LA POLITIQUE, LA MORALE - CHAPITRE 17

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CHAPITRE 17 : LA  SOCIÉTÉ  ET   LES ÉCHANGES

L'essentiel du cours

Un État, c'est  un  ensemble  d'institutions  politiques  régissant  la  vie  des  citoyens.  mais  qu'est-ce  que  la  société  ?  Si la  société  n'est  pas  l'État,  il  serait  tentant  de  la  réduire  à une  simple  communauté d'individus  échangeant  des  services  et des  biens.  La  société  aurait  par  conséquent  une  fonction  avant tout  utilitaire  :  regrouper  les  forces  des  individus,  diviser  et  spécialiser  le  travail,  régir  les  échanges  et  organiser  le  commerce. on peut douter cependant que la société  se  réduise  à  ces  seules fonctions.

QUELLE  EST  L'UTILITÉ  DE LA  VIE  EN  SOCIÉTÉ  ?

Comme  le  remarque  Hume, l'homme est un être dépourvu de qualités  naturelles.  Il  a  donc tout  à  la  fois  plus  de  besoins que  les  autres  animaux  (il  lui faut des vêtements pour se protéger  du  froid,  par  exemple), et  moins  de  moyens  pour les  satisfaire,  parce  qu'il  est faible.  C'est  donc  pour  pallier cette  faiblesse  naturelle  que l'homme  vit  en  société  :  la vie  en  commun  permet  aux individus  de  regrouper  leurs forces  pour  se  défendre  contre les  attaques  et  pour  réaliser à  plusieurs  ce  qu'un  seul  ne saurait  entreprendre  ;  elle permet  aussi  de  diviser  et  de spécialiser  le  travail,  ce  qui en  accroît  l'efficacité  mais  engendre également de nouveaux besoins (il faudra à l'agriculteur des outils produits par le forgeron,  etc.).  Se  dessine  alors  une communauté  d'échanges  où chacun  participe,  à  son  ordre et  mesure,  à  la  satisfaction  des besoins  de  tous  (Platon,  La  République,  II).

LES  ÉCHANGES  FONDENT-ILS  LA  SOCIÉTÉ  ?

Selon  Adam  Smith,  l'individu est  dans  l'incapacité  de  satisfaire  tous  ses  besoins.  Je  ne peux  les  satisfaire  que  si  j'obtiens  qu'un  autre  fasse  ce  que  je  ne  sais  pas faire  :  il  sera  alors  possible  d'échanger le produit de  mon travail  contre  le  produit  du  travail  d'un autre.  Or,  pour  qu'autrui  accepte  l'échange,  il faut  qu'il  éprouve,  lui  aussi,  le  besoin  d'acquérir ce  que  je  produis  :  il  est  donc  dans  mon  intérêt propre que le plus de gens possible aient besoin de  ce que je produis.  Comme chacun fait de son côté  le  même calcul,  il  est  dans  l'intérêt  de  tous que  les  besoins  aillent  en  s'augmentant  ;  et avec  eux,  c'est  l'interdépendance  qui  s'accroît. Les  échanges  deviennent  alors  le  véritable fondement  d'une  société  libérale  :  la  satisfaction  de  mes  besoins  dépend  d'autrui,  mais  la satisfaction  des  siens  dépend de moi ; et chacun dépendant  ainsi  de  tous  les  autres,  aucun  n'est plus  le  maître  de  personne.

COMMENT S'ORGANISENT  LES ÉCHANGES  ?

Réunis  en  société,  les  individus  deviennent interdépendants  grâce  à  l'échange  continuel de  services  et  de  biens  :  dans  la  vie  en  communauté,  l'homme  travaille  pour  acheter  le travail  d'autrui.  Chaque bien produit a donc une double valeur : une valeur d'usage en tant qu'il satisfait  un  besoin,  et  une  valeur  d'échange,  en tant  qu'il  est  une  marchandise.  Mais,  ainsi  que le  note  Aristote,  comment  échanger  maison  et chaussures ? C'est la monnaie, comme commune mesure instituée, qui rend possible l'échange de produits  qualitativement  et  quantitativement différents.

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