- Alors comme ça, tu as été invité à déjeuner chez les parents de Caleb. C'est le moment où jamais de tenter quelque chose, tu ne crois pas? S'enquit Daniel allongé de tout son long sur mon canapé.
Cela faisait deux semaines depuis qu'il était revenu pour de bon cette fois-ci. Hasard ou pas, il avait trouvé un appartement disponible dans mon immeuble. De ce fait, on était devenus voisins en plus d'être des amis. Son retour me faisait du bien car je me surprenais à me confier de plus en plus à lui. Il me rendait la pareille en me parlant de sa jeunesse, des regrets qu'il avait sur le genre de vie qu'il avait vécu jusqu'à présent. À 16 ans, sa petite amie est tombée enceinte et il s'est défilé, terrorisé par la perspective de devenir père. Alors la jeune fille s'est débrouillée pour donner le bébé en adoption juste après sa naissance. Le temps qu'il revienne à la raison, il était trop tard. Il ne connaitra probablement cet enfant puisque la mère a refusé de lui dire qui était les parents adoptifs. Savoir qu'on avait un enfant quelque part dont on ignorait tout et qui ne vous connaissait pas, je n'osais imaginer comment il vivait tout ça. Il était rongé par la culpabilité pendant plus d'une dizaine d'années. Mais il essayait d'aller de l'avant, de se construire une vie en enterrant ses regrets. C'est un peu pour ça qu'il est venu s'installer ici. Depuis, il s'est autoproclamé entremetteur en chef et fait tout pour me rapprocher du père de mon fils.
- Je ne vais pas forcer le destin. Il m'a l'air d'être heureux avec sa Judy. D'ailleurs, faut que je me dépêche il est presqu'onze heures.
Aujourd'hui, exceptionnellement je ne travaillais pas. J'en avais profité pour faire un peu de ménage et pris un petit déjeuner complet avec mon fils, qui devait sûrement regarder netflix sur sa tablette, cadeau de son père adoré, en ce moment. J'ai pété un câble quand il le lui a offert mais je m'y suis fait surtout quand il m'a avoué avoir mit un contrôle parental dessus pour restreindre ses mouvements.
Nous étions fin prêt quand Caleb passa nous prendre une trentaine de minutes plus tard. Il trouva Daniel qu'il n'avait jamais rencontré sur le pas de la porte prêt à s'en aller.
- Le fameux Caleb! On se rencontre enfin. Salut je m'appelle Daniel, lança-t-il d'un ton badin.
J'apparus discrètement dans le couloir pour suivre leur échange. Caleb le dévisagea un peu dérouté par cet accueil chaleureux. Il accepta la main tendue un peu crispé.
- Euh, content de te rencontrer... je suppose. Je croyais que tu étais parti.
- Belle t'a parlé de moi? Cool! Je suis revenu, pour de bon. Et on est voisins Belle et moi, c'est pas cool ça?
Daniel jubilait d'une manière qui me semblait suspect. Qu'est-ce qui pouvait bien se tramer dans sa tête pour qu'il affiche un air pareil?
- Oui... C'est cool...
- Bah, je dois y aller! On se verra sûrement un de ces quatre puisque je squatte souvent ici. C'était un plaisir Caleb!
Il sortit laissant Caleb perplexe et moi aussi par la même occasion. Je me dépêchai de quitter mon poste d'observation pour ne pas passer pour une fouineuse et regagnai le salon où Sam patientait les yeux fixés sur l'écran de sa tablette. Il regardait Winnie l'ourson et sa clique de bras cassé. Quand Caleb apparut, il nous trouva sagement assis à l'attendre comme si je n'avais pas joué aux indiscrets quelques minutes plus tôt. Je n'eus pas le temps de le saluer que Sam abandonna son dessin animé pour sauter à son cou, me devançant. Je les observai toujours touchée de les voir ensemble.
- Salut toi!
Je déposai un baiser aérien sur sa joue en me haussant sur la pointe des pieds.
- Salut! Vous êtes prêts? Je viens de parler à Maman, elle est impatiente de vous voir.
VOUS LISEZ
Rasin
ChickLitRetourner dans ce trou paumé de la Louisiane n'a jamais fait partie des priorités d'Annabelle mais dans sa famille, on ne désobéi pas à un mort surtout lorsqu'il s'agit de votre grand-mère préférée. Alors la revoilà de retour à la tête de l'auberge...