Chapitre 2.1

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La sonnerie de mon réveil me tira de mon lourd sommeil. J'avais peu dormi la nuit précédente et je rêvais de faire une grasse matinée. Mais ce n'était pas possible. Pas quand on s'appelait Lili Clark. Je tournai la tête sur le côté et vis que le petit écran digital déposé sur ma table de nuit annonçait six heures. Je grognai et enfuis mon visage en dessous de mon coussin moelleux. Ce dernier était doux et mon matelas si confortable... J'avais encore besoin de quelques minutes de sommeil, pas plus. Alors comme à mon éternelle habitude, je me laissai à nouveau aller dans les bras de Morphée, soupirant de bien-être.

Soudain, une lumière aveuglante me brûla les rétines et une voix informatisée hurla :

« Lili Amanda Clark ! Réveille-toi bon sang ! Il est déjà six heures trente.

- Jase ! criai-je en essayant d'arrêter ce cauchemar en chipotant à tous les boutons présents sur ma table de nuit. Pourquoi utilises-tu l'holophone ? Je n'ai pas envie de finir aveugle, murmurai-je en fixant l'image étincelante représentant mon frère sous forme holographique, émergeant d'un petit socle rond près de mon réveil.

- Parce que je sais qu'avec ça, tu es maintenant bien réveillée, ajouta-t-il en rigolant, sa voix légèrement déformée par les ondes. Allez ! L'entraînement n'attend pas. »

Il coupa la communication avec un sourire taquin, me laissant à nouveau dans la pénombre. Mes yeux piquaient atrocement et je n'étais plus en mesure de fermer l'œil. Il avait encore gagné... Alors que je pensais que ça ne pouvait pas être pire, les lumières de ma chambre s'allumèrent soudainement, me faisant sursauter, et une musique Hard Rock résonna dans la pièce. Je jurai et me levai pour éteindre ma hi-radio mais mon pied se prit dans ma couverture et ma tête rencontra violemment le sol dans un bruit sourd. Je poussai un cri de douleur mais parvins finalement à éteindre cette radio de malheur. Je me couchai sur le sol et fixai le plafond. Ce petit malin aux yeux bleus allait bientôt connaître un véritable calvaire. Avec les années, il aurait dû comprendre que je n'étais pas du matin.

Pourtant, tous les jours, c'était la même routine. Mon frère programmait mon réveil à six heures mais, bien entendu, je me rendormais automatiquement, ne résistant pas à l'appel de mon oreiller. Il me laissait alors tranquille et, trente minutes plus tard, il me contactait par hologramme afin que je sois incapable de fermer l'œil à nouveau. Mais il ne s'arrêtait pas là. Il allumait ensuite à distance les lumières de ma chambre et ma hi-radio, me forçant brutalement à me réveiller. Parfois, je détestais la technologie. Maudite année 2147 ! Je n'avais jamais vu autant de nouvelles inventions plus étranges les unes que les autres sortir en une seule et unique année. Et évidemment, il fallait que Jase les achète toutes. Il m'épuisait, c'était certain. Mais il était mon frère aîné et je l'aimais. Juste un tout petit peu.

Je me levai enfin, non sans grogner, enfilai mes habits de combat et me dirigeai dans la salle d'entraînement suréquipée qui se trouvait au sous-sol de notre villa. Mon frère, bien entendu, m'y attendait déjà, impatient. Il me sourit et me lança, sans autre forme de procès, un couteau en pleine figure. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement me dire « bonjour » ? J'arrivai à éviter la lame de justesse en me décalant sur la gauche et m'exclamai, folle de rage, le visage déformé par la colère :

« Mais tu es fou, ma parole ! »

Je ne suis pas très matinale. Et il le savait.

« Bonjour à toi, sœurette ! Je vais très bien ce matin, merci de me le demander, répondit-il en m'affichant son plus beau sourire et en croisant les bras sur son torse dénudé.

— Tu me réveilles toujours de façon peu sympathique. Tu t'attends réellement à ce que je sois gentille avec toi ? m'offusquai-je.

— Cela fait maintenant un moment que je te réveille de la même manière. Tu devrais t'y habituer, répondit-il en levant les yeux au ciel et en haussant les épaules d'une allure nonchalante. Et puis, ce n'est pas ma faute si tu te rendors à chaque fois et que tu dois subir... tout ça, dit-il en se retenant de rire face à ma mine renfrognée. »

X-TeriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant