Les mains nouées autour de la nuque de Caleb, la tête posée contre sa poitrine je me sentais flotter sur la piste de danse. Le rythme langoureux du saxophone de Daniel me convenait parfaitement. Je sentais que mes tracas s'envolaient, que les montagnes russes se stabilisaient. Caleb avait ce don de calmer mes angoisses par sa simple présence. Je savais qu'elles étaient là mais je ne m'en préoccupais plus. J'aurai tout le temps de me torturer l'esprit sur mes origines et mes relations avec ma famille.
- Je me sens super bien, ici, avec toi. Si on m'avait dit il y a quelques mois que je serais ici dans cette position avec toi, j'aurais ri au nez de cette personne. Qu'est-ce que je t'ai maudit durant ces années de ne pas être là! C'était de la mauvaise foi bien entendu mais tu connais mon entêtement.
Il rigola doucement puis glissa ses doigts dans mes cheveux coiffés en tresses.
- Moi aussi je me maudissais. Les rares fois où je venais ici, quand je demandais de tes nouvelles j'avais toujours droit à des réponses vagues de la part de Bobby et de mes parents. C'est vraiment un comble que pas une fois, personne n'a cafté sur l'existence de Sam. Comme si le destin attendait le bon timing, privilège qu'il ne m'avait jamais accordé auparavant.
Cette fois-ci, je levai la tête pour lui accorder un regard pas dupe.
- Bah oui, dis tout de suite que tu n'as jamais eu de chance dans ta vie. Non mais quelle drama queen! Déjà t'as un super boulot où tu te fais draguer par la plupart des mamans de tes patients, des parents qui t'adorent, une superbe petite amie avec des mains magiques pour les massages et le meilleur pour la fin, un p'tit garçon merveilleux qui t'aime inconditionnellement .
Il sourit malicieusement avant de déclarer.
- Je prends note pour les mains magiques. Il se trouve que je me suis fait un torticoli à force de me baisser pour être à la hauteur de mes patients. Ma superbe petite amie serait une ange si elle me gratifiait d'un massage.
- Sale profiteur! Protestai-je en riant alors qu'il me fit tourner sur moi-même.
Là maintenant, dans les bras de mon homme, entourée de mes amies je me sentais à ma place. Je me sentais légitime. Je n'avais aucune envie que cette sensation change. Je ne voulais plus avoir l'impression d'être une imposteure. Ma relation avec mes parents s'étaient beaucoup dégradés après ma grossesse. C'était l'une des nombreuses raisons pour lesquelles j'étais partie. J'avais l'impression de ne plus faire partie de la famille. Maintenant je me rendais compte que j'étais l'unique fautive parce que je les avais tenu écarter de ma vie. Depuis mon retour, ça avait commencé à s'arranger avec mon père mais ma... je veux dire Lydia gardait ses distances. Sa proposition de ce matin n'arrêtait pas de trotter dans ma tête. Faire la paix... Pour cela il fallait d'abord que je mette les choses au clair avec Betty. Elle avait beau être celle qui m'avait mis au monde je ne lui faisais pas assez confiance pour la laisser entrer dans ma vie maintenant que je connaissais toute l'histoire.
La soirée se déroula dans une ambiance bonne enfant. Je pus profiter de la présence rassurante des amis que je me suis fait et de l'homme avec qui je partageais ma vie. Le clou de la soirée a été sans doute de le voir rigoler avec Trevor. Ça me paraissait tellement improbable et bizarre aussi. Je savais qu'il n'approuvait pas trop le fait que je restais amie avec quelqu'un qui avait partagé mon lit mais là il me faisait le plus beau des cadeaux. Il avait enfin compris que maintenant c'était nous deux jusqu'à la fin. Les ex appartenaient au passé et lui c'était mon présent et mon futur.
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Je me dirigeai vers la réception les sourcils froncés de perplexité. J'étais allée frapper à la porte de la chambre que louait Bettt et elle s'avéra inoccupée.
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Rasin
ChickLitRetourner dans ce trou paumé de la Louisiane n'a jamais fait partie des priorités d'Annabelle mais dans sa famille, on ne désobéi pas à un mort surtout lorsqu'il s'agit de votre grand-mère préférée. Alors la revoilà de retour à la tête de l'auberge...