Le déménagement

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Janice en média

Je fermai le dernier carton en lâchant un long soupir. L'appartement avait l'air triste sans les meubles et ça me rendait nostalgique de laisser cet endroit qui a assisté à bon nombre d'événements importants de ma vie. Je passai une main songeuse sur la table de la cuisine où Sam s'est amusé à gribouiller des dessins avec un feutre indélébile. Ça ne ressemblait à rien mais il m'a dit que c'était Poppy la chienne de la vieille dame de l'appart d'en face qui le gardait parfois.

Mme Meyer, il faudrait que j'aille la remercier d'avoir pris soin de mon petit Sam comme si c'était son petit-fils, songeai je tout en jetant à la poubelle les boîtes de conserves qu'on a pas eu le temps de finir. Je ne me rappellait plus de la dernière fois que j'ai cuisiné, en même temps la cuisine et moi ça faisait quatre. Alors que je finissais le dernier pot de glace du frigo, une petite silhouette remplie d'énergie me sauta dessus.

- Maman!

- Mon p'tit prince! Alors ça va? Tu as pu faire tes adieux à Lorelei?

Il hocha la tête tristement puis enfouit son petit corps dans mes bras.

- Ne sois pas triste, maintenant avec la technologie on est jamais vraiment éloigné des gens qu'on aime, murmurai je contre son oreille.

- Mais c'est pas la même chose, protesta t-il en s'éloignant de moi.

- Ne pense pas que tu pourras le raisonner, le pauvre petit vient de se séparer de son premier amour, lança une voix depuis le salon.

Je souris en reconnaissant la voix de ma meilleure amie, Janice et moi on s'est rencontré à la maternité et depuis ce jour où nous avons partagé la même chambre en donnant naissance à une fille et un garçon qui sont devenus par la suite inséparables, on est nous même devenu inséparable.

Janice faisait partie de ces personnes qui avaient toujours le mot pour rire et ne se laissait pas abattre facilement. Mère attentive, épouse aimante et femme d'affaire hors pair, elle faisait partie de ces rares personnes que j'estimais. La jolie rousse qui me servait de meilleure amie vint vers moi le sourire aux lèvres, juchée sur ses louboutins bordeaux: Ses chaussures préférées.

On se fit un câlin à toi avec Sam écrasé par nos corps mais qui ne fit aucun commentaire sur son traitement. Il adorait ça, les câlins. C'est l'une des nombreuses choses qu'il a hérité de moi.

- Alors, les déménageurs ne sont pas encore là? me demanda t-elle en s'emparant de ma cuillère pour piocher dans mon pot de crème glacée.

- Non, mais il ne devrait pas tarder, entre temps j'ai mis de côté le petit vase en céramique que tu convoitais depuis des années.

En entendant ces mots, ses yeux pétillèrent de ravissement.

- Je sais déjà où je vais le mettre... Ça te fait quoi de quitter la grosse pomme pour l'état du pélican?

- Lafayette est à l'exact opposé de East Side mais cela me fera le plus grand bien de retourner sur ma terre natale. De plus, Sam a besoin d'être en contact avec sa famille pour connaître son histoire, ses origines.

- Mais je suppose qu'il ne fera pas la rencontre du sujet qui fâche?

Une grimace se peint sur mon visage en comprenant l'allusion au père de Sam. Je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis 3 ans et vu son penchant pour l'aventure il devrait être dans quelques cambrousse africaine ou en plein Amazonie à jouer au docteur. Je savais bien que Janice pensait que c'était mal de lui cacher l'existence de son enfant mais qu'il le sache ou pas n'allait rien changer car Caleb n'a jamais eu envie d'avoir des enfants. Mieux vallait qu'il ne le sache pas comme ça il évitera de faire souffrir mon fils de son rejet.

RasinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant