Aveux ( Seconde partie )

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Je rentrais chez moi avec appréhension avec mon fils qui s'empressa de rejoindre sa chambre en courant. Ayant terminé ses devoirs à l'auberge, je lui avais donc promis qu'il avait le droit d'appeler Lorelei sur Skype pour papoter. J'avais eu un peu peur que la distance ne détériore leur relation privilégiée mais ce ne fut pas le cas. Merci Internet! Je deposai mes courses sur le plan de travail puis commençai à ranger ce qui devait l'être dans le frigo avant de m'atteler à la tâche ardue de préparer le dîner.  Caleb, lui, s'occupera de ramener le dessert. Les lasagnes étaient l'un des plats que j'adorais faire, j'y mettais toujours des tonnes de fromage qu'importe que ce n'est pas bon pour la ligne. Sam y faisait toujours honneur en le dégustant avec appétit et en réclamait encore.  J'espérais que la présence de ces plats préférés n'allait pas lui mettre la puce à l'oreille.

Un peu plus tard, quand Caleb fit irruption dans la cuisine avec un Tupperware en main, il me  trouva en train de préparer la salade en éssorant de la laitue.  Il m'embrassa rapidement sur les lèvres, profitant de ma tête tournée vers lui avant de déposer le dessert dans le frigo.  Je restai un moment figé par la spontanéité du geste puis esquissai un sourire rêveur . On commençait déjà à prendre des habitudes de vieux couple.  Je n'étais pas contre mais je préfèrais l'inventivité qui promettait surprise et attente fiévreuse.  Mais bon, on avait tout le temps de discuter de ce qu'on attendait l'un de l'autre.

- C'était comment ta journée demanda-t-il en s'appuyant dos à l'îlot central à mes côtés.

Je m'arrêtai un moment dans ma tâche pour réfléchir avant de répondre.

- Intense, on dirait que tout le monde a remarqué que je ne suis plus célibataire.  Tu trouves que j'ai l'air changé?

Je le fixai un peu inquiète que ma vie sexuelle soit visible sur mon visage. Je ne pouvais pas être aussi transparente! Si?

- Tu as l'air beaucoup plus épanouie je dois dire.  Tu as ce petit sourire post-orgasmique qui ne te quitte durant 24h.

Il ajouta cela en affichant un sourire canaille qui me fit glousser comme une dinde.

- Idiot, va.

- Je suis sérieux, protesta-t-il en affichant un air outré.

Je fis la moue pas très convaincue avant de finir mon travail. Je déposai le saladier sur la table puis commençai à nettoyer le plan de travail. Un coup d'oeil au four m'apprit que les lasagnes commençaient tout juste à dorer. Plus que 10 minutes.

- Un sourire post-orgasmique et puis quoi encore, marmonnai-je dans ma barbe.

- Ça existe tu sais. Tu veux que je t'en fasse la démonstration?

Je plissai les yeux suspicieuse alors qu'il arborait un sourire innocent.

- Quel genre de démonstration?

Il ne répondit pas mais s'avança vers moi avec détermination.  Je restai planté là à attendre ce qu'il allait faire le coeur battant la chamade. Bien que je devinais aisément ce qu'il voulait faire, mon corps lui brûlait de ressentir les sensations qu'il savait faire naître en moi. Je reculai instinctivement puis rencontrai le plan de travail juste derrière moi. Ça le fit sourire d'un air de prédateur qui me fit frissoner. Il était tellement beau ainsi. Sa main se posa avec délicatesse  sur ma joue. Je fermai les yeux pour me repaître de la douceur de sa main. Cet instant n'appartenait qu'à nous, pas besoin de mots juste l'énorme tension aui régnait entre nous. Je rouvris immédiatement les yeux quand il initia un mouvement.  Je vis ses lèvres se rapprocher dangereusement des miennes.

- Maman quand est-ce que... Papa!

Je sursautai vivement avant de voir une petite boule d'énergie se diriger vers Caleb. Ce dernier se baissa pour attraper notre fils qui se réfugia dans ses bras. Moi j'étais tétanisée.  Une minute de plus et mon fils m'aurait trouvé en train d'embrasser son père comme une affamée.  Ça aurait été l'un des pires scénarii envisageables. La conversation de Sam et son père me parvenait comme dans un brouillard. Mes oreilles bourdonnaient et j'avais l'horrible sensation d'avoir une boule dans la gorge.  J'étais perdue dans les rouages de mes pensées sur l'impact psychologique que ça aurait eu sur mon petit prince. Rien que d'imaginer les conséquences me firent frissoner d'horreur. Il fallait qu'on lui parle pour qu'à l'avenir ce genre de scène ne le choque pas. Mais qu'au contraire il trouve ça normal.

RasinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant