifier en m'emportant également, mais l'épuisement et la résignation m'en empêchent.
Elle gronde en s'enfonçant vers le salon commun, les bras levés au ciel, la silhouette se déhanchant frénétiquement.
Elle est belle. Tout est beau chez elle. Sa voix, même quand elle est en colère. Son corps, même quand elle fait des choses dangereuses et insensées. Sa présence, son aura, son charisme qui m'électrisent à chaque instant passé près d'elle.
Alors, comprenant son comportement, je m'approche d'elle, puis la serre fort dans mes bras.
- Tu es l'unique femme de ma vie, l'unique raison qui me donne envie de vivre désormais et sans conteste la seule pour laquelle je donnerais ma vie sans la moindre hésitation.Mes mots sortent comme un murmure à son oreille. Je sens sa peau sous mes doigts, son énergie si fantastique qui redonne un peu de force au mien. Je ne suis qu'une petite chose, un grain de sable, un rien du tout pour elle. Mais je veux lui offrir le meilleur de moi-même, c'est ma meilleure raison de vivre.
Quand notre étreinte se termine, mes yeux semblent prêts à se fermer. Emeraude me fixe, les joues rouges, les prunelles brillantes, les lèvres tremblantes.
Je dépose une ultime caresse de mon pouce sir sa joue.- Jamais personne ne passera devant toi, même si tu imagine le contraire. Je ne suis qu'un vaurien, mais je ferais tout pour ce monde et pour toi.
Un maigre sourit étire mes lèvres, puis je me retourne et disparaît pour retrouver avec bonheur mon lit.
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La légende du dragon vert
FantasiTome 1 et 2 (en cours) Près du royaume d'Orgès vit une multitudes de créatures toutes plus incroyables les unes que les autre. Elfes, nains, fées, centaures, ogres et bien d'autre créatures peuplent ce monde aux ressources inimaginables. Ma...