17 Vifazur 4E 201 (Part 3)

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J'avançai d'un pas lent vers le billot et le bourreau qui m'attendait de pied ferme avec sa hache. Me revinrent en mémoire mes jeunes années sur les routes avec mes parents, convertissant les peuples des autres contrées à notre religion. Apprenant aux Brétons de Hauteroche, aux Rougegardes de Lenclume et aux Elfes Noirs de Morrowind quels seraient leurs avantages à se convertir au Culte du Dieu Poulet et tous les bienfaits qu'il pourrait apporter dans leurs vies dépourvues de sens, je les entendais encore jusqu'ici "GLOIRE AU GRAND DIEU POULET CHICK'EN KYLLING". Quels moments merveilleux qui allaient s'achever ainsi, aujourd'hui.

- Nan, mais naaaan. Je ne veux pas mourir, je suis bien trop jeune et mon Divin ne veut pas que je le rejoigne si tôt, protestai-je.

Le soldat me poussa jusque devant la Capitaine, me fit tourner sur ma droite et me donna un coup derrière les genoux ce qui me mit à genoux devant le billot.

- Foutez-moi la paix, je vous dis, vociférai-je. Je ne veux pas me séparer de ma tête, vous allez abîmer mon joli tatouage. Vous ne pourriez pas au moins retirer l'autre tête du panier avant ? Car c'est un peu dégueulasse quoi.

La Capitaine se trouvant dans mon dos me donna un grand coup de genoux entre les omoplates, ce qui fit que je me retrouvai à plat sur le billot, tête tournée vers la petite tour, la montagne et surtout ... le bourreau avec sa hache. Soudain apparut, au niveau des montagnes que je voyais depuis le billot, une grande créature volante avec une longue queue.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Tullius qui vit aussi le monstre volant.

- Sentinelles ! appela la Capitaine. Que voyez-vous ?

La créature arriva tout près d'Helgen, assez près pour qu'on remarque qu'il s'agissait un dragon ! Il stoppa son vol au-dessus de nous et se posa sur la tour derrière le bourreau qui était en train de lever sa hache pour me trancher la tête. Quand le dragon se posa sur la tour, il fit trembler les environs. Il me regardait de ses yeux rouges tels des rubis brillants à la lumière du soleil.

- Un dragon ! s'écria un soldat Sombrage qui attendait de se faire couper la tête.

Le dragon poussa un cri qui déchira le ciel et le fit s'assombrir, se remplissant de nuages qui tournoyaient telle une tornade, ce qui fit fuir le bourreau qui s'était mis en position de combat face au dragon mais ça ne découragea pas les soldats impériaux, qui se mirent en garde prêts à combattre la menace venue du ciel.

- Ne restez pas plantés là ! vociféra le Général Tullius. Tuez cette horreur !

- Gaaaaaaah, fit le bourreau en prenant ses jambes à son cou.

- Vous n'avez pas mieux ? demanda la prêtresse à Tullius. Non ?

- Gardes, appela Tullius, conduisez les villageois en sécurité ! Que quelqu'un fasse venir les mages de combats. Immédiatement !

Pendant que le dragon faisait tomber une pluie de feu qui s'abattit un peu partout dans le village, réduisant les maisons en tas de pierres brûlante et faisait trembler les Impériaux, j'eus le temps de me relever pour constater les ravages qu'avait fait le dragon avec un seul hurlement. Une bonne partie du village était en feu, l'autre à moitié en ruine et pour ce qui restait debout, ça n'allait pas tarder à tomber sous les assauts du dragon.

- Hé, camarade. Debout ! Entendis-je près de moi, c'était Ralof qui m'avait rejoint. Allez, les dieux ne nous donneront pas d'autre chance.

- Aaaaaaaaah oui, oui, je sais, lui répondis-je. Par où allons-nous ?

- Par-là, m'indiqua-t-il en me montrant la tour à l'opposé de l'endroit où nous allions perdre la tête.

- Fonce, je te suis, lui lançai-je.

En regardant autour de moi, je vis le dragon faire des cercles dans le ciel et les archers impériaux tenter de l'abattre sans grand succès. Je vis du coin de l'œil Ralof courir vers la tour et je lui emboîtai le pas sans me faire prier. Quand je rentrai dans la tour, il y avait plusieurs Sombrages blessés et un de leurs compagnons qui essayait de les soigner pendant que Ralof se dirigeait vers son chef.

- Jarl Ulfric ! salua Ralof. Qu'est-ce donc que cela ? Les légendes auraient-elles dit vrai ?

- Les légendes n'incendient pas des villages entiers, rétorqua Ulfric.

- Ah bah, tu m'étonne lançai-je. C'est vrai, les légendes elles crament rien du tout. Elles font pas chier d'habitude.

- Il faut y aller. Maintenant ! ordonna Ulfric.

- Ouais mais aller où coco ? t'es bien gentil mais on est un peu piégés, constatai-je.

- Un peu de respect quand vous parlez à Ulfric Sombrage. Par la tour, allez ! cria Ralof en me montrant l'escalier en colimaçon.

- Ils sont blessés, mais ils vivront, renseigna le Sombrage qui s'occupait des autres.

Un soldat Sombrage essayait de dégager des pierres dues à un éboulement de l'étage supérieur quand nous arrivâmes sur le palier intermédiaire.

- Nous devons juste déplacer quelques-unes de ces grosses pierres pour dégager le chemin ! me lança-t-il pour que je vienne l'aider.

Je n'eus pas le temps de m'approcher du soldat que le dragon s'était posé sur le côté de la tour et avait défoncé le mur à coups de crâne. L'explosion du morceau de mur tua le soldat sur le champ. Je le vis de très près, il était entièrement noir avec deux grandes cornes qui s'écartaient de sa gueule aux dents acérées. Seuls ses yeux rouges tranchaient avec le noir intense de ses écailles. Le dragon recula sa tête comme pour hurler à nouveau, la gueule grande ouverte, mais étrangement je compris ce qu'il « dit ».

- Yol ... Toor ... Shul ! « s'écria » le dragon en crachant une gerbe de flamme intense qui fit fondre une partie de la roche du mur écroulé sur le palier.

- Hein ? Il a dit quoi la grosse bestiole ? Vous avez entendu ? C'est moi, ou le dragon il a parlé ?

Le dragon lâcha la tour et reprit son envol.

- Je n'ai rien entendu, mis à part un hurlement de dragon et le souffle de feu qu'il a créé, me répondit Ralof.

- Nan, mais c'est pas possible. Et tu pues de la gueule en plus, va te laver les dents, maudit dragon, lançai-je à l'encontre du dragon comme s'il pouvait m'entendre après coup.

En regardant par le trou créé par le dragon, je vis que tout le village était en feu et en ruines. Ralof constata ça avec moi et je le sentis peiné de voir une si jolie petite bourgade être la proie des flammes.

- Vous voyez l'auberge, de l'autre côté ? me demanda Ralof. Sautez sur le toit et continuez !

- Ouais, ouais je la vois mais nan. J'ai pas trop envie de continuer, j'ai un peu les mains attachées et j'ai pas envie de me casser une jambe alors que je suis très bien là où je suis.

- Allez ! m'ordonna Ralof. On vous suit dès qu'on le peut !

- Ouais mais nan, quand même pas quoi, protestai-je.

- Allez ! lança-t-il avec un air sévère.

Je me résignai donc à sauter, c'était quand même super haut, un bond de facilement 10 mètres. Je reculai un peu pour prendre de l'élan et me lançai en visant juste l'étage de l'auberge qui était encore plus ou moins intact. Je me fis quand même mal car ayant les mains liées, je ne sus amortir ma chute correctement. En arrivant, je me heurtai à une armoire couchée sur un lit, ce qui me permit de ne pas tomber au sol. En me retournant, pour voir si quelqu'un me suivait, je ne vis personne. Je décidai donc de progresser pour essayer de sortir de cette ruine. Au fond de l'étage, là où aurait dû se trouver l'escalier, se trouvai un trou. Je remerciais, ironiquement, le dragon d'avoir détruit l'escalier, ce qui m'aurait permis d'éviter de me faire encore mal en descendant d'un étage.Dehors j'entendis une voix qui me semblait trop familière.    

Bordeciel: Le Périple d'AegonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant