Comme une vraie famille

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Alors que nous parcourons les rayons du supermarché, Sam confortablement installé dans le cadi, nous discutons gaiement des plats que Caleb a l'intention de préparer même si je sais qu'il ne sait concrètement faire que des pâtes. Il remplit le cadi de légumes sous les grimaces de notre fils qui détestent tout ce qui est vert.

- On pourrait faire du gratin de pâte ou des pâtes au fromage ou encore des lasagnes, suggéra t-il alors qu'il choisit le fromage.

- Prends le parmesan, Sam adore le parmesan... Tu ne connaîtrais pas d'autres régimes que les pâtes sérieusement? Comment tu te nourrissais pendant toutes ces années?

Il haussa les épaules avec désinvolture tout en poussant le cadis.

- Bah, y'avait des restos.

- Même dans la cambrousse? Insistai je avec suspicion.

- Bon d'accord, j'ai engagé des personnes pour le faire à ma place. Je n'allais pas mourir de faim non plus, capitula t-il.

- Je le savais! Fils à maman!

Il s'indigna faussement en fronçant les sourcils.

- Eh, c'est pas un crime. C'est juste que maman ne me laissait jamais approcher de la cuisine arguant que j'étais une catastrophe ambulante avec les casseroles alors que c'est même pas vrai, ajouta t-il en maugréant.

- Oh que si, t'as failli mettre le feu dans ta maison une fois. Sache Sam que ton père a failli brûler la maison de tes grands-parents parce qu'il croyait que les pâtes ça se cuisaient avec l'emballage.

Sam haussa les sourcils avant d'éclater de rire.

- Même moi je sais qu'il faut retirer les pâtes du paquet avant de les verser. Tu es nul en cuisine papa, ajouta t-il moqueur.

- J'étais jeune, ronchonna Caleb de mauvaise foi.

- Jeune? Tu avais 16 ans Cal'! C'est largement suffisant pour connaitre les bases de la cuisine.

- À t'entendre, on croirait que t'es mieux alors que non.

- Maman, elle sait cuisiner! Protesta mon fils avec véhémence.

On se fit un chèque complice sous le regard outré de son père.

- Avoue que t'es jaloux que je sois sa préférée, raillai je en lui tirant la langue.

Caleb se rembrunît immédiatement et je sus que je venais de faire une très grande gaffe.

- Désolée, c'est encore trop tôt pour ce genre de blague pas vrai? Murmurai je en déposant ma main sur la sienne.

Il tourna la tête vers moi pour me scruter de ses magnifiques yeux bruns avant d'esquisser un petit sourire timide.

- Un peu ouais.

Sam semble suivre notre échange avec intérêt puis se hissa du cadi en tendant les bras à son père. Caleb comprenant son intention le prit dans ses bras après voir déposé un baiser sur son crâne. Attendrie j'observai mon fils embrasser son père sur la joue avant de lui murmurer un truc à l'oreille. Un immense sourire vint barrer le visage de Caleb me faisant fondre devant son air adorable. Je ne m'attendais pas à autant de complicité et ça me fait tout simplement fondre de les voir ainsi. Cette alchimie qui se dégage d'eux me noue l'estomac et ravive la culpabilité qui me vrille de l'intérieur.

On se dirige vers la caisse dans un petit silence rassurant. Silence qui est bientôt interrompue par la caissière qui semble me reconnaître.

- Annabelle! Annabelle Néard!

RasinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant