Une magnifique femme, dans la trentaine environ et de taille moyenne, se tenait près de moi, assise sur mon lit, un grand sourire illuminant son visage. Ses longs cheveux blonds légèrement bouclés étaient retenus par une élégante barrette incrustée de diamants. Ses yeux bleus profonds m'observaient calmement, me transperçant de part en part. Son sourire était éclatant et des petits plis cernaient ses yeux. Je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour et je pris sa main délicate dans la mienne, savourant son contact familier. Je plaçai ma paume contre la sienne et comparai longuement la taille de nos mains. Sa main était bien plus grande, avec ses longs ongles soignés et recouverts d'une couche de vernis rose. J'entrelaçai ensuite nos doigts et observai la jolie femme en face de moi. Son visage semblait lisse et ses traits étaient doux. Elle transpirait la gentillesse et le bien-être.
Je finis par lâcher sa main et reposai la mienne sur ma couverture rose bonbon. Je ris et ma mère s'esclaffa aussi, son sourire éclatant illuminant la pièce et réchauffant mon cœur. J'étais en sécurité avec elle. Son corps svelte et élancé se mut avec grâce tandis qu'elle passait la porte de ma chambre, un air espiègle sur le visage. L'obscurité m'enveloppa doucement, seule une faible lueur passait par l'embrasure de la porte. Je restai un moment seule dans le noir, me demandant pourquoi ma maman avait quitté la pièce sans rien me dire. Allait-elle chercher ma surprise du soir ? Elle avait souvent l'habitude de le faire et je m'en réjouissais d'avance.
Quelques instants plus tard, elle revint, son sourire m'éblouissant toujours autant, et rentra dans la pièce accompagnée de mon père. La lumière du couloir pénétra par la porte maintenant grande ouverte. Les longs cils de mon père et ses sourcils épais lui donnaient un air sévère, mais son large sourire et ses yeux vert émeraude allaient à l'encontre de cette première impression. Même si je n'étais pas très proche de lui, j'aimais beaucoup sa compagnie et il était impératif qu'il me fasse mon bisou de bonne nuit avant que je ne m'endorme. C'était tout ce que j'avais de lui...
Ses traits tirés se détendirent lorsqu'il me prit dans ses bras musclés pour m'enlacer. Je m'accrochai à ses épaules puissantes et le serrai fort contre moi, profitant de ce bref contact. Je ne voulais pas qu'il parte, jamais. Il avait tant l'habitude de passer la majeure partie de son temps avec Jase que j'avais parfois envie de le garder un peu pour moi. Mon frère avait déjà le droit de s'entraîner. Moi pas, ce qui me mettait parfois en colère. C'était alors seulement avant de m'endormir que j'avais le droit de voir mon papa. Juste lui et moi. C'était ça, ma surprise du soir. Avoir mon papa rien qu'à moi l'espace de quelques brèves minutes. J'en profitai alors pour lui raconter fièrement que j'avais cuisiné mes premiers cookies avec maman et il me félicita en passant sa main dans mes cheveux. Je souris en fermant les yeux de fatigue et lui expliquai que j'étais moi aussi prête à suivre mon entraînement de Chasseuse, comme Jase. Ses bras se desserrèrent et il s'éloigna un peu, un froid glacial s'emparant de moi. C'était toujours ainsi : dès que je lui parlais d'entraînements, il se dérobait. Ses sourcils se froncèrent et, après avoir échangé un regard lourd de sens avec ma mère, il me prit une dernière fois dans ses bras et m'embrassa sur la joue.
« Je t'aime, ma chérie. Mais tu dois encore un peu attendre pour suivre les mêmes entraînements que ton frère. Continue ce que tu fais et, bientôt, tu pourras venir avec nous, me dit-il en souriant. »
Je baissai les yeux, triste de recevoir un énième refus. Était-ce parce que je semblais différente ? Le Centre de ma Marque n'était pas comme celui des autres, mais était-ce si grave ? Être différent était-il un crime ? Je clignai des yeux plusieurs fois pour empêcher mes larmes de couler sur mes petites joues rebondies.
« Je t'aime aussi, papa, répondis-je en le serrant dans mes bras une dernière fois. »
Mon père s'en alla ensuite d'une démarche lente et assurée, sa large carrure se balançant au rythme de ses pas. Ma mère, qui était restée dans un coin de la pièce, s'approcha de moi avec son éternel sourire et s'empressa de me raconter une histoire, comme à chaque fois. Elle me faisait oublier que j'étais triste et je savais qu'elle faisait cela pour me redonner le sourire. Je me contentai alors de l'écouter et de la laisser caresser mes longs cheveux soyeux. Je riais lorsque ses légères petites fossettes apparaissaient. Jase avait exactement les mêmes. Il ressemblait tant à ma mère tandis que, moi, j'avais les traits durs de mon père. Les seules choses dont j'avais héritées de ma mère étaient ses yeux bleus et ses cheveux blonds légèrement bouclés.
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X-Teria
Science FictionLili et Jase Clark sont des êtres...spéciaux. Dotés d'une force et de sens plus développés que la normale, ils sont désignés comme étant des légendes urbaines par la majorité de la population. Ils sont ce qu'on appelle des Chasseurs. Et ces deux jeu...