LA VIE SOCIALE - CHAPITRE 7

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CONSCIENCE ET INCONSCIENT

INTRODUCTION

Le terme conscience vient du latin « Cum Scientia » Qui désigne à savoir rassemblé. Pour André Lalande, la conscience renvoie « à une intuition que le suivi de ses états et de ses actes ». Il s'agit d'une perception ou une connaissance de soi-même et du monde. La conscience nous permet ainsi de reconnaître l'existence du sujet. Cependant, la vie psychique de L'homme ne se résume pas seulement à cette conscience. Celle-ci subit de nombreuses influences. C'est ainsi qu'on va passer de la conscience à l'inconscient. En psychanalyse , l'inconscient renvoie à l'ensemble des représentations et des désirs inaccessibles à la conscience est souvent refoulés par elle. Entre la conscience et l'inconscient, Les penseurs vont élaborer plusieurs théories enfin d'interpréter le processus de formation de la personnalité de l'individu. Qu'est-ce que la conscience ? Quelles sont les limites de la conscience ? La théorie de l'inconscient psychique se réduit-elle pas l'homme à un être de désir plutôt qu'à un être de raison ? L'hypothèse de l'inconscient remet-t-elle en cause la liberté de l'individu ?

I - LA CONSCIENCE

La conscience se présente sous plusieurs formes. Elle est dite psychologique Lorsqu'elle rend le sujet capable de percevoir sa propre activité psychique , c'est-à-dire lorsque l'individu est capable de saisir et de comprendre son intériorité pour mieux guider son acte. La conscience écologique d'être direct ou spontanée lorsqu'elle permet une saisie immédiate de soi-même et du monde extérieur. Elle peut être réfléchie lorsqu'elle traduit le retour de la pensée sur elle-même.
La conscience morale permet au sujet d'évaluer ses actes. La conscience morale est normative, car c'est une « juge extérieur » qui permet à l'homme de juger ses actes. Jean Jacques Rousseau nous parle d'un juge infaillible du bien et du mal : il n'existe pas plusieurs consciences, c'es la même conscience qui a la capacité de se mouvoir pour être parfois psychologique et parfois morale.

1 - Le Cogito cartésien comme illustration de la conscience.

Le philosophe Descartes est l'un des premiers à assimiler la conscience à la raison à partir de cogito. La conscience est lié à la pensée donc c'est elle qui nous permet de réfléchir sur le monde. Le cogito cartes est issu du doute hyperbolique qui fait table rase de tout. Descartes ira jusqu'à remettre en cause sa propre existence. Mais, il se rencontre à l'évidence qu'il peut douter de tout sauf qu'il est en train de douter. Etant donné que seule la pensée résiste au doute, Descartes avoue : «  même si je doute de tout, je ne peux pas douter que je suis en train de douter » d'où la formule « je pense, j'existe » (cogito ergo sum). Dès lors, c'est la pensée qui nous livre la preuve de notre existence. Pour Descartes, l'homme renvoie d'abord à une « Red cogitans » c'est-à-dire une substance pensante.

2 - La critique des phénoménologues

La phénoménologie nous propose une vision d'ensemble au sujet de la conscience. Les phénoménologues reprochent à Descartes le fait de théoriser une conscience solipsiste (solitaire). En effet, il est difficile de concevoir une conscience seule, interdépendante du monde extérieur. Pour Husserl, la conscience se rapporte toujours à un objet extérieur. Ainsi « tout cogito a un cogitatum ». Autrement dit, « toute conscience est conscience de quelque chose ». Husserl va définir la conscience comme intentionnalité. Dans la même logique, Jean Paul Sartre pense que la conscience se construit avec l'aide des autres. Il soutient qu'autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même. Cette critique des phénoménologues va ouvrir une brèche et va remettre en cause l'autonomie de la conscience.

« Les philosophes du soupçon » vont mener une critique à l'endroit de la conscience. Pour Karl Marx, la conscience est d'emblée un produit social et le demeure aussi longtemps qu'il existe des hommes. Pour lui, notre façon de percevoir les choses est conditionnée par le milieu ou l'environnement social. Par exemple, le bourgeois et le prolétaire n'ont pas la même conscience. Nietzsche, pour sa part, déplore le rejet du corps théorisé par certains penseurs. Pour lui, l'homme est corps et âme. Il ne faudrait donc pas négliger le corps au profit de l'âme. Le médecin autrichien Sigmund Freud va élaborer une théorie de l'inconscient.

II - L'INCONSCIENT

1 - La théorie de l'inconscient de Freud

Le médecin autrichien Freud va initier une méthode pour explorer le champ de l'inconscient. Pour Freud, l'inconscient renvoie à l'ensemble des représentations et des désirs inaccessibles à la conscience et refoulés par elle. Il considère que l'inconscient est constitué de souvenirs et de sentiments éprouvés au cours de l'enfance, y compris les pulsions sexuelles ou libido.
En 1900, Freud va d'abord théoriser une première topique dite verticale en évoquant la conscience, le préconscient et l'inconscient. Mais c'est en 1920 qu'il élabore sa deuxième topique dite horizontale constituée de trois instances que sont le « moi », le « surmoi » et la « ça ».

- Le « Ça » est caractérisé par le principe de plaisir qui pousse l'individu à accéder immédiatement à ses désirs. Le ça est sons constitué de l'ensemble des pulsions et tendances qui sont en nous depuis notre naissance. L'énergie qui est à la base de ces tendances d'origines sexuelles Freud la nomme libido.

- Le « Surmoi » aussi appelé Censeur est constitué de l'ensemble des interdits parentaux et sociaux. Depuis la prime enfance, les règles et les normes établies censurent certains désirs, les empêchent de se réaliser. Tout individu intériorise ses règles de sorte à formé un « gendarme » intérieur. Avant même que le désir qui provient de l'inconscient arrive à la conscience, ils subissent le contrôle rigoureux du surmoi. Si ses désirs sont conformes à l'ordre établi, ils passent. S'ils ne sont pas conformes, ils sont systématiquement refusés .

- Le « Moi », il désigne l'instance qui est chargé d'opérer une médiation entre les pulsions inconscientes et les critères sociaux. Le moi doit jouer le rôle d'arbitres entre le ça et le surmoi et même le monde extérieur. Le moi est également en contact avec le monde extérieur.

Freud va également proposer une nouvelle théorie de la sexualité. Il reconnaît l'existence d'une sexualité infantile qui s'exprime à travers trois stades. Le stade oral (0-1ans) qui met l'accent sur la bouche, le stade anal (1-3ans) qui est centré sur l'anus et le stade phallique (3-5ans) tourné vers les parties génitales. Selon Freud, le bon ou le mauvais déroulement de la sexualité infantile se répercute sur celle de l'adulte. Au stade phallique, nous assistons au complexe d'Œdipe c'est-à-dire l'enfant développe une affection à l'égard du parent du sexe opposé. Par exemple, le jeune garçon voudrait prendre la place du père.
Ce que la théorie de Freud apporte comme nouveautés, c'est que les troubles de la personnalité trouvent leurs explications et, dans certains cas, leur solution, lorsque par la technique de l'analyse, on parvient à remonter à l'enfance des patients et à découvrir les aspects troublants ou traumatisant de leur histoire. Grâce a des techniques telles que l'hypnose, le psychanalyste va aider son patient pour qu'il puisse se souvenir de ses événements traumatisants.
En découvrant l'inconscient, Freud a apporté une révolution à la conception de l'être humain. L'interprétation des rêves est la technique du divan vont lui permettre de faire du patient un acteur de sa propre guérison. Lorsque Freud applique les théories de psychanalyse aux autres phénomènes sociaux tels que la religion, la création artistique et littéraire, il fait une œuvre révolutionnaire mais dans la portée peut-être relativisée.
En tout état de cause, son influence sur la littérature notamment sur le courant surréalisme est incontestable.

2 - La critique de l'inconscient

La théorie freudienne ne va pas faire l'unanimité dans le domaine de la philosophie. Certains penseurs dénoncent le recours abusif à l'inconscient. Pur cette raison, Sartre considère que l'« inconscient est là mauvaise foi de la conscience ». En effet, il serait facile de convoquer un inconscient pour justifier certains actes.
Dans cette même perspective , Alain considère que le recours à l'inconscient pourrait être assimilé à la fuite de responsabilité.

Instagram et Twitter : Papywoss

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