Chapitre 11.1

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« Elle se réveille, s'écria une voix familière. »

Je gémis et revins douloureusement à la réalité. Mes membres étaient ankylosés et ma tête me semblait sur le point d'exploser. J'avais l'impression qu'on avait roulé plusieurs fois sur mon corps avec un camion de plus de sept cents tonnes. Je poussai un grognement lorsque j'émergeai complètement. Les odeurs, les bruits, la texture de la couverture qui recouvrait mon corps... Tous mes sens se réveillèrent d'un coup. Je grimaçai. J'avais le sentiment que mon odorat était décuplé et les différentes senteurs que je captai me retournèrent l'estomac. Le sang pulsa dans mon crâne, ma tête m'élançant horriblement. Je sentais que des personnes s'agitaient autour de moi, mais je n'osais pas ouvrir les yeux. Lorsque j'étais dans le coma, je n'avais ressenti aucune douleur, aucun mal-être. Maintenant, tout m'assaillait. Mes jambes paraissaient tétanisées, le haut de mon corps me faisait souffrir le martyr, ma bouche était pâteuse et un affreux bourdonnement résonnait dans mon crâne.

« Lili, tu m'entends ? répéta la même voix masculine. »

Cette voix profonde et autoritaire me disait quelque chose, mais mon esprit était encore trop embrumé pour que je réfléchisse à quoique ce soit. J'étais totalement groggy. J'ouvris péniblement les yeux. La lumière de la pièce m'éblouit et je levai difficilement ma main pour me protéger. Je tentai d'observer la salle dans laquelle je me trouvais, mais tout était encore flou, mes yeux ne s'étant pas encore habitué à la luminosité ambiante. J'essayai alors doucement de me redresser, mais grimaçai de douleur. La peau de mon dos brûlait atrocement et j'avais l'impression que toutes mes articulations étaient en vrac. Le moindre mouvement me faisait souffrir le martyr. Un haut-le-cœur me surprit alors et je mis ma main devant ma bouche pour m'empêcher de vomir. Pourtant, malgré la douleur, la myriade de sensations que je ressentais me ravit. Cela signifiait que j'étais vivante. J'étais enfin sortie de ce cauchemar.

Je clignai lentement des yeux et, petit à petit, je fis la mise au point sur les objets et les personnes qui m'entouraient. La douleur était présente dans chaque cellule de mon corps et me mouvoir était un véritable supplice. Pourtant, je pris le temps d'analyser l'endroit dans lequel on m'avait amenée. Le fauteuil dans lequel j'étais maintenant assise était confortable et moelleux. Soudain, je fus prise de vertiges et me sentis partir en arrière.

« Mais merde, Lili ! Fais chier, jura quelqu'un. Ne tombe pas dans les pommes. Ce n'est vraiment pas le moment, s'inquiéta une voix douce que je reconnus immédiatement. »

Jase.

Il me rattrapa par l'épaules et me redressa, tenant délicatement ma tête de sa main libre. À son contact, je gémis de douleur. Mais ce que j'étais heureuse d'être dans ses bras ! J'ouvris lentement les yeux et grimaçai lorsque la luminosité ambiante brûla mes rétines. Une fois que mon frère fut persuadé que je n'allais plus faire de malaise, il s'accroupit face à moi et me sourit. Il prit ma main affectueusement et y dessina de petits cercles à l'aide de son pouce. J'étais si contente de revoir son visage, de sentir sa main rugueuse dans la mienne. Une larme dévala ma joue et je l'essuyai en riant doucement. Son regard bleu m'apaisa et je repensai aux souvenirs que j'avais eus durant mon coma. Je caressai lentement sa joue lisse, passai ma main dans ses courts cheveux blonds et le remerciai silencieusement d'être là. D'être en vie.

Je détournai ensuite mon regard pour observer la pièce plus longuement et reconnus le salon rétro du Repaire. Les lumières flottaient agréablement au-dessus de ma tête, illuminant doucement la pièce. Les néons n'étaient pas allumés, mais l'endroit n'en restait pas moins magnifique.

Je tentai de me lever, mais mon frère m'arrêta dans mon mouvement, de peur que je ne m'effondre à nouveau. Sa poigne me surprit et je dégageai doucement ses mains. J'entendis mon frère gémir et le regardai étrangement. Ses yeux bleus me glacèrent sur place et il recula, inquiet. Je ne comprenais pas sa réaction. Pourtant, je vis bien une grimace de douleur se peindre sur son visage et il me parut effrayé. Je me levai alors doucement, inquiète, et me plaçai sur mes jambes tremblantes, une main en appui sur le haut du divan pour ne pas tomber. J'étais faible. Une fois stable, j'observai à nouveau mon frère qui se tenait les poignets. Je fronçai les sourcils. J'avais enlevé ses mains de mes épaules douloureuses, mais il était impossible que je lui aie fait mal. Le regard de Jase s'adoucit lorsqu'il remarqua mon trouble et il me prit délicatement par la taille, en s'assurant de ne pas me faire mal cette fois.

X-TeriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant