Sans une larme

Chapitre 48:

Le lendemain, à 9h exactement, on rentra à la maison. Riwal n'avait plus du tout de fièvre et il nous avait même fait la fête quand il nous avait vu à son réveil. Par je ne sais quelle chance du Saint Esprit, les paparazzis n'avaient pas appris le problème. Nous avions pu rentrer à mon appartement. J'étais actuellement en train de garder un œil sur Riwal et à faire ma valise pour les États-Unis. Avec Noah, nous avions décidé de partir dès demain. J'avais besoin de prendre mes distances pour déjà mieux soigner mon fils car en France, les paparazzis fouineront leur nez partout dans mes affaires, mais aussi avec la France, mes fans et surtout... Ken. Le fait qu'il ne me rappelle pas ou qu'il vienne à l'hôpital pour son fils m'avait énormément blessé. Je pensais vraiment que c'était un type pas comme les autres, qui prenait la paternité au sérieux mais non. C'était juste un type, qui, quand on avait besoin de lui, n'était jamais là. Rien que de penser à lui, je sentais la colère monter en moi. Heureusement que mon fils me sortit de mes pensées. Il se mit à pleurer signe qu'il voulait prendre son premier biberon du matin. Mais avant ça, je devais lui injecter l'insuline et prendre son taux de sucre.

Le médecin avait dit que pour calculer le taux de sucre dans son sang, je devais lui piquer le gros orteil du pied et mettre le sang sur une petite languette spéciale et l'accrocher à un appareil qui allait calculer le taux de glucose dans son système. J'avais tellement peur de lui faire mal avec la petite aiguille. En fait, il s'agissait d'une sorte de stylo et quand on appuyait en haut, une aiguille sortait et te piquait rapidement avant de rentrer de nouveau à l'intérieur. L'appareil pour injecter l'insuline était pareil.

Je m'avançais doucement vers Riwal et lui piquais l'orteil. Il pleura un peu plus mais ça allait. Je plaçais le sang de mon fils sur la languette et attendis le résultat : 72 mg/dl. C'était dans les normes que le médecin m'avait donné. Puis je pris le stylo à insuline, le réglais à la dose prescrite par le médecin et l'injectais dans son petit bidon. J'avais peur de mal faire les choses ou bien de lui faire mal mais je devais absolument le faire. Puis, je me décidais à le nourrir. Il se calma tout de suite quand il commença à se nourrir. Il me regardait avec ses gros yeux bleus. Les mêmes que les miens. Quand il termina son biberon, il fit son rôt et j'allais le coucher dans son berceau. Je repris donc la tâche de la valise.

« Ding Dong »

« Qui ça peut être ? », pensais-je en me dirigeant vers la porte. Noah devait être en train de faire sa valise puis il m'avait dit qu'il allait voir Laura après, donc c'était pas lui. Bizarre ! J'ouvris la porte et découvris LA personne que je ne voulais plus voir. Ni une, ni deux, je claquais la porte. Heureusement que Riwal était dans un profond sommeil. D'autres coups à la porte se firent entendre. Petit à petit, ils devenaient de plus en plus forts.

-Quoi ? Qu'est-ce que tu veux Ken? M'écriais-je en ouvrant la porte en furie.

-Je viens pour Riwal. Je viens de voir les messages.

-C'est trop tard, déclarais-je en voulant claquer la porte mais il plaça son pied dans l'entrebâillement.

Je soufflais un bon coup avant d'ouvrir la porte et de le laisser entrer dans mon appartement.

-Je sais que m'excuser ne servira à rien mais je veux juste savoir s'il va bien, expliqua-t-il. Quand j'ai écouté les messages que tu avais laissé ce matin, j'ai paniqué. Je suis même sorti en oubliant ma casquette, essaya-t-il de blaguer, ce qui ne me fit pas du tout rire.

-Est-ce que tu sais au moins ça fait quoi de voir ton fils comme ça en allant le nourrir et de poiroter trois heures à l'hôpital sans aucune nouvelle de s'il va bien ou pas ? Tu étais le seul qui aurait pu m'épauler dans cette épreuve mais monsieur était aux abonnés absents. Laisse-moi deviner... Tu étais en boîte. Non, attends, tu te bourrais la gueule avec tes potes pour oublier la connerie que tu as fais : avoir un gosse avec moi.

-Quoi ?! Bien sûr que non, s'exclama-t-il. Ouais hier soir je faisais la fête avec mes potes mais je te jure Eden, si j'avais su que Riwal était à l'hôpital, j'aurais couru jusqu'à l'hôpital. Je t'aime et j'aime mon fils. Pour rien au monde je vous échangerais.

-Tu es en retard de huit heures Ken, protestais-je en me dirigeant vers ma chambre. En huit heures, il aurait pu arriver pleins de choses à notre fils. Heureusement, il va très bien maintenant.

-Pourquoi tu fais tes valises ? Demanda-t-il en me voyant plier des affaires et les placer dans la valise.

-Je pars aux USA.

-Je peux garder Riwal pendant ton voyage ? Me questionna-t-il.

-Tu n'as pas compris Ken. Je pars aux États-Unis pendant au minimum un an. J'ai eu une offre pour jouer dans un film. Et je compte bien emmener mon fils avec moi.

-Quoi ?! Mais et moi ? Je le verrais quand ? C'est mon enfant aussi.

-Fallait y penser avant de me faire faux bond hier soir. Ken, ton fils avait besoin de toi hier. On lui a diagnostiqué du diabète de type 1. Il ne peut vivre sans insuline. Je... Je sais plus si je peux compter sur toi et surtout, avoir confiance en toi.

-Mais tu peux compter sur moi Eden. Hier, je fêtais juste l'anniversaire de Mekra. J'ai arrêté les conneries depuis que je t'ai rencontré. Je bois juste pendant des anniversaires maintenant. Hier c'est juste tombé au mauvais moment. Ça aurait été un autre jour, j'aurais décroché au téléphone. Vous passez avant tout ! Je te le jure Eden.

-Je sais pas Ken... soufflais-je perdue.

-Ne fais pas ça Eden, je t'en supplie. Ne partez pas loin de moi.

-Tu peux aller voir Riwal, dis-je pour changer de sujet, tout en continuant de faire ma valise.

Il baissa les yeux avant de sortir de la chambre direction celle de notre enfant. Je sais que je l'avais blessé en esquivant ses supplications. Mais je voulais vraiment qu'il sache ce que j'avais ressenti hier. Ça m'avait déchiré le cœur de crier sur Ken comme ça, mais je devais évacuer les quatre vérités et la colère que j'avais sur le cœur. Mais je savais surtout, c'était que j'allais regretter la décision que j'allais prendre. Je posais mes affaires dans le lit avant de me diriger vers la chambre de Riwal. J'avais une vue directe sur Ken qui tenait notre fils dans les bras, et le regardait avec amour et fierté.

-Demain à 9h, commençais-je.

-Quoi ?

-L'avion décolle demain à 9h de l'aéroport privé du Bourget. J'espère que tu viendras.

-Je viendrais vous dire au revoir, c'était prévu.

-Non, je veux dire... Je t'autorise à nous accompagner aux USA. Et j'espère que tu vas accepter. Si c'est pas pour moi, fais-le pour Riwal, dis-je en commençant à repartir vers ma chambre.

-J'y serai. Et rien ne m'arrêtera !

******* Le lendemain

-Tu penses qu'il va venir ? Demandais-je à Noah, une fois arrivée à l'aéroport.

-Eden, débuta Prince Charmant, pour rien au monde il ne manquerait ça !! Il veut absolument vous récupérer parce qu'il t'aime plus que tout !! Il vous aime !! Vous êtes son monde. Crois-moi, c'est un copain et un père responsable.

-Je sais mais imagine il ne vient pas. Ça me briserait énormément le cœur.

-Je t'ai dit que rien ne m'arrêtera, intervint une voix derrière moi. Et je tiens toujours mes promesses.

Je me tournais et vis Ken, une valise dans la main. Des larmes de joie apparurent dans mes yeux. Je me précipitais vers lui et lui sautais dessus. Il lâcha sa valise avant de me réceptionner dans ses bras. Je lui murmurais un « Merci » avant qu'il ne m'embrasse dans le cou

-Je t'ai dit, vous m'avez changé. Je veux être présent pour vous tout le temps, tous les jours de la semaine, tous les ans jusqu'à la fin de ma vie.

-Bon les amoureux, faut y aller sinon l'avion va partir sans nous !

Je rigolais avant de me décaler de Ken, de prendre le cosy de mon fils et de me diriger, suivis des deux autres, en direction de l'avion.

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