INTRODUCTION
L'Epistémologie est sans doute ce qui constitue l'essentiel de la philosophie contemporaine. On peut la définir comme une philosophie de la science, plus précisément comme une réflexion critique que la philosophie fait sur la science notamment sur les principes, les méthodes et les résultats de la science. On est alors en droit de se demander : Pourquoi l'épistémologie ? Qu'est-ce qui fonde sa raison d'être ?
L'épistémologie tire sa légitimité dans le fait que la science contemporaine est porteuse de retombées négatives, de possibilités destructives qui donnent à la philosophie un droit de regard critique sur elle. En effet, si la science n'avait aucune part de négativité ou de dangerosité, si elle était parfaite, l'épistémologie n'aurait certainement pas sa raison d'être. Or, comme le remarque Gaston Bachelard, « la connaissance scientifique est une lumière qui projette des zones d'ombres ». Et il s'agit justement pour l'épistémologie d'éclairer ces zones d'ombres, de les dissiper. Cependant, il est important de noter que l'épistémologie ne s'intéresse pas uniquement aux retombées négatives de la science, mais bien avant ces dernières, elle s'intéresse aux principes, à la méthode et aux résultats de la science, donc du début jusqu'à la fin du processus de réalisation d'une œuvre scientifique. Mais, si l'épistémologie a pour objet d'étude la science, on peut alors se demander ce qu'est cette dernière et ce qui la caractérise.
Le problème épistémologique peut tout d'abord être formulé suivant deux thèmes majeurs : d'une part, à quoi reconnait-on une science ? Quel est le sens propre d'une connaissance scientifique ? Quelle est sa spécificité ? Et comment la distinguer de ce qu'elle n'est pas ?
D'autre part, la réflexion Épistémologique peut avoir une autre orientation : quels sont les différents domaines de la science ? Que cherche la science ? Qu'est-ce qui, en effet, constituerait l'objectif ultime d'une quête scientifique ? Quelle est la nature de la vérité scientifique ? Quel est le rapport entre science et technique ?ÉMERGENCE DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE
1 – Connaissances intuitives et Connaissances discursives
La pensée se présente selon deux formes principales : parfois nous avons l'air qu'elle saisit son objet sans intermédiaire, donc de manière directe, immédiate. C'est cette saisie directe de l'objet qui est nommée connaissance intuitive ; aussi, en des moments, il nous semble que la pensée parait saisir son objet de façon médiate ou indirecte, en utilisant différents intermédiaires, en passant par des étapes successives : c'est la connaissance discursive.
• Connaissances intuitives
Du latin « intuitio », « vue, regard », dérivé de intueri « regarder attentivement », l'intuition semble être immédiate du fait qu'elle paraît opérer sans user de la raison, et est généralement perçue comme inconsciente : seule sa conclusion est alors disponible à l'attention consciente. L'intuition n'opérerait ainsi pas par raisonnement : elle ne serait jamais la conclusion d'une inférence, du moins consciente.
Pour Platon, l'intuition est la saisie immédiate de la vérité de l'idée par l'âme
indépendamment du corps.
Au contraire pour Épicure, l'intuition est la saisie immédiate de la réalité du monde par le corps indépendamment de l'âme.Pour Descartes, l'intuition est la connaissance immédiate et certaine de la vérité d'une idée par sa nécessité intrinsèque, comme on le saisit dans les mathématiques et plus encore dans
l'intuition que la conscience a d'elle-même d'être une « chose pensante » à travers l'expérience du cogito : « Il n'y a pas d'autres voies qui s'offrent aux hommes, pour arriver à une connaissance certaine de la vérité, que l'intuition évidente et la déduction nécessaire ».
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