Chapitre 11:

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La nuit était passée très lentement. Déjà, j'étais arrivée chez les Evans à 20h. Nous avions mangé des hamburgers-frites parce que Sophie, la petite sœur de Noah en avait réclamé. C'était délicieux et c'était vraiment un repas convivial. Chez nous, c'était assez triste. "Johnny" n'était pas toujours présent et Laeticia ne parlait pas. Donc, comme ça, le dîner était très... silencieux. Nous avions ensuite regardé un DVD. Comme avec sa sœur il n'avait pas le droit de choisir le film, je le laissais faire : les tortues ninja. Bon, pour vous l'avouer, on n'avait pas vraiment regardé. On avait discuté jusqu'à 23h puis Prince Charmant s'était endormi. Sa mère avait beau avoir installé un second lit, je m'étais placée près de lui. Lui au moins avait la chance d'avoir sommeil. Moi, c'était le contraire. Je m'étais endormie qu'à 3h du matin. Sachant que je m'étais réveillée à 7h, j'étais fatiguée.

Avant de retourner chez moi, j'avais pris un très copieux petit-déjeuner. Ça, c'était une véritable maman. Laeticia était... d'une nullité. Limite, elle achetait des produits congelés et nous les faisait manger. Que là, les pancakes, les brioches, les croissants, ... tout était frais !! A 9h, le père de No' me raccompagna jusqu'à la villa pour être sûr que je rentre bien cette fois. Samantha vint m'accueillir. Je remerciais une dernière fois le paternel de mon meilleur ami puis entrais dans la maison. Mon père était seul dans la salle à manger.

-Bonjour, dis-je tout doucement.

-Tu t'es bien amusée chez Noah ? Demanda-t-il.

-Pas vraiment. On a juste regardé un film.

-D'accord. Assis-toi Eden. On doit parler.

Je me dirigeais vers la chaise qu'il me désignait et pris place. C'était intimidant parce que son regard était posé sur moi. Je n'osais pas lever ma tête mais je n'avais pas vraiment le choix.

-Je voulais te le dire. Je cherchais juste le moment exact. Je m'excuse si je t'ai blessé. Ce n'était pas mon intention. Je sais que je vais avoir des difficultés à regagner ta confiance mais je ferais tout pour y arriver. Je veux que tu sois ma fille.

-Ce n'est pas déjà le cas ? Grommelais-je.

-Tu m'en veux vraiment, hein ?

-Je ne t'ai jamais connu. Il faut que maman meurt pour que tu viennes me voir. Pourquoi ?

-Je ne connaissais pas ton existence avant la mort de ta mère Eden. Elle ne m'avait rien dit à ton propos. Elle était juste parti du jour au lendemain sans aucune explication ni même au revoir.

-Je veux tout savoir.

-Très bien, soupira-t-il finalement. J'ai rencontré ta mère quand j'avais des problèmes avec ma femme de l'époque. Elle était tellement gentille, attentionnée et elle me comprenait parfaitement. Et petit à petit, elle est devenue indispensable pour moi et je me suis rendu compte que je l'aimais. Et puis on s'est mis ensemble pendant plusieurs mois avant qu'elle ne parte. Je n'avais plus entendu parler d'elle jusqu'à il y a quelques mois. Son avocat a pris contact avec le mien pour me dire que j'avais une fille. Au début, j'ai cru que c'était une blague mais quand il m'a dit le nom de la femme, j'ai tout compris. Mon avocat m'a ordonné de faire un test ADN même si je savais déjà que tu étais la mienne. C'est pour ça que tu es restée deux jours chez l'amie de ta mère, le temps d'avoir les résultats. Et quand il s'est avéré positif à 100%, j'étais tellement content que Gabrielle ait pu me donner un enfant. Je l'aimais vraiment beaucoup au point d'avoir voulu l'épouser.

-Elle t'aimait beaucoup aussi. Elle me parlait tout le temps de toi. Je m'endormais que quand elle me racontait des histoires avec toi. Elles me donnaient très envie de te rencontrer.

-Et maintenant que je suis devant toi ?

-Je sais pas. Ça ressemble à ce qu'elle me disait mais, après ce qui s'est passé, je ne sais pas.

-Je te promets que maintenant je ne te cache plus rien. Je veux juste pouvoir réellement profiter de ma fille. Même si je le fais depuis cinq mois maintenant.

-Le reste de la famille le savait déjà ?

-Laeticia le savait depuis le début quand mon avocat a appelé. Mais David et Laura un peu après. A dire vrai, seulement quelques heures avant ton arrivée.

-C'est pour ça que David n'était pas très expressif et... gentil.

-Il a hérité de mon caractère de cochon mais après être calmé, tu as dû voir que c'était un gros nounours.

-Oui, répondis-je en rigolant. Je l'adore.

-Et lui aussi. Quand tu es parti hier en courant, on était dévastés. David avait peur qu'il te soit arriver quelque chose. Pendant que j'appelais la police et répondais à leurs questions, il a pris sa voiture et a fait je ne sais combien de fois le tour de Marnes-la-Coquette pour te retrouver. Il tient énormément à toi.

-Je ne partirais plus en courant sans prévenir personne. Et dès que David et Lolo sont là, je m'excuse. Je te le promets... papa, dis-je en murmurant le dernier mot.

Il sourit avant de me prendre dans ses bras. Finalement, tout est bien qui finit bien.

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Sans une larmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant