Chapitre 41

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Point de vue d'Axelle.

Je venais de raccrocher. Leo aime donc Maëlle... Au fond je le savais, ça se sentait. Mais ce n'était pas à moi de le lui dire et puis de toute manière je n'en avais absolument pas envie. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être jalouse dans le fond, que quelqu'un l'aime vraiment, s'intéresse à elle, et ne lâche rien pour l'avoir.  Je consultai désespérément l'écran de mon téléphone: aucun message n'y figurait. La solitude. En un élan, sans vraiment réfléchir, j'envoyai un message à Greg.

De Moi à Gregi: Je préfère qu'on en arrête là notre histoire n'est pas sincère donc ça ne sert à rien de continuer, vraiment désolée.

Gregi: Ok.

Je fixai sa réponse sèche et vide d'émotions. Et sans trop savoir pourquoi, j'éclatai en sanglots. Je me sentais si bête, si pathétique. J'avais une douleur si forte en moi, et je ne savais même pas d'où venait-elle exactement. J'avais juste... mal. Je décidai de vider toute trace d'amitié avec qui que ce soit, d'amour, de bonheur, je supprimai toute ma galerie photo, toutes mes discussions et je balançai mon téléphone à l'autre bout de la pièce. J'étais prise d'un violent désespoir sans que rien ni personne ne puisse l'arrêter. Si seulement je pouvais... disparaître. 

En plein milieu de la nuit, Colin me donna rendez-vous dehors sur un banc devant un parc pour enfants. Il était assit, les béquilles étalées sur le sol et les yeux rivés vers le ciel qui était spécialement clair ce soir. 

"Salut. Dis-je en arrivant près de lui.

- Salut. Merci d'être venue, j'avais vraiment besoin de te parler.

- Je t'écoute."

Je m'assis à côté de lui et me mis à fixer le sol.

"Je voulais que tu saches que je te trouve super comme fille et si demain je ne te parle pas et que je reste plus avec mes potes c'est normal mais on pourra toujours se parler et se voir en dehors du lycée si cela te fait plaisir."

Je tournai les yeux vers lui. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise une chose pareil et ça me blessai énormément.

"En gros tu t'excuses d'avance de m'ignorer et faire comme si de rien était c'est ça? Je dois t'avouer que je n'en attendais pas moins de ta part Colin.

- Non c'est pas ça c'est juste que...

- Je ne veux pas savoir, je m'en fous. Le coupai-je.

- Ok... 

- C'est tout ce que tu avais à me dire? Lui demandai-je.

- Je peux savoir pourquoi tu es aussi tendue? Me demanda t-il d'un ton plus dur.

- Laisse tomber. Je vais retourner dormir c'est mieux.

- Axelle attend, rentrons ensemble.

- Non merci, tu peux commencer à faire comme si on ne se connaît pas dès maintenant, ça t'entraînera pour demain tiens! M'exclamai-je alors que j'avais déjà commencé à partir.

- Mais le prend pas comme ça!"

Je lui montra bien clairement mon doigt du milieu sans même prendre la peine de me retourner. D'un pas accéléré je marchais vers chez moi, sentant les larmes couler le long de mes joues. Je levai les yeux vers le ciel, et je me demandais pourquoi avais-je si peu de chance. Pourquoi étais-je si rejeter de toute part alors que je n'avais absolument rien fait? Comment ferais-je demain en cours? Sans plus personne avec qui traîner, avec qui manger? J'étais totalement et définitivement seule. 

Je ne dormis pas de la nuit. Je fixai indéfiniment le plafond, laissant les larmes couler à m'en faire gonfler les yeux, à m'en noyer le cœur. J'étais malheureusement obligée d'aller en cours, même avec cette tête de zombie qu'une tonne de maquillage n'a même pas pu camoufler. Lorsque je sortis de chez moi, en même temps que Colin comme avant, je m'empressai de partir sans même regarder en sa direction. Les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je tentais de mettre tout cela de côté dans ma tête mais c'était tellement impossible... J'arrivai au lycée avec quelques minutes de retard et je dû aller chercher un mot. De retour en classe, j'allai m'asseoir tout au fond, en tentant de cacher du mieux que possible cette mine affreuse. J'avais juste envie de m'étaler sur la table, m'endormir, et me réveiller dans une autre vie, un autre corps... Maelle tourna la tête envers ma direction, elle me sourit d'un air tristounet, mais je m'en foutais tellement... Je demandai au professeur de sortir de classe pour me rendre aux toilettes. Je marchais la tête baissée et d'un pas rapide. Je me percutai, par malchance, contre quelqu'un. Mehdi.

"Axelle. Dit-il d'un air à la fois surpris mais content."

Mon cœur s'accéléra et les larmes appelaient à sortir de mes yeux à nouveau. Je ne pouvais même pas lui répondre. Je le contournai vivement et je partie m'enfermer dans les toilettes laissant ma peine exploser. Mon téléphone sonna dans ma poche, c'était Mehdi. Mais je ne pouvais pas décrocher, je ne voulais pas qu'il sache à quel point je souffrais. Il ne cessa de m'appeler et j'irai même jusqu'à dire qu'il m'attendait devant la sortie des toilettes. J'avais raison, il entra par impatience et toqua à ma porte en me demandant d'ouvrir.

"Laisse moi ça va. Lui dis-je.

- Je ne te crois absolument pas.

- Laisse moi, s'il te plaît.

- Axelle...

- SORS! LAISSE MOI! Criai-je."

Un long silence s'installa. Puis j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermer. Il m'avait laissé tranquille. Il m'avait laissé tomber, comme tout le monde.


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