Les comploteurs en action

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Ça y est, j'avais officiellement un quart de siècle. J'ouvris les yeux avec la sensation... bah la sensation que rien n'avait changé. On n'était pas dans un conte de fée non plus. J'allais comme tous les matins réveiller mon petit prince et on prendra le petit déjeuner ensemble, avec peut-être la présence de son père s'il a le temps. Puis il sera conduit à l'école et je pourrai aller au travail. Une journée banale en somme! Je n'ai pas trop envie de fêter mon anniversaire alors que ma grand-mère est morte quelques mois plus tôt. Ça me parait un peu poussé.

Je m'etirai tout en baillant bruyamment. J'étais courbaturée de partout. Il me fallait un massage d'urgence, je pourrais peut-être m'en offrir un comme cadeau. Ce n'est pas parce que je ne compte pas fêter ce jour, que je ne devrais pas me faire plaisir. Il y a un spa super en ville. Je devrais peut-être prendre rendez-vous.

La porte de ma chambre s'ouvrit doucement puis trois têtes masculines apparurent avec une expression malicieuse sur le visage. Qu'est-ce qu'ils font là ces deux-là? Et mon fils qui sourit de sa bouche édentée... Il a perdu une dent il y a quelques jours.

- Bonjour la belle au bois dormant! Joyeux anniversaire, annonça Bobby en déposant un plateau en bois garni de bonnes choses sur ma table de chevet.

- Sam tenait à t'offrir un petit déjeuner de reine, il nous a mit dans la confidence alors on a décidé de l'aider, expliqua Caleb en s'asseyant sur le rebord de mon lit.

Je jetai un coup d'oeil au contenu alléchant du plateau avec gourmandise. Les petits garnements! Il y a tout ce que j'aime au petit-déjeuner. Des toasts nappés de beurres, un pot de confiture, une assiette de gaufre, un verre de jus d'orange et une tasse de café frais. Et pour une touche fleur bleue qui n'est sûrement pas de l'initiative de Caleb, une branche de laurier blanc posé dans le plateau. Je fonds devant tant d'attention.

- Vous êtes géniaux, sincèrement les gars. Viens là mon p'tit prince que je t'embrasse, ajoutai-je en ouvrant mes bras pour que Sam puisse s'y blottir.

Il grimpa sur le lit et se jeta contre moi en souriant.

- Joyeux anniversaire maman, chuchota-t-il contre mon oreille.

Je me retiens de pleurer devant cette tendresse. Merde, je deviens trop émotive ces derniers temps! On dirait que je revis mes états d'âme durant ma grossesse. C'est lassant à force. Les deux autres abrutis présents me souhaitèrent un joyeux anniversaire puis se joignirent au câlin prolongeant ce moment niais à souhait.

- Vous êtes des malades, maugréai-je la voix étranglée.

- Oui mais des malades qui t'aiment et qui se sont levés aux aurores pour te préparer un délicieux p'tit dej alors tes critiques tu te les gardes, rétorqua Bobby en se redressant.

- C'est vrai ça, un peu de considération, renchérit Caleb en souriant bêtement.

Je levai les yeux au plafond d'un air excédé.

- Je vous ai remercié, qu'est-ce que vous voulez de plus?

- Eh bien... débuta Caleb.

- Non Caleb, c'est pas l'occase pour me gratter mes codes Netflix, l'interrompis-je évoquant cette supplique qu'il me sert à chaque fois depuis que je lui ai fait découvert.

Non mais quel radin! Il peut pas se payer son propre compte?

- Moi, je vous laisse je vais à l'auberge. Prends ton temps pour venir, je m'occupe de tout. On se voit plus tard Sam, ajouta Bobby avant de partir tout en faisant un clin d'oeil dans la direction de mon fils.

Mais c'est quoi ces conspirateurs d'opérette? Je les vois venir à 10 KM. C'est du grand n'importe quoi. Je parie qu'ils ont prévu une fête surprise soit à l'auberge ou chez Mamie Rosa, ils ont probablement invité les quelques personnes que je côtoie ici qui sont pour la plupart des collègues.

RasinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant